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L'initiative de Bouteflika suscite des débats controversés
Amnistie générale : les pour et les contre
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2004

L'Algérie s'apprête à amorcer le dernier palier du processus de réconciliation nationale entamé en 1999. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a retenu dans un discours à la nation, prononcé la veille de la célébration du 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution, la possibilité de recourir à l'option de l'amnistie générale pour refermer le chapitre de la crise sanglante qui a marqué la dernière décennie et réaliser une réconciliation globale.
Le chef de l'Etat n'a pas avancé de calendrier précis pour mettre en pratique son projet. Il a toutefois précisé qu'il ne s'engagerait pas dans une telle démarche sans avoir requis, au préalable, l'aval du peuple par voie référendaire. Le président Bouteflika a mentionné en outre qu'il ne reparlera de l'amnistie générale que lorsque la société y sera préparée et que les plaies profondes causées par la crise et le terrorisme seront cicatrisées. Abdelaziz Bouteflika n'a soufflé mot concernant le profil des personnes qui pourraient profiter du pardon du peuple. Il suggérera néanmoins que l'amnistie générale constitue une des étapes de la concorde civile, un processus conçu, a-t-il dit, comme « le point de départ pour parvenir à une réconciliation plus large, une réconciliation à même de créer les conditions d'une réconciliation avec soi-même, avec son environnement et son histoire ». Une réconciliation, a-t-il soutenu encore, qui permettra à « l'Algérien de surmonter ses frustrations et son désespoir, de dépasser la confrontation meurtrière et la division pour enfin vivre dans une société où règnent (...) la paix civile, la sécurité et la liberté de la pensée politique et intellectuelle pour amorcer, avec confiance, le développement (...) ». Malgré les objectifs « généreux » qui lui sont assignés (ceux d'exorciser les démons de la guerre civile et d'articuler sur une paix durable), le projet d'amnistie du chef de l'Etat laisse, pour le moment, les organisations de la société civile, les partis politiques et la presse plutôt dubitatifs. Les réactions mitigées, mêlées à de la surprise, recueillies jusque-là s'expliquent globalement par l'imprécision de la proposition présidentielle concernant les bénéficiaires potentiels de cette mesure d'amnistie. Si aucune réaction de franc rejet n'est enregistrée pour le moment (même pas de la part des partis, comme le MDS, vouant traditionnellement une allergie à l'égard de ce genre d'initiative), certaines formations politiques et la presse se sont cependant interrogées quant à l'opportunité et à l'utilité d'une telle mesure, partant du fait que l'Etat a déjà pris l'initiative, à l'issue du référendum sur la concorde civile de 1999, de prendre des mesures aux objectifs similaires. Une grâce amnistiante a été prononcée en janvier 2000 et a permis à plusieurs centaines d'éléments des groupes islamistes armés de réintégrer la société sans être inquiétés par la justice. L'idée, toutefois, que l'amnistie générale envisagée pourrait encore s'adresser aux islamistes, notamment aux anciens politiques de l'ex-FIS et à une nouvelle vague de terroristes, n'est pas exclue. Le chef de l'Etat a effectivement déclaré qu'il pourrait faire quelque chose pour eux. Il a cependant conditionné toute initiative de sa part à la reconnaissance par ces derniers de leur responsabilité dans la crise et la dérive sanglante connues par le pays durant la dernière décennie. Cette éventualité a poussé les organisations des familles victimes du terrorisme à réagir. Sans être opposées à l'amnistie, les familles ont tout de même posé la nécessité de prendre en charge les victimes avant que le peuple ne soit consulté et qu'on leur demande de se réconcilier avec leurs bourreaux. Les supputations ont aussi amené nombre d'observateurs à retenir l'hypothèse que la démarche évoquée par le chef de l'Etat, la veille du 1er Novembre, pourrait être destinée à « sécuriser », à leur tour, les gestionnaires du pays durant les moments forts de la lutte menée contre le terrorisme et à classer le dossier des dépassements. Un dossier qui ne fait plus l'objet de tabous, mais dont le traitement, préconisé jusque-là, ne satisfait pas les familles de disparus ; et à propos duquel les grandes ONG internationales de défense des droits de l'homme se montrent encore particulièrement sensibles. En témoignent le procès intenté au général Khaled Nezzar à Paris par l'auteur de La sale guerre et les accusations récurrentes des ONG contre le gouvernement des années 1990. La réaction des associations représentant les intérêts des familles de disparus contraste, d'ailleurs, avec le reste des avis recueillis, en ce sens qu'elles conditionnent leur adhésion au projet d'amnistie générale du président Bouteflika à la connaissance de la vérité concernant le sort des disparus et à la traduction des auteurs des dépassements devant la justice. Dans le même registre, le FFS et le PT posent le préalable de la justice et soulignent la nécessité de mettre à plat la crise et d'ouvrir un débat avec toutes les forces de la société avant d'avaliser l'option de l'amnistie générale. L'exigence d'un large débat est aussi une revendication du RCD et du MDS, deux partis qui soutiennent l'idée aussi que l'amnistie générale doit aller dans le sens d'une dénonciation du terrorisme.
Dénominateur commun
Les démocrates ont souligné aussi l'importance de préparer les conditions devant permettre à la population de s'exprimer démocratiquement sur la question. Si l'objectif avoué de cette amnistie générale est de « réparer les erreurs du passé à l'origine de la guerre civile et de permettre aux Algériens de se réconcilier entre eux et de se remettre au travail », nul ne sait cependant si elle sera destinée aussi à remettre les compteurs à zéro dans la sphère économique et à blanchir les crimes économiques. Cela, sachant que la course à la rente et les enjeux ayant entouré le processus de conversion de l'économie ont constitué un facteur d'aggravation de la crise. Difficile à dire. Pour le moment, l'amnistie générale est comme cette Arlésienne dont tout le monde parle mais que personne ne voit. Pourquoi le chef de l'Etat s'est-il contenté d'un effet d'annonce et de généralités lorsqu'il a évoqué son projet d'amnistie générale ? Connaissant la sensibilité du sujet, le président Bouteflika aurait pu agir de la sorte pour éviter probablement de heurter les esprits et de réveiller les démons de la crise qui s'est soldée par 100 000 morts et des milliers de disparus. C'est probablement aussi le même sens des responsabilités qui a convaincu le Président de se passer, probablement, de l'avis du Parlement et de s'en remettre au peuple. En laissant les choses dans le flou, Bouteflika paraît ainsi avoir préféré attendre que la société se mette progressivement à l'heure de l'amnistie générale pour préciser les contours de son projet. Pour le moment, du tour de table auquel la presse a procédé après l'annonce de ce projet d'amnistie, il ressort déjà une certaine disponibilité de la société et de la classe politique à tourner la page. Dans la réalisation de son projet, l'étape la plus difficile à franchir pour le chef de l'Etat sera néanmoins de « trouver un dénominateur commun » à toutes les positions exprimées. ` Ce travail devrait être d'autant plus difficile dans la mesure où sont recensées des divergences importantes dans le lot. Le président Bouteflika part tout de même avec un avantage : celui d'avoir déjà en face des interlocuteurs prêts à discuter.


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