Le nouveau wali de Sétif, Nourdine Bedoui , a consacré sa première sortie à la daïra de Maoklane, laissée pour compte des décennies durant. Cette première prise de contact avec les responsables locaux et des citoyens a permis au chef de l'exécutif de constater de visu les innombrables carences qui font de cette région montagneuse une des plus pauvres de la wilaya. L'inspection du délabré centre de santé, n'ayant de centre que le nom, a fait sortir le chef de l'exécutif de ses gonds : « Le temps du bricolage est révolu. Il faut faire l'impasse sur une inutile réhabilitation de la structure fonctionnant avec un seul médecin. Une polyclinique dotée d'une maternité prendra, à partir de l'année prochaine, en charge, les besoins d'une daïra de 18 000 âmes. » Pour éviter l'instabilité de l'encadrement, le recrutement doit, enchaîne le premier responsable, cibler les enfants de la région. Avant d'inspecter le chantier d'une retenue collinaire d'une capacité de 460 000 m3 qui permettrait l'irrigation de 90 h, le wali inaugurera une école primaire dépourvue de chauffage. L'hiver sera dans ces conditions rude pour les enfants de la localité, terre de neige par excellence. Cet établissement qui ouvre à temps ses portes, et ce, pour « soulager » l'ancienne école comptant dix-sept divisions pédagogiques, est confronté au vent et aux infiltrations des indus visiteurs, le forfait d'une bonne partie de la clôture (mur) en est la cause. La situation du nouveau lycée qui n'est pas fonctionnel à 100 % n'est guère reluisante. L'internat, le chauffage, les laboratoires et des salles de cours ne sont toujours pas réceptionnés : « Les lenteurs ne peuvent éternellement continuer. Les travaux doivent, dit-il, reprendre et dans les plus bref délais... », Le secteur de la jeunesse et des sports est l'autre tare des lieux. La visite des baraques faisant office de maison de jeunes n'a pas laissé insensible le chef de l'exécutif qui décidera de la réalisation d'une bibliothèque municipale et d'un centre culturel. Le commis de l'Etat a été interpellé par les citoyens de Aïn Margoum, Zouaoua, Guemchouche, Lagaguine, Lafrada, Maloul, Ouled El Malha et des autres mechtas, pour lui faire part des problèmes de l'eau et de l'enclavement généré par un réseau routier en piteux état. Le désarroi des citoyens a bouleversé un cadre de la wilaya qui ne s'est pas empêche de nous révéler en aparté que la wilaya s'est de tout temps occupée de la devanture, s'entend Sétif, El Eulma et à un degré moindre Bougaâ. « Savez-vous que c'est la première fois depuis plus de neuf ans qu'un wali rend visite à la région nord de la wilaya ? », conclut-il. La réactivation du club sportif mis en veilleuse depuis 1993 a été soulevée par le wali. Chaque commune doit au moins posséder une association sportive cadre d'épanouissement d'une jeunesse pas trop exigeante dit-il, avant de sommer le président d'APC de Maoklane de remettre sur pied le club local, l'IRBM. Le wali se rendra par la suite dans la commune de Tala Ifacène qui a souffert des exactions des terroristes. Le problème du lotissement des 30 logements sans électricité depuis 1979 a été soulevé. Les parents des 585 élèves poursuivant leurs études secondaires à Bouandas et Bougaâ demandent un lycée susceptible de réduire la déperdition scolaire. Cette doléance n'a reçu aucune réponse du commis de l'Etat qui évoquera par ailleurs la nécessité de lancer un programme spécial de développement rural au profit de la zone nord de la wilaya mise en quarantaine des années durant...
