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Tipaza : Eugène Deshayes, ce peintre méconnu
Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2007

Le 12 juillet 1862, Mme Adolphe Deshayes, assistée du docteur Trolard, interne à l'hôpital de Mustapha Bacha, met au monde un garçon à qui l'on donne le prénom d'Eugène.
Dès son jeune âge, le petit Eugène se montrait rêveur ; il était calme, doux et avait horreur des jeux violents. Avec ses qualités étonnantes d'observateur, ses goûts le portent vers toutes les manifestations de l'élégance et de la beauté. Jamais ses premiers contacts avec la nature et les premières images qui défilent devant les yeux de cet enfant ne s'effaceront de son esprit. A l'âge de 8 ans, Eugène étonne et surprend ses parents devant la qualité de ses croquis. Eugène Deshayes ne brûle pas les étapes dans ses études. En 1882, Eugène se fait inscrire à l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger qui était dirigée par Emile Charles Labbé, un peintre paysagiste de l'Ecole de Barbizon en France. L'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger avait été créée en 1843. L'enseignement était bon, les professeurs dévoués et les élèves assidus. Eugène Deshayes remporte la palme à chaque concours de peinture. Il décroche une bourse pour Paris et participe volontairement à des expositions en France. L'Algérien Eugène Deshayes qui fréquentait le Louvre était estimé par son entourage et ses professeurs. Durant ses 3 années passées en France, Eugène Deshayes « voyage » à travers les veines et les artères de la capitale française, connaît tous ses musées, ses bibliothèques, ses jardins et ses quais. Il observe et peint. Les véritables débuts d'Eugène Deshayes en qualité de peintre commencent à partir de 1890, dès son retour de Paris. Ses toiles connaissent un franc succès. Chaque année, il expose au Salon des artistes français à Paris. Noyé dans la masse comme la plupart des débutants, son passage est inaperçu. De 1894 à 1896, constatant que ses créations suscitent des polémiques à Paris, il décide de ne plus envoyer ses toiles au Salon. A Alger, ne pouvant pas supporter la pression de la nostalgie, il retourne à Paris en 1897 pour y séjourner deux années. Il peint les Fortifs et la banlieue. Il voyage à travers la France avant de débarquer le 17 mars 1899 à Alger. Il traverse plusieurs fois la Méditerranée. Il peint la mer à toutes les heures du jour et dans tous ses états. Ses toiles lui étaient inspirées durant ses voyages. Elles ne laissaient pas indifférents ceux qui les croisent. Il rencontre d'autres peintres pour se confondre avec eux afin de créer d'autres couleurs. Ses expositions connaissent alors un succès grandissant et tous les médias parlent du talent et de l'œuvre de l'Algérien Eugène Deshayes. Il signe de véritables petits chefs-d'œuvre. De 1902 à 1925, Eugène Deshayes parcourt le Sud algérien et l'ensemble des régions de l'Algérie, y compris le Maroc et la Tunisie. Il expose à Alger, Annaba, Oran, Constantine, Tunis, Paris, Marseille, Arras, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, aux USA. Eugène Deshayes, ce peintre algérien de la nature, méditerranéen par excellence, paysagiste, est un artiste libre qui ne s'est jamais menti à lui-même, car il est resté fidèle à son idéal, son opinion et à son art. Il a le génie des couleurs en les faisant chanter. Il ne néglige aucun détail. Ses expositions sont des plus suivies. Eugène n'était pas avare de ses œuvres. Il était heureux du bonheur qu'il procurait aux autres lorsqu'il offrait ses œuvres remarquables. La dimension d'Eugène Deshayes est devenue internationale. Il reçoit de nombreuses commandes officielles. En 1900, il peint l'un des 14 panneaux décoratifs du Pavillon de l'Algérie à l'Exposition universelle de Paris. Eugène Deshayes est distingué lors de chacune des expositions internationales partout dans le monde. En 1935, le doux peintre des splendeurs algériennes reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur. Eugène Deshayes planta son chevalet sur tous les sites d'Algérie qu'il aimait tant et qui procurent le plaisir des yeux et expriment la vie. C'est en 1932, lors d'un séjour estival à Cherchell, wilaya de Tipaza, qu'Eugène Deshayes ressent les premières atteintes du mal implacable. Tout en luttant contre sa maladie, Eugène Deshayes drapé dans son burnous rouge, marqué par le poids de son âge et la souffrance de sa maladie, ne quittait jamais son atelier. Il passa ses dernières vacances dans sa petite villa Ric et Rac à Bouzaréah, un nid discret au milieu des fleurs. Décédé le 24 novembre 1939, Eugène Deshayes avait été enterré le dimanche 26 novembre 1939 dans le petit cimetière romantique de Tipaza, comme il l'avait souhaité. Le 1er décembre 1939, le maire d'Alger, lors d'une séance du conseil municipal, a rendu un vibrant hommage à la mémoire d'Eugène Deshayes, le peintre algérois amoureux de son art et de son pays natal. Aujourd'hui, il repose à Tipaza, dans l'indifférence et l'anonymat total.

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