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« Il y a 8 millions d'abonnés qui tournent entre les trois opérateurs »
Joseph Ged. Directeur général de Wataniya Télécom Algérie (WTA)
Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2007

Vous êtes entré dans la quatrième année d'exercice. Dans quelle phase de développement se trouve actuellement Nedjma ?
La compagnie a obtenu la licence en 2003. Tout au long de 2004, il y a eu beaucoup de travail pour le déploiement du réseau et la création de la compagnie. Le lancement commercial s'est fait le 25 août 2004 dans cinq wilayas avec 140 sites, 200 à 300 points de vente et quelques boutiques propres. Nous avons atteint en l'espace de quelques mois 10% des parts de marché et près de 280 000 abonnés. A partir de là, c'était la course contre la montre, en 2005 et 2006 et jusqu'à aujourd'hui, pour développer le réseau et être dans la quasi-totalité du pays le plus rapidement possible. 2005 était une autre bonne année pour Nedjma qui a fini à 1,5 million d'abonnés. En 2006, nous avons doublé le parc d'abonnés pour atteindre presque les 3 millions. Du point de vue du nombre de sites, nous sommes aujourd'hui aux alentours de 2000 sites avec 85% de la population couverte. La compagnie compte aujourd'hui 1500 employés avec un chiffre d'affaires qui a augmenté d'une façon phénoménale.
Nedjma a opté dès le départ pour le multimédia. Ce choix a-t-il été réellement judicieux ?
Nedjma s'est positionnée en multimédia et en pôle innovateur en 2004. Après trois ans et demi, nous avons constaté que les choix étaient bons. Comme tout opérateur entrant, on devait se différencier des autres opérateurs existants. Sur la couverture, ce n'était pas possible. Sur le plan tarifaire, il y a toujours un jonglage qui fait en sorte qu'un compétiteur peut être plus cher aujourd'hui, moins cher demain ; autrement dit, le tarif n'est pas une dimension fiable de différenciation. Il nous restait donc l'élément différentiel multimédia, technologie et innovation. Avec le temps, notre positionnement est devenu une réalité. C'était un positionnement stratégique. Aujourd'hui, le parc d'abonnés chez nous qui sont équipés de téléphones multimédias est d'environ 50%. Ce qui est une proportion très élevée, même comparée à ce qui existe sur les marchés internationaux. Il y a eu un benchmark l'année passée fait par une compagnie indépendante pour le groupe Wataniya qui, sur le critère multimédia, a classé Nedjma en très bonne place. Nous avons décidé depuis quelques mois de prendre ce multimédia et d'offrir des services et des produits adéquats qui répondent aux besoins des consommateurs. L'autre élément différentiel chez Nedjma, c'est de pouvoir proposer des produits comme la clé internet. Nous allons continuer à faire ce genre de produits.
A propos de l'accès à l'internet, les débits de connexion à travers le réseau mobile ne sont pas assez élevés pour susciter l'engouement des consommateurs. Quel est votre avis sur ce sujet ?
La technologie que nous avons aujourd'hui est la plus avancée, mais elle a certainement ses limites. Dans tout marché, le taux d'apprentissage est autour de 5 ans. Avec le taux de pénétration entre mobile et fixe en Algérie et avec les services data disponibles aujourd'hui à travers l'infrastructure des télécommunications que se partagent les trois opérateurs, la courbe d'apprentissage sur le marché algérien est très accentuée. Aujourd'hui, les consommateurs nous demandent à avoir des débits additionnels. Quand nous avons lancé notre nouveau produit, nous avons eu un succès très important. Une fois que le consommateur s'habitue à une vitesse, il veut toujours avoir un débit encore plus grand. Nous sommes aujourd'hui en pleine planification pour augmenter les débits à travers l'infrastructure et la technologie existantes. Nous sommes très intéressés par la 3G (troisième génération) qui j'espère va arriver dans les prochains mois ou au début de l'année prochaine. Avec la 3G, ou la 3G plus, il y aura un très grand débit mobile qui pourrait aller de 100 kb/s que nous avons aujourd'hui à 1 et même 2 mb/s. Avec la flexibilité d'une clé ou d'une carte PCMCIA et avec ce débit-là, je pense que les consommateurs vont être très satisfaits. L'opportunité de ce point de vue-là s'annonce très bonne. Si nous prenons aujourd'hui quelques chiffres, nous constatons que le taux de pénétration de l'internet en Algérie est de 11%. Quant à celui du mobile, il avoisinera à la fin de l'année les 55%, selon nos estimations. Indépendamment des chiffres, nous constatons que le marché du mobile représente quasiment 6,5 à 7 fois le fixe. Avec un taux de 11% d'accès à l'internet, il y a une très grande opportunité à ce qu'une bonne partie des consommateurs va accéder pour la première fois à l'internet à travers le mobile et non par le fixe. Chose qui n'est pas nécessairement comparable avec les marchés européens, canadiens ou américains.
Quelle appréciation faites-vous du marché algérien de la téléphonie mobile ?
Je dirais que chaque marché a ses spécificités. Pour ce qui est de l'Algérie, je pense que l'ouverture du secteur de la téléphonie mobile a été une réussite. Il y a eu un boom phénoménal en l'espace de quelques années qui a fait de l'Algérie un leader en télédensité dans le Maghreb. Il y a à peine une année, il n'y avait pas, dans le Moyen-Orient et au Maghreb, de marché dans lequel opéraient trois opérateurs mobiles, sauf en Algérie. C'est très difficile et complexe d'ouvrir le marché à trois opérateurs. Il faut beaucoup de lois, de la réglementation et du contrôle. Grâce à cette ouverture, le marché algérien est passé de 1 million d'abonnés à presque 20 millions aujourd'hui. C'est la compétition entre les trois opérateurs qui a fait que l'ouverture a été réussie.
Pourquoi il n'y a pas une tarification à la seconde, comme cela se fait ailleurs ?
Nedjma a lancé la tarification à la seconde, mais après la première minute pleine. Avant nous, la tarification était des minutes pleines. Nous avons l'un de nos produits qui est la 55 qui a une tarification à la seconde et il est sur le marché.
Les chiffres avancés par les opérateurs mobiles sur le nombre de leurs abonnés semblent exagérés. Comment calculez-vous le nombre de vos abonnés ?
Les chiffres officiels du marché sont publiés par l'ARPT. Ce sont des chiffres qui sont envoyés par les opérateurs. Selon les règles de comptage de chaque opérateur, les chiffres sont bons et bien calculés. Si nous prenons notre règle de comptage qui est de standard international publiée dans nos rapports financiers et qui se trouve être la même que celle de nos amis d'Orascom, nous obtenons des chiffres qui sont inférieurs de 10 à 15% à ceux annoncés officiellement. Ce qui n'est pas très grave. Pour nous, notre base de calcul est journalière. Elle est basée sur les règles de comptage que nous publions dans nos rapports financiers. Nous faisons le nettoyage de notre base d'abonnés quotidiennement. Si on désactive un client, on le décompte. Et si nous avons un appel de notre client, nous l'ajoutons à la base des abonnés. La meilleure preuve de ce que nous avançons réside dans le premier trimestre 2007, où notre total d'abonnés a baissé et nous l'avons mentionné dans nos états financiers. Nous avons eu une croissance négative. Nous avons perdu des abonnés parce qu'il y a eu un dérapage suite à la guerre tarifaire. Il a fallu quelques mois pour nous ajuster et nous aligner sur les nouveaux tarifs.
La fidélité des consommateurs aux opérateurs mobiles semble poser problème en Algérie…
Effectivement, les consommateurs ne sont pas très fidèles à leur opérateur ou plutôt à leur numéro. A l'intérieur même du même opérateur il change de numéro. Ceci ne va pas continuer de façon indéfinie. Je pense que si nous prenons le marché comme une pyramide basée sur le pouvoir d'achat de chaque couche de consommateurs, nous constatons que la couche la plus haute (high end) est plus ou moins stable. Les consommateurs composant cette couche ne tournent plus dans le marché. Pour ce qui est de la couche des nouveaux consommateurs rentrants (low end), nous constatons que le taux de mouvement (churn) est très élevé. Nous pensons qu'avec le temps, même cette couche de consommateurs va se stabiliser. L'effet churn est un effet qui va continuer pendant quelques années parce c'est un cycle. Avec le temps aussi, la guerre tarifaire et celle des promotions vont se calmer. Les gens vont s'habituer à leur numéro car ils vont avoir de plus en plus de contacts qui connaissent ce numéro.
A combien estimez-vous actuellement le nombre de mouvements de consommateurs dans le marché algérien ?
Nous estimons à 8 millions par an le taux de churn (mouvement) du marché algérien. Autrement dit, il y a 8 millions d'abonnés qui tournent entre les trois opérateurs. Ils peuvent aussi tourner et bouger au sein du même réseau. Cela représente un taux très élevé. Il y a certainement des actions à prendre pour fidéliser et retenir ces clients. ça coûte très cher à l'opérateur d'attirer un client, il y a beaucoup de coûts. Il y a le prix de la puce, la commission du distributeur et du point de vente, le prix de la communication proposé pour attirer le client... Cela prend des mois pour rentabiliser un client.
Les consommateurs dans les pays développés ont la possibilité de garder le même numéro tout en changeant d'opérateur. Pourquoi ce n'est pas le cas en Algérie ?
On aimerait bien avoir cela très prochainement dans le marché. Cela se fait dans les marchés développés. Le numéro n'est pas la propriété de l'opérateur, il appartient à l'Etat. C'est le cas pour la fréquence où nous payons la licence pour l'utilisation du spectre. Nous avons accès à l'usage de ce spectre pendant la durée de la licence. Pour le numéro, c'est pareil. L'Etat attribue des blocs de numéro à chaque opérateur qui à son tour les met à la disposition des clients. Dans beaucoup de pays, le client a le droit de conserver son numéro et de changer d'opérateur et même de produit. C'est ce que nous appelons la portabilité des numéros. Cela nécessite pas mal de technologies d'intégration, c'est un peu complexe de l'implémenter. Notre souhait, c'est que l'autorité pousse à la portabilité des numéros le plus vite possible et donner le privilège au client de faire le bon choix indépendamment du numéro. Beaucoup de clients veulent changer d'opérateur mais le frein c'est justement ce numéro. Pour avoir un marché très ouvert, dans lequel le meilleur gagne et le client fait son choix de la meilleure façon, il ne faut pas que le numéro soit un élément décisionnel.
L'identification des abonnés est un autre problème auquel sont confrontés les opérateurs mobiles sur le marché algérien. Comment procédez-vous pour résoudre ce problème ?
L'identification des puces est un vrai casse-tête pour les opérateurs. Une fois que les puces sont mises sur le marché, nous perdons un peu le contrôle de ces puces à cause de la structure du marché de distribution en Algérie. Nous avons pris pas mal d'initiatives pour responsabiliser le distributeur à remonter les contrats. Il y a même une partie des commissions qui est liée à cela. Nous avons fait des actions directes en direction des clients à travers des SMS que nous leur envoyons pour les appeler à passer dans les boutiques et mettre à jour leur contrat et leur fiche client. Aujourd'hui, je peux vous dire que Nedjma est à jour. Le nombre des contrats correspond à ses ventes. Est-ce que nous pouvons garantir l'exactitude des informations ? Je dirais que cela est une autre affaire. Cela nécessite une intervention des différentes instances pour aider les opérateurs à renforcer un peu l'exactitude de l'information, des contrats et des pièces d'identité qui sont remontées. Nous avons été saisis plusieurs fois par l'ARPT au même titre que les autres opérateurs et nous avons toujours agi favorablement. Il y a aussi la collaboration que nous faisons avec toutes les instances dans le cadre des réquisitions spécifiques.


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