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Lutte contre le chômage
Solidarité, emploi et travail : des politiques interdépendantes
Publié dans El Watan le 16 - 07 - 2007

Depuis une quinzaine d'années, les politiques de lutte contre le chômage ont été conduites dans le but de remédier aux dysfonctionnements du marché du travail. Elles se sont articulées principalement autour de deux objectifs. Elles ont consisté pour une part à agir sur l'environnement de l'entreprise. On peut inclure ici l'ensemble des mesures visant à réduire le coût du travail : réduction des charges sociales sur les salaires (notamment les plus faibles), octroi de subventions aux entreprises qui embauchent, déréglementation sociale rendant plus aisé le recours aux emplois précaires (contrats à durée déterminée, travail intérimaire, etc.). Ces mesures participent à ce que l'on dénomme le traitement économique du chômage.
Parallèlement, et cela constitue le second axe d'intervention des politiques de relance de l'emploi, les pouvoirs publics ont consenti un effort financier dirigé vers des catégories de chômeurs présentées comme les plus vulnérables face au risque d'inactivité. Ce traitement social du chômage (mise en place du filet social) concerne principalement les jeunes, les personnes de près de cinquante ans, ainsi que les chômeurs de longue durée. En faveur des premiers, on recense depuis une quinzaine d'années un ensemble varié de mesures qui ont pour objet de faciliter l'insertion sur le marché du travail : des pactes pour l'emploi aux dispositifs ANSEJ et ANEM, en passant par les récents emplois jeunes, ces nombreuses mesures n'ont à ce jour pas réglé le problème de l'inactivité de ceux qui postulent pour la première fois à un emploi. En faveur des seconds, l'intervention des pouvoirs publics a porté sur les retraits anticipés d'activité, principalement par l'incitation aux départs volontaires. Il faut noter le lien entre ces deux politiques qui repose sur l'idée que le départ d'un salarié expérimenté, bénéficiant par définition d'une rémunération conséquente, peut permettre l'embauche d'un ou plusieurs jeunes pour un coût identique. Enfin, la politique de l'emploi s'oriente vers l'insertion des chômeurs de longue durée : les stages d'accès à l'emploi, le micro-crédit à l'investissement, la formation spécialisée, les contrats saisonniers, le dispositif CNAC, constituent quelques-unes des mesures initiées dans ce but.
L'EMPLOI ENTRE INNOVATION, CROISSANCE ET TECHNOLOGIE
La construction abstraite, qui établit une relation " vertueuse " entre innovation et croissance, a toutefois été contredite par les incidences que la technologie peut avoir sur l'emploi. L'histoire de l'industrialisation révèle en effet tout autant la foi placée dans les mérites du progrès qu'une longue tradition de lutte contre la machine. L'apparition de nouveaux modes de production a souvent été considérée comme une force créatrice de chômage ; la réduction des effectifs dans l'industrie textile ou, phénomène plus contemporain dans le monde, dans le secteur de l'automobile, en atteste. La théorie technologique du chômage repose sur une idée simple : l'introduction de nouvelles techniques permet une meilleure productivité du travail et diminue par conséquent les besoins en main-d'œuvre, donc l'offre d'emploi disponible. À cette idée, certains ont pu opposer que si les innovations de procédé ont un impact négatif sur l'emploi, les innovations de produits sont, à l'inverse, génératrices d'embauches. La relation entre innovation et emploi tient essentiellement au solde entre emplois détruits et emplois induits par l'apparition d'une technologie nouvelle. Si ce processus engendre par son application un volume d'emploi supérieur à celui qu'elle détruit du fait de son apparition, alors l'innovation a un effet positif sur l'emploi. À défaut, la théorie du chômage technologique retrouve de sa pertinence, le niveau de formation et de qualification des travailleurs jouant par ailleurs un rôle déterminant dans l'évolution positive ou négative de ce processus.
LE MARCHé DU TRAVAIL AUJOURD'HUI
La persistance d'un chômage massif et durable a profondément modifié la structure du marché du travail, caractérisé aujourd'hui par sa segmentation. Au côté d'un marché dit primaire, qui regroupe l'ensemble de ceux qui disposent d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, s'est développé un marché secondaire du travail. Celui-ci regroupe l'ensemble des situations précaires d'activité : contrats à durée déterminée, contrats à temps partiel, contrats emplois jeunes rémunérés en deçà du SMIG, dont les titulaires alternent périodes d'activité et période de chômage. Au-delà, et cet aspect apparaît aujourd'hui comme le plus grave et le plus discriminant, le marché du travail fonctionne comme un marché d'exclusion. Exclusion des chômeurs de longue durée, dont le nombre ne cesse de croître, exclusion des jeunes dépourvus d'expérience professionnelle, exclusion des femmes, dont le taux de chômage est supérieur à celui des hommes, exclusion des salariés les plus âgés qui peinent à retrouver un emploi. Ces caractéristiques expliquent que les politiques orientées vers l'emploi assurent davantage que par le passé une fonction d'assistance ou de protection envers les plus démunis. Cela n'est pas sans conséquences. Le principal effet est ressenti au niveau de l'équilibre des comptes sociaux de la nation. L'indemnisation du chômage représente un coût toujours plus lourd à assumer, surtout pour les pays qui, comme l'Algérie, ont conçu un système d'indemnisation qui repose sur la répartition (en France notamment). Ceci signifie que les actifs contribuent à financer l'indemnisation de ceux qui sont privés d'emploi. Dans une conjoncture dans laquelle le nombre de ceux qui travaillent reste, peu ou prou, constant, alors que le nombre de chômeurs augmente, la charge de l'indemnisation apparaît de plus en plus coûteuse ce qui soulève la question de savoir si l'on finance l'emploi ou le chômage ? En outre, sur le plan social, la persistance de cette situation aggrave ce qu'il est convenu d'appeler la " fracture sociale ", en opposant ceux qui ont un emploi à ceux qui en sont privés.
EQUILIBRE DU MARCHE DU TRAVAIL
Les modalités d'ajustement sur le marché du travail font l'objet d'une attention particulière. Jusqu'à la publication en 1936 de " la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie " de John Maynard Keynes,on expliquait le chômage à grande échelle par une rigidité du marché du travail empêchant les salaires de descendre à un niveau tel que le marché soit en " équilibre ". L'idée qui sous-tendait ce modèle était qu'en cas de chômage à grande échelle la pression des personnes à la recherche d'un emploi ferait baisser les salaires à un point tel que, d'une part, certains se retireraient du marché (l'offre de travail diminuerait) et que, d'autre part, les employeurs chercheraient à embaucher davantage, car le bas niveau des salaires accroîtrait la rentabilité d'embauches supplémentaires. Si des rigidités empêchaient les salaires de descendre jusqu'au point d'équilibre auquel la demande et l'offre de travail deviennent égales, le chômage persisterait. Ces rigidités, qui empêcheraient de parvenir à un niveau de salaires permettant une compensation de l'offre et de la demande de travail, sont par exemple imputées à l'action des syndicats pour maintenir un salaire minimal ou à l'existence d'une législation contraignante sur les salaires. La plus grande innovation de Keynes a été de montrer que le chômage permanent pouvait avoir pour cause une déficience de la demande adressée à la production plutôt qu'un déséquilibre du marché du travail (l'équilibre étant le déséquilibre permanent). De plus, une réduction des salaires dans une telle situation ne serait d'aucun secours pour résorber le chômage. Keynes ne fut pas le premier économiste à expliquer le chômage en termes d'insuffisance globale de la demande sur le marché des biens et, comme il le reconnut lui-même, Malthus, parmi d'autres, avait déjà proposé une explication similaire dans le passé. À l'époque de Keynes et tout à fait indépendamment de lui, l'économiste polonais Michal Kalecki proposa une théorie très proche de la théorie keynésienne, que l'on retrouve également chez le Suédois Karl Gunnar Myrdal. La " révolution keynésienne " consistait en fait à faire admettre que, selon la terminologie macroéconomique, le " marché des biens " peut constituer un " équilibre de sous-emploi ", dans la mesure où il n'assure pas l'équilibre du marché de l'emploi. C'est pourquoi sur le marché du travail, le nombre de travailleurs embauchés par les employeurs n'atteint pas le niveau qui serait profitable à ces derniers si la demande avait correspondu à leur production. Le concept " d'équilibre de sous-emploi " et les concepts qui lui sont liés, comme celui de " demande rationnée de travail ", furent largement développés dans les années qui suivirent. Pendant plusieurs décennies après la Seconde Guerre mondiale, on a divisé de façon conventionnelle les théories sur l'inflation en " théories de l'inflation par la demande " et " théories de l'inflation par les coûts ". Alors que cette dernière insiste sur le rôle des hausses excessives de salaires par rapport aux hausses de productivité dans l'inflation continue, la première tend à attribuer plutôt l'inflation à une demande excessive sur le marché des biens. L'analyse de Phillips (élaborée dans les années 1950) est devenue un concept central de la théorie de l'inflation. Elle montre qu'il existe une relation inverse entre taux d'inflation et taux de chômage car le taux de salaire augmente (et les prix par contrecoup) quand le chômage est faible. Dans la mesure où l'existence d'une relation stable de ce type peut être établie, cela suggère que la société doit choisir entre diverses combinaisons de taux d'inflation et de niveau de chômage. Cette conclusion a été infirmée dans les années 1970 par le phénomène de stagflation (augmentation simultanée du chômage et de l'inflation). Milton Friedman l'a alors expliqué par le fait que les agents forment des anticipations d'inflation qui rendent la relation de Phillips instable. Parallèlement, de nombreux économistes mettent en doute l'existence d'une relation stable entre chômage et niveau réel des salaires, et donc de celle d'un " taux naturel du chômage ". Enfin, certains économistes croient bien en un " taux naturel du chômage ", mais considèrent que ce taux varie en permanence.
MACROECONOMIE ACTUELLE
Au cours des dernières décennies, des approfondissements ont été apportés à la théorie keynésienne. Par exemple, bien que l'importance de la rigidité des salaires ne fasse pas l'unanimité, il est devenu beaucoup plus facile de l'expliquer sans avoir recours au comportement des syndicats ou à la législation. Il semblait au départ difficile de réconcilier la notion de rigidité salariale avec le postulat habituel des économistes, pour lesquels les agents économiques recherchent une utilité maximale et sont donc prêts à accepter un salaire moindre pour obtenir du travail. Néanmoins, cela est devenu plus facile dès lors que l'on a élargi la gamme des variables relatives à cette utilité maximale jusqu'à y englober la recherche d'un emploi orientée vers une maximisation du bien-être à long terme, ou encore des variables sociologiques ou psychologiques comme la loyauté. Un autre élément important, apparu récemment dans la théorie macroéconomique moderne trouve ses racines dans l'importance qu'accorde Keynes à l'incertitude du comportement économique. Il s'agit de l'analyse des lacunes d'information dans l'explication du chômage comme agrégat, à laquelle on relie certains éléments de la théorie des jeux. Par exemple, des entreprises pourraient trouver souhaitable d'embaucher plus de main-d'œuvre si elles étaient sûres que les autres entreprises en fassent autant, car elles pourraient ainsi espérer que l'accroissement du montant global des salaires qui en résulterait entraînerait une hausse de la demande globale et donc de la demande pour leurs propres produits. L'absence dans l'économie d'un mécanisme permettant une décision collective entraîne un point d'équilibre inférieur qui n'est pas sans rappeler le " dilemme du prisonnier ", chaque société décidant individuellement de consolider ses propres profits, alors qu'une mise en commun de l'information et de la décision aurait permis un plus grand bénéfice commun pour toutes. D'autres théories du marché du travail contribuent à mieux faire comprendre comment fonctionne le marché de l'emploi. C'est le cas par exemple de la théorie des " marchés internes du travail ", qui met en lumière le conflit d'intérêt opposant ceux qui n'ont pas de travail et ceux qui en ont, ces derniers étant en même temps ceux qui négocient les salaires. Les théories macroéconomiques constituent la base des grands modèles utilisés dans les prévisions économiques de la production, de l'emploi et de diverses autres variables. Au cours de ces dernières années, ces prévisions se sont montrées très décevantes, et la recherche des sources d'erreur a conduit à des révisions répétées des modèles de base ainsi qu'à des raffinements de la théorie. Par exemple, on accorde aujourd'hui davantage d'attention aux rôles du crédit à la consommation et de la richesse pour déterminer les comportements d'épargne et de consommation, ainsi qu'au rôle des anticipations parfois capricieuses des agents économiques.
CONCLUSIONS
En vue de remédier à ce type de situation (sous-emploi des facteurs), les pays qui y sont confrontés réagissent de manière différente. La France, par exemple, tout comme l'Italie, a orienté sa politique vers un mouvement de réduction de temps de travail généralisé, aujourd'hui remis en cause par la nouvelle majorité sarkozienne. L'idée qui sous-tendait cette pratique est simple : il s'agissait de faire travailler moins afin de faire travailler davantage de personnes. D'autres, comme l'Angleterre ou les Etats-Unis qui, il est vrai, connaissent un taux de chômage moins élevé que la France, poursuivent une politique visant à réduire le coût du travail afin de renforcer l'employabilité de la main-d'œuvre. Toutefois, il est clair que les uns comme les autres doivent faire face à des situations de chômage aggravé, durable et massif, qui sont source de difficultés économiques, et plus encore, sociales graves. Les termes et les conditions du travail ont de tout temps été au centre des débats relatifs à l'emploi, étant donné leur impact global sur le niveau de vie des travailleurs, et sur la société en général. L'exploitation des enfants et d'autres abus notoires constatés au début de l'ère industrielle ont disparu dans les pays les plus développés. Des institutions mondiales, telles que l'Organisation internationale du travail, établissent les normes générales en matière de travail. Les heures de travail, les congés maladie, les congés payés et autres droits des travailleurs n'ont été acquis par les syndicats, qu'au prix, généralement, de longues tractations et de conflits avec les organismes professionnels et les employeurs réticents à l'idée de réduire leurs profits par la mise en œuvre de ces mesures. De même, les conventions collectives ont mis à l'épreuve les relations de travail traditionnelles dualistes entre les employés et les employeurs. Certaines entreprises, notamment au Japon, ont essayé de supprimer cette division entre les deux camps par l'adoption d'un uniforme de travail commun et la mise en place de cantines où se mêlent tous les travailleurs, du plus petit ouvrier au cadre supérieur. Elles ont également accordé à leurs employés de nouveaux avantages sociaux, notamment parfois la garantie à vie de leur emploi. L'emploi fait l'objet de nombreuses initiatives gouvernementales, la plupart des pays développés aspirant, du moins en théorie, à la réalisation du plein emploi (cette situation assure un emploi à toute personne désireuse de travailler). L'enseignement et les formations professionnelles comptent parmi les mesures entreprises visant à réduire le chômage, et ainsi à instaurer une société stable, solidaire et prospère. La législation en faveur d'opportunités égales et de salaires égaux permet aux autorités publiques d'offrir un maximum d'opportunités d'emplois. Il existe de très grandes différences entre un pays comme le Japon, dans lequel l'emploi est très fortement segmenté, divisé en postes fixes, bien rémunérés, et postes précaires, mal rémunérés (liés aux activités traditionnelles comme la pêche par exemple), un pays comme la France, très attaché au modèle de l'emploi stable à durée indéterminée (même si la précarité s'accroît beaucoup) et un pays comme les Etats-Unis, favorisant la plus grande flexibilité possible du marché du travail, donc la multiplication d'emplois peu qualifiés et précaires. Les résultats en termes de lutte contre le chômage sont aujourd'hui flatteurs pour les Etats-Unis et le Japon, ce qui a poussé certains pays à suivre l'exemple américain (comme la Grande-Bretagne) ou à mener une politique de réduction des coûts salariaux et de simplification des procédures d'embauche et de licenciement (en France notamment). Longtemps épargnée par le chômage massif, l'Allemagne paie aujourd'hui en termes d'emplois ses coûts salariaux très importants ( les plus élevés du monde) : si le modèle allemand a pu fonctionner pendant des dizaines d'années sur la base d'un travail de qualité, bien rémunéré, apprécié par les importateurs mondiaux, il semble avoir atteint la limite de niveau de prix qui s'impose même à un pays " price maker " (faisant les prix sur les marchés, les imposant par la qualité de ses produits). D'aucuns ont remarqué que dans la dernière mouture configurant l'actuel gouvernement, la fonction Emploi a été soustraite au ministère de la Solidarité pour être confiée au ministère du Travail. Il nous a été donné de savoir que le ministère de la Solidarité ne savait pas quoi en faire et certains sont allés jusqu'à dire qu'il y a doublon avec le ministère du Travail. Or, la réalité révèle que si le Travail concerne le monde actif des salariés en activité, l'Emploi devrait concerner l'ensemble des ministères du gouvernement pour le susciter par des politiques sectorielles intégrées d'encouragement à la création de l'emploi dans le cadre de la mise en valeur des facteurs de production de l'économie nationale. C'est à ce niveau que se situe la différence qui suggère que la Solidarité nationale et la Protection sociale, en tant que politiques combinées avec le reste de l'activité de l'Etat, se doivent d'encourager la création d'emplois pour toutes les personnes, en âge de travailler, surtout parmi les jeunes et les diplômés chômeurs, des deux sexes. Bien sûr que ces politiques doivent donner la prééminence à l'investissement productif public et privé pour assurer la durabilité des emplois crées, directs et indirects, et assurer des sources fiscales pérennes pour le Trésor public. Sans renier les gisements d'emplois précaires (saisonniers,à durée déterminée…) que l'on retrouve dans le secteur tertiaire, soit le secteur des services. Il y a tellement de déficits dans la prise en charge par l'Etat (Collectivités territoriales) de certaines de ses obligations qu'il est à se demander si le chômage structurel actuel n'est pas le résultat d'un abandon de certaines de ses fonctions dans tous les secteurs de l'activité nationale. Il n' y a qu'à regarder l'environnement dans lequel nous évoluons depuis le quartier d'habitation jusqu'aux milieux professionnels en passant par les milieux de vie quotidienne (hygiène publique, signalisation routière, embellissement et aménagement urbain etc.) pour s'en rendre compte, et combien d'emplois possibles sont à créer si l'on se décide, enfin, à offrir un cadre de vie assaini aux citoyens et citoyennes de notre pays. Ce cadre assaini, valorisé en permanence, et c'est là le secret de la pérennité des emplois à créer et donc des investissements à encourager, servira l'Algérie, son potentiel touristique, ses investisseurs notamment étrangers et l'ensemble de ses citoyens résidents dont le stimulus sera positivement provoqué. De ce fait, ses coûts sont des dépenses d'investissement à long terme et ils devraient être comptabilisés en tant que tels parce qu'ils vont participer, indirectement, au rendement de l'activité globale. Il serait malheureux de continuer à les considérer comme des dépenses à concours définitifs, c'est à dire des dépenses à fonds perdus. Dans une économie développée, la part des services dans la structure du produit intérieur brut peut atteindre jusqu'à 70%. Alors ?
L'auteur est : Universitaire


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