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Le soufisme face au terrorisme
Les marabouts, les « khouan » et les kamikazes
Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2008

Ahmed Ammar a 17 ans et habite Reguiba, à 30 km d'El Oued. Nous l'avons rencontré devant le siège de la zaouïa Tidjania de Guemar.
Celle-ci a été fondée en 1789 indique ostensiblement une enseigne surmontant l'entrée officielle de la zaouïa. C'est là que se trouve le tombeau du marabout tutélaire. Pas Ahmed Tidjani, le fondateur de cette voie mystique (1737-1815), mais l'un de ses descendants directs. Il s'agit de Sidi Ahmed Ammar. D'ailleurs, c'est à lui que notre jeune « mourid » doit son prénom. « Toute ma famille est tidjanie, j'ai été initié par mes parents », confie Ahmed Ammar. Vêtu d'un faux survêtement Nike de fabrication chinoise, il arbore un portable Samsung high-tech. Il nous fait visionner un enregistrement vidéo d'une transe mystique filmée dans son patelin de Reguiba. La zaouïa de Guemar est en pleine restauration et connaît un renouveau certain, avec, à la clé, un siège flambant neuf. Tidjani Ahmed Laroussi, un ancien cadre de Sonatrach à la retraite et membre du staff de la confrérie, nous gratifie d'une visite guidée dans le nouveau « siège social » de la Tariqa à Guemar. Le bâti se veut moderne : une salle de conférences, un centre multimédia, une bibliothèque polyvalente, etc. « Vous savez, le nouveau calife de Guemar et de Temacine est relativement jeune. Il est né en 1954. Il est titulaire d'un doctorat en sciences physiques obtenu à Paris XI. L'ambition de cette nouvelle direction est de faire un saut dans la modernité en étant dans la continuité », résume notre hôte. Concrètement, que peut aujourd'hui la pensée soufie telle que véhiculée par les zaouïas face au fanatisme belliqueux ? M. Laroussi fait observer que la pensée soufie a subi de plein fouet les grandes mutations sociales et intellectuelles du XXe siècle. « Avant même le wahhabisme et le salafisme, le soufisme a eu à pâtir de la prégnance des grands courants de pensée du siècle dernier, du communisme bolchevique au libéralisme en passant par l'existentialisme, la pensée laïque, le libertinage (rire)... Aujourd'hui, nous sommes à l'ère de la mondialisation et nous devons suivre cette évolution sous peine de disparaître », admet-il. « Les zaouïas ? Itablou bark. Elles ne savent que battre le bendir alors que le peuple a faim », fustige un jeune. Un militant nationaliste, révolutionnaire de la première heure, ne mâche pas ses mots : « Les zaouïas ne sont plus qu'une survivance archaïque et caricaturale, réduites à faire du folklore. Elles relèvent d'une autre époque. Du temps de la France, elles ont servi plus ou moins de refuge identitaire. Aujourd'hui, elles sont moribondes. Elles sont fermées sur la société. On ne fabrique pas des zaouïas avec de l'argent. Celles-ci doivent être l'émanation de la société, pas du pouvoir. » Les chefs de zaouïas rejettent cette salve de griefs récurrents en faisant valoir leur rôle spirituel et leur statut de repère culturel. Il n'empêche que leur activisme demeure faible comparé à celui, plus percutant, des salafistes. Au demeurant, elles n'entendent pas mêler le soufisme à des querelles politiques hormis le soutien indéfectible à « Fakhamatouhou ». Un jeune en barbe et qamis leur reproche, en sus, leur déviationnisme sous le chapitre du dogme en leur imputant le culte des saints. Kamel Tita, moqadem et porte-parole de la Tariqa Qadiriya à El Oued s'en défend énergiquement en soulignant la conformité de sa confrérie aux préceptes de l'Islam. Il en veut pour preuve le nombre croissant de « khouan » (frères spirituels) qui adhèrent à la Tariqa (lire interview). M. Laroussi fait pour sa part la promotion d'un soufisme « soft », aux rituels simples. « Nous pratiquons un soufisme simple moyennant le dhikr qui est un outil d'autoconditionnement, une sorte de programmation neurolinguistique. Nous sommes loin du soufisme abstrait et ésotérique tel que l'avait exercé Ibn Arabi par exemple », dit-il, avant de souligner : « Le charlatanisme qu'on associe à tort aux zaouïas est le fait de l'ignorance. C'est le reflet d'un vide dans la société et il appartient aux psychanalystes et autres psychothérapeutes de le combler. »

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