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Chelghoum Abdelkrim. Spécialiste en génie sismique et expert désigné par la justice
« Aucune leçon n'a été tirée du séisme de Boumerdès »
Publié dans El Watan le 21 - 07 - 2007

Le professeur Chelghoum Abdelkrim est spécialiste en génie sismique. Scientifique de renom, diplômé de Stamford, dirigeant un laboratoire spécialisé dans la recherche en sismographie, il a été désigné par la justice pour enquêter sur les dégâts provoqués par le séisme de mai 2003. Il a bien voulu donner son avis sur les enquêtes et les expertises faites pour éclairer le procès qui se déroule actuellement à Boumerdès et qui cherche à définir les responsabilités dans les dégâts occasionnés par la catastrophe de mai 2003.
Que pensez-vous de ce procès, vous qui avez été désigné pour effectuer une enquête pour la justice et est-ce que nous avons tiré tous les enseignements nécessaires du séisme de mai 2003 ?
Les leçons tirées du séisme de mai 2003 sont minimes. Et, faut-il le souligner, le peu que l'Etat s'est efforcé d'apprendre est à mettre sur le compte de la proximité d'Alger, la capitale. Il y a eu Chlef, Mascara, Tipaza, Beni Ouartilane et d'autres tremblements de terre aussi importants les uns que les autres sur le plan pédagogique, mais qui ne nous ont servi à rien. Par conséquent, il faut un débat national sur les lois de l'urbanisme et de l'architecture. Et l'urgence, c'est d'associer tous les professionnels à l'élaboration d'un nouveau code parasismique redéfinissant les nouveaux paramètres avec justifications. Il faut aller en urgence vers des laboratoires de dynamiques capables de fournir des études précises. Il est absolument nécessaire de revoir la réglementation de la maîtrise de l'œuvre et de l'ouvrage. De nouvelles lois doivent être émises pour assurer un fonctionnement sain de ce segment. La mise en place d'un conseil scientifique de la construction figure, à mon avis, parmi les priorités. Nous sommes aujourd'hui au même état d'esprit qu'en 1980 lors du séisme de Chlef. L'EPAU continue à fonctionner avec les programmes des années 1970 et l'Inforba a été fermée.
Que pensez-vous des expertises élaborées par les commissions gouvernementales et les experts désignés par la justice, tendant à définir les causes de l'effondrement des bâtisses suite au séisme de mai 2003 ?
Ce sont plutôt des constats, de simples états des lieux après la catastrophe. D'où leur caractère superficiel. Une expertise est faite en huit mois, minimum. Mais là, nous constatons que les commissions ont travaillé durant un mois seulement. Et du point de vue de la composante de ces commissions, tout reste discutable, car, pour comprendre le phénomène du séisme, il faut avoir un magistère au moins, soit le niveau bac + 8 ou 9. Un architecte n'est pas qualifié pour donner son avis sur la superstructure d'une construction, mais il se trouve que les membres de ces commissions et les experts désignés n'ont pas le profil requis pour livrer une bonne appréciation, car sans sans simulations, il est impossible de dire quelle a été la cause de l'effondrement des bâtisses. Il se trouve que ces commissions et ces experts n'ont même pas fait de procès-verbaux de prélèvement des échantillons analysés. Ce qui donne droit aux accusés de rejeter toutes leurs conclusions. Personne ne s'est interrogé pourquoi le séisme de mai 2003 n'a frappé que les bâtisses de type R+2 ou R+3. Parce qu'il faut comprendre que pour quantifier un séisme, il faut savoir sa fréquence et sa période au moins. Le séisme de mai 2003 a été d'une basse période et d'une haute fréquence. C'est pour cela qu'il a affecté uniquement les bâtisses de 2 ou 3 étages, à l'exception de Réghaïa où les piliers du rez-de- chaussée étaient sectionnés. Culpabiliser telle ou telle autre personne dans ce genre de travail, ou indiquer des boucs émissaires n'est pas productif. Il faut plutôt tirer des enseignements afin de mettre en place une méthodologie pour parer un éventuel nouveau séisme qui risque de secouer la région. Les expertises réalisées sont infondées. On ne peut pas procéder à l'analyse du béton, lorsque nous n'avons pas encore abordé les explications de fond liées à l'environnement de la construction.
Comment explique-t-on le fait que l'effondrement des bâtisses ne soit pas directement lié à leur situation et à la région épicentrale ?
Cela est dû à ce qu'on appelle l'effet de site. En 1985, j'étais à Mexico, une ville située à 400 km de l'épicentre du séisme, mais où il y a eu d'énormes dégâts. Tandis que près de la zone épicentrale, il y a eu des dégâts moindres. Cela était dû à la nature du sol. La ville est construite sur un lac asséché, donc un sol alluvionnaire et sédimentaire. Nous savons, nous les scientifiques, que l'onde sismique est multipliée par 8 ou 10 lorsqu'elle parvient dans ce genre de sol. Alors qu'à 4 km de l'épicentre, avec des constructions sur un sol rocheux il n'y a pas eu d'effondrement de bâtisses. Nous avons assisté, dans le cas de Boumerdès, à la même chose. Là où le sol est alluvionnaire et sédimentaire, il y a eu amplification des ondes et liquéfaction même des sols. Comme à Corso, la cité des 1200 Logements… Il y a eu à Zemmouri village une catastrophe et presque pas de dégâts à Zemmouri El Bahri. A Corso, même les silos de l'Eriad, qui sont des ouvrages spéciaux, ont éclaté. Que dire donc des bâtiments ? Cela dit, je ne dis pas qu'il n'y a pas eu d'erreurs, d'irrégularités dans l'acte de construire. L'expertise de ce seul site a pris à notre groupe, composé de 15 éléments, quelque 13 mois pour une moyenne de 12 heures par jour. Les gens doivent comprendre qu'un séisme de 6,8 est entre modéré et fort. On parle d'un séisme majeur partir de 7,5 degrés. En termes d'effet de site, il y a eu un bon nombre de cas d'écoles, tels Northridge et Lomaprieta aux USA, l'Arménie et Nyagata (Japon) dernièrement.


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