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Soigner le deuil
FIFF. La maison jaune de Amor Hakkar
Publié dans El Watan le 06 - 10 - 2007

Après Locarno, Namur et en attendant l'Algérie, La maison jaune, dernier film de Amor Hakkar, a été projeté durant les trois derniers jours du Festival international du film froncophone (FIFF).
Namur (Belgique). De notre envoyée spéciale
Tel un retour aux sources, Amor Hakkar revient dans sa région natale pour tourner son film. Les Aurès. Les belles montagnes nourricières. Pour aller jusqu'au bout de lui-même, le réalisateur a choisi de planter sa caméra face à des chawi, amateurs, et endosse l'un des rôles principaux. Le thème principal est le deuil. Un peu pour conjurer le sort qui fut le sien : d'abord le décès de son père, et puis les plus de dix ans de silence, de repli sur soi. Amor Hakkar avait totalement disparu après Sale temps pour un voyou (1992) et n'est ressorti de son silence que pour livrer un écrit, La cité des fausses notes (du livre Marcel Aymé). Et un jour, alors qu'il revient sur sa terre natale pour enterrer son père, le déclic se produit en lui, un film est né… Tout en haut d'une montagne, Aya, une petite fille d'une douzaine d'années, travaille la terre dans leur champ de légumes. Une voiture de gendarmerie attire son attention. Le véhicule se dirige vers sa maison, portant une funeste nouvelle : son frère Belgacem est mort dans un accident de voiture, alors qu'il revenait de son service militaire. Sa mère, Fatima, porte ses mains à la tête. Un cri sauvage sort de sa bouche, un cri de douleur, de désespoir. Elle tombe à genoux, inconsolable et pleure toute la douleur du monde. Aya doit aller retrouver son père, plus bas vers le village où il vend ses légumes, pour lui annoncer la mauvaise nouvelle et lui remettre une lettre que lui, pas plus que sa famille, ne sait lire. Il remballe ses cageots dans sa charrette à moteur et revient vers sa maison. Son épouse lui dit : « Va chercher mon fils. » Lorsqu'il se retrouve à la morgue, seul, ce père n'hésite pas une seconde, il emporte le corps inerte de son fils, sa valise et une cassette vidéo. Cette dernière est peut-être l'élément salvateur, le médicament contre la tristesse que le pharmacien affirme ne pas avoir et qui conseille au père de repeindre sa maison en jaune. Son épouse ne se nourrit plus et il tente tout pour la ramener à la vie. Qu'à cela ne tienne, il repeint son taudis en jaune, mais Fatima ne se sent pas consolée pour autant… Le dernier espoir du mari réside dans cette cassette vidéo où leur fils leur parle. Mais comment la lui montrer. Dans cette maison de prière et de chaume, bâtie sur un flan de montagne, il n'y a ni électricité ni télévision et encore moins un magnétoscope. Le film vacille entre scènes d'intimité familiale et scènes de solitude profonde du père, de la mère et même de la petite Aya. Le deuil de la mort est ravageur, mais l'espoir de la vie tente toujours de reprendre ses droits. Comme une lutte, dans des cœurs meurtris, Belgacem a semé le chagrin et redonnera de l'espérance, par l'image. Emouvante, cette histoire universelle par son thème est racontée avec simplicité et filmée avec sobriété. Parce que lorsqu'il s'agit de douleur, tout est dit dans les regards, les attitudes, la naïveté des personnages. Et c'est là où réside toute la force du film : les comédiens. D'abord la petite Aya, si jeune et déjà si vraie. Et Tounès Aït Ali qui incarne si bien la mère affligée. Et bien sûr, le père, joué par le réalisateur qui est plus vrai que nature. Autour d'eux, tout un tas de personnages, comédiens pour la première fois de leur vie, et qui semblent vivre plus que jouer. Tout autant qu'à ce beau monde, il faut rendre hommage aux majestueuses montagnes et décors sauvages de cette belle région de l'Algérie. Paysages d'autant plus captivants sur un fond musical adéquat, composé par Jo Macera, du groupe celtique Blackwater. L'émotion est si bien rendue à l'écran que les spectateurs font une ovation au film à la fin de la projection, en présence de Amor Hakkar. La maison jaune a déjà remporté trois prix au Festival international du film de Locarno : prix du Jury des jeunes, prix du Jury œcuménique et le prix Don Quijote. Labellisé par la motion « 2007, Alger capitale de la culture arabe », il devrait être projeté à la fin du mois, à Alger et peut-être dans la région où il a été tourné. C'est du moins ce que souhaitent le réalisateur et la productrice.


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