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Médias et extrémismes
Une table ronde à Tunis
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2007

Ridha Kefi a été rédacteur en chef délégué à Jeune Afrique (1994-2006), avant de réintégrer Assabah, premier groupe de presse privé en Tunisie, où il a débuté sa carrière journalistique en 1976. Dans ce cadre, il a pour mission de créer un magazine hebdomadaire de langue française, L'Expression, dont le premier numéro paraîtra, « sauf empêchement », dit-il, le 19 octobre prochain. Il est chroniqueur politique et économique au Temps, et dirige des tables rondes sur des thèmes divers, dont le contenu intégral est publié en supplément distribué gratuitement, en arabe, par le quotidien Assabah, et en français, par son jumeau francophone Le Temps. La plus récente a porté, cette mi-juin, sur le stimulant thème Médias et extrémismes. Il nous en livre les points fondamentaux.
Pourquoi en juin 2007 une table ronde sur ce thème ?
Ridha KEFI : « Depuis le début de l'année, nous avons organisé cinq tables rondes, auxquelles ont pris part des responsables gouvernementaux (ministres, directeurs d'administration centrale, hauts cadres d'entreprises publiques...), opérateurs privés, consultants, universitaires et journalistes. Ces tables rondes ont porté sur les thèmes suivants : le classement de la compétitivité de Davos, le fléau de la contrefaçon et du piratage, le projet d'accord de libre échange Tunisie - Etats-Unis, le nouveau monde du travail et le travail temporaire. La table - ronde Le rôle des médias dans la lutte contre l'extrémisme a été organisée avec l'appui du MEPI, dont le bureau régional est basé à Tunis. Elle a réuni, le 12 juillet, dans un hôtel de la capitale, une douzaine d'universitaires et de journalistes locaux, mais aussi deux confrères étrangers, un Américain basé à Paris et un Algérien venu de la Kabylie. Les travaux, qui sont en train d'être mis en forme, paraîtront en texte intégral dans les deux langues, probablement avant le fin de ce mois. Nous avons pensé à ce thème parce qu'il est d'une grande actualité sur les plans régional et international. L'extrémisme, on le sait, gagne du terrain un peu partout. Dans nos pays arabo-musulman d'abord où il prend souvent la forme d'un islamisme jihadiste. Mais aussi dans d'autres régions du monde, à commencer par les Etats-Unis et l'Europe où des formes d'extrémisme religieux et laïc sont en train de gagner du terrain. La lutte contre le terrorisme, par exemple, est en train de nourrir, en Occident, une islamophobie rampante, charriant amalgames, préjugés et haines raciales larvées.
Quelles premières conclusions en avez-vous tiré ?
Dans cette dernière table ronde, nous nous sommes donné pour tâche d'interroger le traitement que les médias du monde entier réservent à l'extrémisme, notamment sous sa forme extrême : le terrorisme, dont notre région souffre autant sinon plus que les autres régions du monde. Il s'agissait aussi pour nous d'expliquer les mécanismes (psychologiques, sociologiques, politiques…) qui sous-tendent les dérives de certains médias succombant, parfois à leur insu, à l'attrait des discours extrémistes. Il s'agissait également de dire comment les journalistes responsables – et nous pensons tous être de ceux-là – peuvent éviter de tomber dans le piège de l'extrémisme et même de lutter contre celui-ci, sans faillir à leur mission première, qui est celle d'informer et d'être des médiateurs objectifs et honnêtes entre les divers acteurs sociaux, avec le minimum de préjugés et le maximum de probité intellectuelle. Réponse à la deuxième question : les intervenants ont traité le sujet chacun d'un angle de vue qui est le sien propre et celui de sa discipline (psychologie, sociologie, politologie, histoire, communication…). Cela nous a permis d'avoir une vue assez complète et globale du traitement que les médias réservent à l'extrémisme sous toutes ses formes et sous toutes les latitudes. On a ainsi analysé les dérives de certains médias arabes et musulmans en la matière, qu'il s'agisse d'Al-Jazira,des autres chaînes satellitaires du Golfe vouées à la prédication islamiste ou de certains tabloïds populaires et populistes. On a aussi analysé les dérives de certains médias occidentaux, notamment américains, qui ont failli à leur réputation d'objectivité et de professionnalisme, se mettant, surtout après le 11-Septembre, au service des desseins impériaux de l'Administration Bush, allant jusqu'à s'aveugler complètement sur les mensonges qui ont abouti à l'invasion de l'Irak. On a également analysé l'aveuglement de la plupart des médias occidentaux et leur méconnaissance des réalités du monde arabo-musulman qui les a souvent induit en erreur. Ces médias, par exemple, n'ont commencé à s'intéresser à l'extrémisme islamiste qu'au lendemain du 11-Septembre, lorsque celui-ci, qui était longtemps considéré comme un instrument au service des intérêts occidentaux dans notre région, s'est retourné contre l'Occident. L'une des interventions les plus remarquées a porté sur les sites islamistes féminins qui, sous couvert d'une information banale (régime alimentaire, mode vestimentaire, hygiène, etc.), parviennent à faire l'apologie de l'extrémisme voire du terrorisme et se transforment, subrepticement, en relais de recrutement de jihadistes femmes. Une autre a analysé les mécanismes de l'influence psychologique (lavage de cerveau, embrigadement, séduction, mensonge…) que les extrémistes islamistes mettent à profit pour attirer.
Vous avez souligné l'expression « extrémisme rampant »…
Le débat nous a permis de prendre conscience notamment de : - L'ampleur du phénomène de l'extrémisme rampant, qui sait utiliser les moyens de communication de masse avec une efficacité redoutable (télévision, Internet, GSM…) ; - De la difficulté qu'éprouvent aujourd'hui les médias laïcs à contrer ce phénomène, à cause de leur manque d'imagination, de leur marginalité sociale, de leur élitisme, de leur recherche d'alliances douteuses (avec l'Occident, les régimes despotiques, etc.)…
L'inanité des lois et mesures antiterroristes prises par les gouvernements, qui servent plus à museler la libre expression qu'à juguler l'extrémisme.
La nécessité d'ouvrir des débats démocratiques, notamment sur les chaînes de télévision satellitaires et dans la presse écrite sur ces sujets délicats, afin de permettre aux forces de progrès de mieux se faire entendre des masses populaires. Car on ne vaincra pas l'extrémisme par le silence imposé aux intellectuels, qu'ils soient de gauche ou libéraux, mais en donnant à ces derniers l'occasion de s'exprimer librement pour mieux réfuter les thèses des extrémistes de tous bords.


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