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Les villes algériennes se ruralisent
Publié dans El Watan le 23 - 09 - 2007

Fixer les populations dans leurs lieux d'origine dans un pays très vaste où les régions connaissent, de surcroît, de fortes disparités de développement, n'est assurément pas une mince affaire pour le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, censé réfléchir aux voies et moyens à mettre en œuvre pour mettre fin ou tout au moins atténuer l'exode rural qui dépeuple les campagnes et déstabilise les villes, et plus particulièrement celles du littoral.
L'état des lieux n'est déjà guère brillant, puisqu'en 1986 déjà le recensement avait mis en évidence qu'un peu plus de 12 millions d'Algériens s'entassaient dans les villes côtières et les agglomérations des plaines immédiatement attenantes, ce qui revient à dire qu'environ 60% de la population algérienne avait, à cette époque, élu domicile sur cette bande du territoire, qui représente pourtant à peine 10% de la surface totale du pays, laissant les Hauts-Plateaux et les zones habitables du Sud, avec un taux de peuplement d'à peine 20 habitants au kilomètre. Les Algériens donnent de ce fait l'impression de tourner le dos à leur vaste pays. L'abandon des investissements structurants programmés dans les années 1980 (voies ferrées des Hauts-Plateaux et du Sud, construction d'usines et d'équipements socio-éducatifs dans les régions déshéritées, etc.), la dissolution de plus d'un millier d'entreprises publiques locales qui offraient de fort nombreux emplois aux autochtones, le déclin de l'agriculture vivrière, la régression de l'industrie minière et, plus récemment encore, les problèmes sécuritaires qui affectent avec davantage d'acuité le monde rural, ont accéléré le processus de désertion de l'Algérie profonde au profit des banlieues des villes. Un processus qui rappelle les sinistres regroupements de populations organisés par l'armée française durant la guerre de libération, avec toutes les mutations négatives de mentalités qu'il a provoquées chez les paysans « dépaysannés » pour reprendre la formule de Pierre Bourdieu. Le monde rural perdrait ainsi, chaque année, entre 50 000 et 60 000 habitants, qui viennent s'agglutiner dans des agglomérations urbaines, incapables de par les logements et les équipements sociaux disponibles de faire face à une telle déferlante. Les abris de fortune qui ont vu le jour dans les banlieues et les gros bourgs limitrophes ne sont qu'une des conséquences, sans doute la plus dramatique, de ce trop-plein que nos villes, prises au dépourvu, ne sont pas en mesure de prendre en charge. Faute d'emploi et de prise en charge en matière de santé‚ d'éducation et de loisirs, commenceront à apparaître dans ces banlieues les phénomènes de la pauvreté et de l'exclusion, avec tous les maux sociaux qui leur sont liés : délinquance, consommation de drogues, adhésion à l'extrémisme religieux, etc. Les villes algériennes, y compris la capitale, n'ayant pas une tradition urbaine suffisamment ancrée pour imposer un comportement urbain à ces populations déracinées, ce sont malheureusement ces dernières qui, bien souvent, imposeront leur mode de vie fortement empreint d'archaïsmes ruraux. Commence alors le processus de « rurbanisation » (que Mostefa Lachref avait si bien décrit dans un de ses ouvrages), qui s'exprime à travers le développement de certaines pratiques qui n'ont de raison d'exister qu'en milieu rural : pratique de cultures vivrières au pied d'immeubles résidentiels, quelquefois même l'élevage de bestiaux, habillement inapproprié à la vie urbaine, exclusion de la femme des activités publiques, peu d'intérêt, voire cœxistence quasi naturelle avec les ordures qui s'amoncellent sous leurs yeux, etc. Dans pratiquement toutes les cités où elles se sont implantées en masse, ces populations déracinées ont recréé le « douar », avec tous les mécanismes de fonctionnement qui lui sont propres. Pour faire barrage à cette rurbanisation rampante qui altère aussi bien le comportement du citoyen que l'environnement dans lequel il évolue, on ne connaît à travers les expériences de pays, qui ont eu à gérer ce genre de situation, qu'un seul remède efficace. Il s'agit de l'aménagement du territoire qui consiste en la mise en œuvre d'une politique d'équilibre régional plaçant l'homme au cœur du développement, en mettant notamment en valeur le lieu où il vit, l'objectif étant de l'y maintenir durablement. L'aménagement du territoire est, certes, un programme d'actions qui ne paye qu'à long terme, mais qui a l'inestimable avantage d'aller au fond du problème de la désertion du monde rural, en portant le développement économique et social là où son absence (ou son insuffisance) pousse les hommes à l'exode. Pour ce faire, l'Etat est sollicité non seulement en tant que régulateur chargé d'orienter, au moyen de mesures incitatives, les investissements privés vers ces zones, mais également en tant qu'investisseur direct, chargé de la promotion des grandes infrastructures de base dont les routes et les dessertes ferroviaires ne sont pas les moindres. Il est en effet bien connu que là où passe la route et où s'arrête le train, l'activité économique se développe, des logements se construisent et les populations s'y fixent. L'intervention soutenue de l'Etat pour la construction d'équipements socio-éducatifs et la prise en charge de services de proximité‚ (école, centre de soins, administration, poste, etc.) est tout aussi essentielle si on tient, au minimum, à stabiliser les flux migratoires.

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