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Fréha Benhamadi ou le difficile pari du livre
L'édition oranaise face au défi de la contrainte
Publié dans El Watan le 09 - 12 - 2004

Alger à elle seule détient 90 % du champ éditorial. Les 10 % restants sont partagés entre l'Est et l'Ouest », déclare, dépité, Fréha Ben Hamadi directeur de la maison d'édition Dar El Gharb. L'homme du livre explique cet énorme déséquilibre par la proximité des « véritables centres de décision » dans la capitale. L'essentiel des commandes se fait à « El âssima ».
« Notre premier handicap est la distance qui nous sépare d'Alger », expliquera cet ancien cadre de l'industrie du livre qui a fait l'essentiel de sa carrière publique au sein des défuntes SNED et ensuite ENAL. Sa maison d'édition lancée en 1998 comptabilise aujourd'hui environ 500 titres. Un résultat qui tient de la gageure parce que, constatera-t-il, « tout est hostile à la pérennité du livre : les taxes, les tracas bureaucratiques, l'environnement acquis au tube digestif et les prix non soutenus ». Un tableau guère reluisant que notre interlocuteur impute principalement à un manque de discernement clair de tous les décideurs politiques qui se sont succédé à la tête des institutions étatiques. Pour étayer ses propos, Fréha Benhamadi donne l'exemple de l'impression et de l'édition en Syrie : « Un pays où l'intégralité des coûts du livre sont pris en charge par l'Etat à travers ses structures culturelles compétentes, ce qui donne un prix du produit fini dix fois moins cher que chez nous. » Un rapport de dix pour un qu'il n'arrive pas à comprendre sachant que d'un point de vue économique l'Algérie est de loin mieux nantie que « Bilad Chem ». Pour encore appuyer ses propos, il cite un autre Etat : la France, un pays de grande tradition livresque qui continue de soutenir tout ce qui rentre dans la fabrication du livre. Une autre question sans réponse et d'autres débats qui risquent encore une fois de s'éterniser sur le pourquoi et le comment. Tentant malgré tout de concilier amour et règles de commercialité « pour vivre », le patron de Dar El Gharb informe que l'essentiel des gains qu'il tire de la diffusion des journaux va à l'édition : « C'est l'unique moyen de rester en activité dans un pays qui dédaigne superbement la culture. » Sa maison a surtout profité aux gens de l'Ouest. « Comment suivre son manuscrit à Alger si on habite Tlemcen, Mostaganem, Oran ou Mascara ? » interroge-t-il, ajoutant qu'il n'était pas évident pour un auteur potentiel de faire des allers et retours répétés sur la capitale dans le cadre du suivi de son projet. « Cela a découragé les plus obstinés », constate l'homme de terrain qu'il est. Dans sa stratégie de conquête d'un marché où l'essentiel du chiffre d'affaires se fait à Alger et face à l'Office des publications universitaires (OPU) qui n'est pas toujours en harmonie avec son environnement naturel, le manager de Dar El Gharb publie principalement les travaux et manuels universitaires des enseigants des universités de la partie occidentale du pays. La maison se veut néanmoins généraliste en favorisant « dans une sorte de réseau d'amitié livresque » aussi bien les thèses universitaires que les manuels domestiques liés à la vie quotidienne. Les auteurs de fiction et les poètes sont en deuxième position en termes de tirages. Ces derniers mois Dar El Gharb s'est fait un devoir de publier beaucoup d'auteurs algériens, tombés dans les filets de l'ingratitude et de l'oubli. L'édition féminine notamment dans sa version romanesque est en net essor, nous apprend le directeur de la maison d'édition. Des femmes de l'intérieur du pays qui n'exercent pas mais qui sont intégrées dans la vie active. Elles se comptent par dizaines et animent régulièrement des ventes-dédicaces dans une cadre superbement agencé pour les rencontres littéraires qui s'y déroulent régulièrement. Ce qu'il déplore par contre, c'est le manque d'un marché du livre avec ses représentants et ses circuits reconnus. « Nous sommes confinés, pour les plus chanceux d'entre nous, à travailler avec des libraires qui portent en eux le même amour que nous. Une espèce rare. Pour le reste, c'est le désert sur toute la ligne », affirme notre interlocuteur. Une bonne nouvelle qui sera suivie, nous l'espérons, par une implication plus grande des services publics en charge de l'édition.

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