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L'ultime épopée mélomane
Mostaganem-Soirées musicales andalouses
Publié dans El Watan le 25 - 06 - 2007

En effet, c'est un public disparate qui aura l'insigne honneur d'assister à cette manifestation. Côté chanteurs et autres associations musicales, ce fut un véritable casse-tête auquel se seront livrés les responsables.
Si l'idée de départ se parait d'une générosité de façade, la supercherie n'aura pas tenu longtemps face à des absences singulières. Dès la première soirée, transparaîtra en filigrane le rituel immuable d'une organisation branlante. Malgré un plateau qui se voulait iconoclaste, des absences marquantes ne passeront pas inaperçues. Il en sera ainsi du maître incontesté Ahmed Serri, dont l'ombre aura plané sur la manifestation. Hormis l'association de Koléa qui aura fait le déplacement au grand complet — interprétant en ouverture un instrumental que les plus avertis des mélomanes peineront à classer dans le patrimoine andalou —, les absents seront légion. Certaines troupes ne participeront que par un unique représentant. C'est ainsi qu'en ouverture, le public aura le droit à pas moins de trois formations censées représenter les écoles de Tlemcen, d'Alger et de Constantine. En réalité, si les formations de Tlemcen et d'Annaba ne souffriront d'aucune contestation, celle censée représenter le genre çanaâ algéroise sera composée des musiciens de l'association mostaganémoise Fen Oua Nachat qui accompagnera les maîtres Mohamed Khaznadji et Moulay Benkrizy qui n'est autre que le principal fondateur du Nadi El Hillal et certainement celui par qui, en l'an 1967, la nouba algéroise parviendra sur les rives de l'Aïn Sefra, au siège du cercle du Croissant. Dans le genre malouf constantinois, le talentueux M'barek Dakhla se fera accompagner par une formation annabie où l'on notait la présence de Abdeslam Hacini, un virtuose de la percussion. A tour de rôle, les trois ensembles interpréteront, selon les modes en vigueur, une courte nouba du genre zidane. Ce fut ensuite le tour du prolixe Nordine Saoudi, qui interprétera la fameuse nouba Dziria, dont il est le créateur. Accompagné par de jeunes musiciens de Mostaganem, ce génie du luth fera étalage de son incomparable maîtrise des mélodies les plus raffinées. Servi par une voix tantôt caressante, tantôt timbrée, il parviendra sans peine à la plénitude. Modulant sans cesse un texte ancien, il l'enveloppera dans des mélodies qui tiendront en haleine ses nombreux admirateurs. Cependant, chez les concepteurs de l'épopée dont les contours auront pris une première consistance durant ces deux soirées, l'expérience au demeurant fort réussie de Nordine Saoudi ne pourra aucunement justifier, ni a fortiori faciliter la tournure que semblent privilégier les tenants d'une modernisation au pas de course de la musique andalouse.
Privilégier l'action à l'activisme
Pour Fodil Benkrizy, président de l'association Ibnou Badja, le travail accompli par Saoudi n'a rien à voir avec l'initiative de la ministre de la Culture qui tendrait à niveler toutes les différences entre nos trois écoles. Il ajoutera que le travail effectué dans son association ne correspond nullement à l'entreprise de modernisation en cours. Mettant en exergue l'importance du financement qu'il attribue au ministère de la Culture, il dira ne pas se sentir concerné par cette action, qui ne colle nullement avec nos objectifs de formation. Il soulignera sa préférence pour l'activité culturelle à long terme, par la formation des jeunes, qu'il opposera à l'activisme de certains. A la question de savoir si le travail de Saoudi dans la nouba dziria n'est pas une brèche pour tous les partisans de la modernisation de l'andalou, Fodil Benkrizy soutiendra que la démarche n'est pas du tout la même. Pour ce précepteur, la nouba dziria constitue une création à part entière qui aura permis à son concepteur de sortir un genre qui n'existe pas dans le répertoire andalou. Expliquant que « dans ce genre, Saoudi aura composé une nouba originale, avec une mélodie particulière, sans déviation ni déformation du genre. C'est un véritable travail de recherche que l'on peut apprécier ou rejeter, mais ça n'enlève rien au mérite du compositeur. Par contre, ce que j'écoute durant cette soirée, ce n'est qu'un puzzle composé de couleurs différentes. C'est un travail qui est à la portée de n'importe quelle association, pourvu qu'il y ait le financement qui va avec. Franchement, il n'y a aucun génie à rassembler trois formations ; par contre c'est très dangereux pour le futur ». Mehdaoui d'Alger interviendra pour souligner que l'approche est très différente, celle de Saoudi est une approche de musicien, c'est un travail précurseur que l'on ne peut pas mettre sur un pied d'égalité avec ce que nous venons d'entendre et de voir. Chez Abdelmadjid Boulfoul, président de l'association El Fen Oua Al Assala de Skikda, la nouba dziria mérite tout le respect car elle est une œuvre éminemment scientifique et pédagogique qui n'altère en rien le patrimoine andalou. Il rappelle qu'à Skikda, qui possède naturellement une pléiade de chanteurs de malouf, « l'intrusion récente de la çanaâ algéroise n'aura en rien altéré l'harmonie ; il s'agit pour nous d'un choix délibéré de jouer ce genre qui possède ses admirateurs ». De son côté, Nordine Saoudi se démarquera totalement de cette épopée qu'il jugera dangereuse pour notre patrimoine culturel. Faisant l'apologie de l'ancien grand orchestre de malouf qui avait atteint les sommets de la perfection, ce chercheur se demandera si l'Algérie n'a plus les moyens d'avoir un orchestre pour chaque genre. Fervent militant de la diversité, le chanteur dira sa conviction que le fait de faire jouer les trois styles par un seul ensemble constitue une trahison de la mémoire de Constantine, de Tlemcen et d'Alger.
Se prémunir de la gabegie et de la décadence
« Pour moi, dira-t-il, chacun doit garder sa sensibilité car chacun possède son propre message. » « Il n'est pas possible qu'un musicien de Tlemcen puisse interpréter le genre algérois ou constantinois avec autant de maîtrise et de sensibilité que le musicien de Constantine ou d'Alger et réciproquement. Que cherche-t-on à prouver ? », ajoutera-t-il. « Il faudra niveler non pas la mémoire mais les contingences qui existent entre nous ; car, il existe un véritable malaise vis-à-vis de nous-mêmes et vis-à-vis de notre mémoire ; chacun voudrait trouver des réponses à ses angoisses, mais il s'agit de réponses complètement erronées par rapport à la réalité. Je refuse personnellement de juger l'histoire, je veux seulement la prendre en charge et l'assumer. Il nous faut absolument préserver en l'état ce qui existe et chercher à aller de l'avant, sans pour autant faire n'importe quoi. J'admets que l'on crée en parallèle, il faut faire un travail sur les modes, tenter de retrouver les 12 noubas mythiques aujourd'hui disparues, tout en évitant les faux débats et le folklore d'accompagnement. » Certains de nos interlocuteurs n'hésiteront pas à parler de dénaturation de la musique andalouse. Un grand maître, ayant requis l'anonymat parlera de nivellement par le bas qui risque de faire disparaître à jamais les nuances qui caractérisent les trois écoles algériennes. Réfutant l'existence de foyers multiples, ce spécialiste préfère parler de couleurs différentes.


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