Le thé « El Meknassi » est à déguster au niveau de la piétonnière du chef-lieu de la wilaya de Tipaza. Le serviteur, El Houari, jovial et avec un regard d'adolescent en dépit de son âge, offre aux passants avec un large sourire son agression commerciale sympathique. Le détour chez « Carlos El Meknassi » est inévitable pour les familles qui se promènent le long de cette rue agressée par une faune de commerces, malheureusement dans un état très avancé de dégradation et mitoyenne avec le Parc national archéologique de Tipaza. La préparation du thé s'effectue à la braise. Des théières en cuivre, achetées chez le voisin antiquaire, sont exposées à côté des bouquets de menthe. Les modèles de ces anciens objets de collection vous font voyager dans le passé. El Houari trouve toujours les mots pour apaiser les familles qui s'aventurent chez lui pour la dégustation. Il vit avec le tourisme dans ses tripes. Il rêve que l'Algérie, en général, et Tipaza en particulier, accueilleront des millions de touristes comme autrefois. « Beaucoup de familles pourront vivre avec leurs métiers quand l'activité touristique se développera », nous confie-t-il. El Houari est très sensible à la protection de l'environnement. Il règle son quotidien selon une cadence bien particulière. Il vient d'acheter un narguilé pour les nostalgiques, en attendant de se procurer une autre quantité de ces grandes pipes pour les veillées ramadhanèsques. Point de tristesse chez El Houari. Son langage soft, poli, met ses clients dans une ambiance conviviale. Quand El Houari enfile son habit « dial el marroki », c'est un autre décor qui s'installe au milieu de ces nuits estivales. C'est qu'une ambiance moins bruyante règne au niveau de la piétonnière. El Houari, en fin spécialiste, arrive toujours à pimenter ces moments pour déstresser ces clients. « A votre santé », lance-t-il.