En dépit du forfait de cinq cadres et de l'enjeu d'une rencontre qu'il ne fallait et en aucun cas rater, la bande à Boufenara qui fait du bon boulot a non seulement déjoué tous les paris mais défait le plus normalement du monde le Raja qui a pourtant entamé ce derby maghrébin à vive allure. Les protégés de Chay, qui n'ont pas pu matérialiser leur domination des vingt premières minutes d'une partie qui s'est jouée sous une température frisant zéro degré et dans un stade à moitié vide, laissent au fil du temps des espaces. Portant des crêpes en guise de deuil, les Sétifiens qui tenaient tant à rendre hommage aux victimes du mardi noir sont arrivés à leurs fins. Quelque peu handicapés par la pelouse synthétique et le froid glacial qui sévit actuellement à Sétif, les Marocains qui avaient affaire à un onze décidé, concentré, volontaire et au point physiquement, durent constater une première fois les dégâts (30') générés par Maïza qui fusille d'une tête plongeante Fouhami. L'ouverture du score qui a redonné des couleurs au chaudron a boosté le capital confiance des locaux qui prennent le match à leur compte. Et comme l'appétit vient en mangeant, les partenaires de Djediat qui revient à son meilleur niveau, accentuent la pression sur un adversaire qui n'a pu suivre les accélérations des Algériens pouvant tuer le match bien avant l'ultime seconde de la rencontre. La méforme d'Adico et les maladresses des attaquants locaux ont différé la délivrance, signée Touil (90') qui aide ses coéquipiers à rendre à leur manière hommage aux victimes des douloureux événements de mardi dernier, dénoncés tout au long de la rencontre par les supporters ayant fait jeudi du refrain « Djazaïr Chouhada » leur hymne. -Arbitr. : Talaât Nedjem, Haïder Felit, Saïd Mouhadjer (Liban) Averts. : Elamrani (13') Raja, Benchadi (80') ESS. Buts : Maïza (30'), Touil (90'). ESS : Hadjaoui, Delhoum, Benchadi, Laïfaoui, Maïza, Benchaïra (Alex 88'), Lamouchia, Adico (Touil 72'), Djediat, Moumen Dembri (Ziaya 68'). Entr. : Boufenara. Raja : Fouhami, Slimani, Aïni Elamrani, Metouali (Malki 78'), Oulhadj, Samlali (Chakhssi 67'), Ouahki, Djelaïdi, Azouar, Zerouali, Mosbah. Entr. : Jean-Yves Chay. Impressions : Boufenara : « C'est la victoire des joueurs » « En dépit des absences de certains cadres tancés par la guigne des blessures, les joueurs qui avaient affaire à un sérieux client qu'on ne présente plus ont réalisé le match qu'il fallait. Cette victoire, qui est celle des joueurs qui ont fait preuve d'un grand désir de gagner et de volonté pour passer ce difficile cap sans casse, fait du bien au collectif qui a été chambré ces derniers temps par un partie du public qui s'est distingué aujourd'hui. Même si on est exténués par ce démentiel plan de charge, ce succès qui tombe à point nommé est une bouffée d'oxygène pour le onze qui retrouve petit à petit ses marques. » Chay : « Sétif méritait la victoire » « Comme je l'ai dit à notre arrivée, mon jeune équipe qui s'est déplacée avec trois juniors qui font leur apprentissage en haut niveau est tombée sur le champion sortant qui demeure égal à lui-même. Je ne suis pas de ceux qui se cachent derrière les faux alibis, de l'arbitre, les conditions climatiques ou la nature du terrain, sachant que Sétif n'a pas volé sa victoire. Cela dit, cette défaite n'hypothèque pas nos chances, d'autant que l'équipe qui aura deux rencontres consécutives à domicile est en mesure de renverser la situation. » Simondi, nouvel entraîneur Le coach français Bernard Simondi sera, nous dit-on, dès aujourd'hui le futur coach de l'Entente. Le nouvel entraîneur de l'Aigle noir avait drivé l'ES Sahel (Tunisie), les équipes nationales du Bénin et de la Guinée. Simondi percevra, nous dit-on, mensuellement de 12 000 euros (soit plus 1,2 million de dinars) pour un contrat de 18 mois. Les joueurs, qui se sont habitués à la méthode de Boufenara ne voient pas d'un bon œil le recrutement du Français. Son engagement fait déjà grincer des dents de nombreux Ententistes expliquant mal le raisonnement du boss du club qui aurait, selon eux, dû réitérer sa confiance au jeune Boufenara. Avec cette manière de faire, Serrar risque de perdre Boufenara qui est le moins qu'on puisse dire harcelé par Menadi qui ne s'est pas empêché de relancer le coach ententiste, jeudi à quelques heures du choc ESS-Raja pour lui offrir un pont d'or. D'autant que le compagnon de Saâdi qui gagne des galons ne veut pas être et à juste titre l'adjoint du premier venu…
