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René Patoine. Président-directeur général de Nedjma
« On a des abonnés dans toutes les couches de la population »
Publié dans El Watan le 06 - 02 - 2005

Le marché de la téléphonie, en général, celui du mobile en particulier, sont en plein boom en Algérie. Comment analysez-vous son évolution ?
Je pense qu'il est clair que notre arrivée a vraiment fait bouger le marché au bénéfice du consommateur. Cela s'inscrivait dans une volonté des autorités de démocratiser un peu plus l'accès à la téléphonie, en général, et à la téléphonie mobile, en particulier. Il y a eu des efforts qui ont été faits du côté du fixe par le Wireless Local Loop (WLL) et du côté du mobile. L'arrivée de Nedjma en 2004 a été le point marquant. Avec notre approche, qui a été différente, on a stimulé le marché, d'une part, et on a un peu forcé les concurrents à bouger et à s'aligner non seulement au niveau des prix, mais aussi au niveau des services, d'autre part. Je pense que cette tendance va continuer en 2005.
Vous avez opté dès le départ pour le multimédia. Cette approche a-t-elle eu le succès escompté ?
On s'est positionné comme étant le nouveau monde. En fait, c'est plus que l'arrivée d'un troisième opérateur. On a toujours dit qu'on est le nouvel opérateur et non le troisième. La nuance est de taille, et il convient de bien l'expliquer. Ce n'est pas simplement des mots, mais une façon différente de voir le marché. On voulait se positionner dès le départ comme un opérateur multimédia en offrant tous les services. La grande différence, c'est d'offrir tous les services à tous les abonnés, du prépayé ou du postpayé, au bénéfice d'un client qui achète une carte de 500 DA ou quelqu'un qui achète celle de 3000 DA ou qui a un abonnement. C'est une approche différente de certains opérateurs européens ou nord-américains. On voulait s'assurer qu'on a des tarifs compétitifs au départ. On aurait pu choisir une approche en se situant tout juste un peu plus bas que nos concurrents ou s'aligner et descendre graduellement en escalier. Nous avons préféré un plan d'affaires bien structuré. Il y avait des tarifs comparables à d'autres marchés au niveau international. On a pensé que c'est la bonne façon de stimuler le marché, et c'est ce qui est arrivé. Il y a une différence aussi du côté des ressources humaines. On a essayé de privilégier les jeunes de les intéresser à faire carrière chez nous. Nous sommes en train de mettre en place l'Institut Nedjma.
Concrètement, avez-vous des chiffres qui attestent que le multimédia a été adopté par les Algériens ?
On a publié quelques chiffres dans notre bilan 2004 et je pense que les points les plus importants à regarder au niveau du multimédia, c'est premièrement la proportion d'abonnés qui ont un appareil compatible multimédia. Ces appareils coûtent un peu cher, mais les prix diminuent très rapidement, car les prochains appareils seront tous multimédia. Chez nous, on a noté qu'on avait plus de 50% des abonnés qui possèdent un appareil multimédia. C'est le premier indice qui laisse supposer qu'il y a un intérêt manifeste. Les gens sont prêts à investir un peu plus dans l'appareil pour pouvoir accéder à ses services. Vont-ils l'utiliser ? On a vu qu'au moins 35% des clients qui ont un appareil multimédia l'utilisent vraiment pour accéder à Nedjma Net, notre site WAP, qui, au départ, avait une quantité d'informations limitée. On est en train de faire une expansion avec plus de services à valeur ajoutée et d'informations nationales et internationales ainsi que de loisirs (logos, sonneries, jeux...). Déjà aujourd'hui, vous pouvez avoir des nouvelles locales, internationales et plusieurs genres de news. On a publié nos offres d'emploi et cela va continuer, car on a une demande d'informations additionnelles. Il y a vraiment un engouement. Pour le MMS, lors des dernières fêtes de l'Aïd, on a vu les gens, au lieu de s'échanger des SMS, choisir l'envoi d'un MMS (la photo de la famille réunie). On est à la naissance du multimédia non seulement en Algérie, mais un peu partout. Selon quelques statistiques recueillies en Europe, le SMS est encore plus populaire que le MMS. C'est maintenant que les gens commencent à découvrir le MMS. Il y a vraiment un développement multimédia qui est en train de se faire, et je pense que les Algériens n'échapperont pas à cette tendance.
Peut-on connaître le profil de vos abonnés ?
On a des abonnés dans toutes les couches de la population, que ce soit au niveau des âges ou des segments d'activité. Un jeune opérateur comme nous qui n'a que cinq mois d'existence commence à faire une certaine segmentation, mais on n'a pas beaucoup de statistiques encore. Il y a un engouement très fort dans tout ce qui est multimédia chez les jeunes cadres qui voient l'avantage dans leur travail ou même des jeunes à la maison qui n'ont pas nécessairement un accès à Internet et qui utilisent notre site Wap pour aller chercher des informations.
L'introduction des nouvelles technologies se fait progressivement par les opérateurs qui proposent non seulement de la voix, mais aussi l'échange de données et de photos à travers le portable. L'opérateur Nedjma est-il sur la même longueur d'onde ?
Ce qui est important pour nous, c'était d'entrer dans le multimédia dès notre lancement sur le marché. Le GPRS est la première étape dans ce qu'on appelle « 2,5 G ». Il y a une courbe d'apprentissage interne à mettre en place, c'est-à-dire pas seulement au niveau technique, mais commercial. Vendre un service GPRS, c'est différent que de vendre un service voix. Il y a une certaine éducation à faire même pour ceux qui sont familiers avec cette technologie. Il y a une courbe d'apprentissage au niveau de nos ingénieurs, du service technique pour l'installer et le faire fonctionner et au niveau des commerciaux et au niveau du service clientèle pour répondre aux questions quand les gens nous appellent. Une courbe d'apprentissage qu'on a choisi de faire dès le début. Nos éléments sont formés à Nedjma ; le Data fait partie de la vie de tous les jours. Pour nous, EDGE est un complément naturel du GPRS. C'est toujours la transmission de données sans complexité supplémentaire pour les usagers sauf qu'elle lui apporte une vitesse de transmission plus grande et des utilisations supplémentaires. Notre réseau est EDGE, on ne l'a pas commercialisé de façon agressive. Il faut s'assurer que les clients comprennent bien l'utilisation, mais notre réseau est prêt. On continuera à investir pour augmenter sa capacité et avoir des applications bien définies pour certains segments. Quant à l'UMTS, il faut savoir que ce n'est qu'une évolution de la technologie existante. Actuellement, en Algérie, il n'y a pas de licence commerciale UMTS. Il y a eu des licences expérimentales. On en a obtenu une et on fera des essais. A nos yeux, c'est une évolution naturelle. Il va y avoir bientôt le congrès GSM à Cannes (qui se tiendra du 14 au 17 février 2005) et qui s'intitule cette année « Congrès mondial 3GSM ». Nous aurons des représentants à cet événement considéré comme le rendez-vous des grands de l'industrie des télécommunications mobiles et sans fil.
Nedjma a beaucoup investi dans la publicité pour se faire connaître et s'imposer sur le marché comme un opérateur aux grandes ambitions. Peut-on connaître le budget qui lui est consacré ?
Pour les budgets, je ne donne jamais de chiffres précis. Je considère que ces informations sont plutôt stratégiques. En revanche, vous pouvez en déduire avec tout ce qu'on a fait en 2004 qu'il y avait un budget important qui a été dégagé non seulement pour la publicité, mais au niveau du marketing. La marque Nedjma, totalement inconnue il y a cinq mois, commence à être connue, même dans les endroits où on n'est pas présent commercialement. Il fallait donner une identité à cette marque. On voulait que ce soit une marque algérienne avec des valeurs algériennes. Le budget est important et on essaiera de faire des campagnes de qualité en faisant passer nos valeurs en 2005.
L'émission « Akhir kalima » est sponsorisée par Nedjma. Les premiers échos sont-ils favorables ?
La décision de sponsoriser cette émission est fondée sur plusieurs critères. Cela cadrait très bien avec l'image et la mise en marché qu'on avait fait de Nedjma. C'est une émission de connaissances générales d'un certain niveau culturel qu'on aime promouvoir (le savoir, la recherche et la connaissance). C'est une émission qui a des standards lorsqu'on la compare à ce qui se fait sur le marché. L'émission a été lancée il y a quelques semaines seulement, et les échos qu'on a sont très positifs.
Le marché algérien est passé d'un monopole à l'abondance des offres. Cette mutation a-t-elle été propice à l'émergence de la concurrence entre les opérateurs ?
Je pense que oui. Il y a vraiment de la concurrence. Et elle s'est installée avec notre arrivée. D'ailleurs, si vous prenez le 25 août 2004, date de notre lancement, le seul endroit où on a décidé de ne pas nécessairement concurrencer d'une manière agressive nos concurrents, c'était au niveau du prix de la puce. Nous l'avons lancée à 2900 DA. Le prix était relativement raisonnable si on le compare à d'autres marchés. En revanche, si on regarde au niveau des services, nous sommes arrivés avec une panoplie de services beaucoup plus étendue que nos concurrents. Il ne faut pas oublier qu'avant notre arrivée la minute du prépayé était facturée à 23 DA. Maintenant, avec notre carte de 3000 DA, elle est de 7,5 DA. C'est toute une différence. La référence est aujourd'hui autour de 15 DA. On trouve des tarifs qui varient selon les besoins commerciaux des différents opérateurs. Au niveau des communications internationales, les autres concurrents se sont alignés. Faire un appel du mobile coûte moins cher que du téléphone fixe. Il n'y a pas beaucoup de marchés qui fonctionnent ainsi. Au niveau des services, nous sommes entrés en offrant tous les services à tous les abonnés, y compris la boîte vocale. On est dans un marché très compétitif.
On a l'impression que vous négligez un peu la formule postpayé. Est-ce une remarque justifiée ou une tactique ?
Non, on a des plans postpayés qu'on n'a pas commercialisés d'une manière agressive. Souvent ceux qui veulent du postpayé ont besoin de couverture plus étendue et, comme nouvel opérateur, c'est clair, et on ne l'a jamais caché, on a des chutes de couverture au départ. On a commencé dans les trois villes les plus importantes ; on s'est étendu aux cinq wilayas mentionnées dans le cahier des charges. On a sept wilayas additionnelles ; on étend la couverture rapidement tout en essayant de bien communiquer avec nos abonnés, là où on a la couverture. On va vous donner une bonne qualité de service, mais on n'est pas encore au niveau de nos concurrents qui sont là depuis plusieurs années. On accélère la cadence ; on couvrira tout le territoire national à une vitesse record. Avant fin 2005, Nedjma sera présente dans les quarante-huit wilayas. Dans certaines régions, nous serons uniquement implantés aux chefs-lieux. Nous accorderons plus d'importance aux endroits où il y a différentes communautés d'intérêt ou une demande explicitement exprimée.
Quels types de rapports avez-vous avec les autres opérateurs ?
Le seul rapport officiel qui existe entre nous et nos concurrents, ce sont les accords d'interconnexions. On doit interconnecter nos réseaux avec l'opérateur historique Algérie Télécom, Mobilis, et Orascom. On a des accords d'interconnexion bilatéraux qui permettent d'échanger le trafic entre les réseaux. Avant notre arrivée, il n'y avait pas d'interconnexion des SMS entre Mobilis et Djezzy. On voulait avoir une interconnexion complète, et cela a forcé les réseaux à s'interconnecter. Au niveau contractuel, c'est ce qui nous lie à nos concurrents. Pour le reste, chacun a sa stratégie commerciale. On a bouleversé le marché et fait réagir nos compétiteurs dans le bon sens.
L'ARPT joue-t-elle son rôle de régulateur ?
Avec l'ARPT, ça se déroule bien. Je trouve que c'est un organisme très professionnel qui intervient là où il doit intervenir. L'Arpt a très bien joué son rôle au niveau de nos engagements contractuels envers l'Etat. Elle vient de terminer l'évaluation de notre réseau et publiera bientôt son rapport.
Nedjma doit énormément investir pour que son étoile puisse briller davantage dans le firmament des télécommunications. Avez-vous les moyens de vos ambitions ?
Le plan d'investissement global tourne autour d'un milliard de dollars sur trois ans. En 2004, on a investi 400 millions de dollars, et cette année on prévoit entre 300 et 350 millions de dollars et autant durant la troisième année incluant les coûts de licence.
Du côté des équipementiers, le courant passe-t-il ?
Du côté réseau, on a deux principaux équipementiers : Siemens (Allemagne) et le groupe suédois Ericsson. Ils ont été choisis parce qu'ils sont très avancés du côté GSM et de la troisième génération. Ils ont un plan d'évolution très bien défini. On a de bonnes relations avec nos fournisseurs. Ils nous ont assistés dans le déploiement initial du réseau. C'était un challenge technologique très important.


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