Transportés puis hébergés, parfois même en famille, ils sont enfermés dans des locaux clandestins à l'abri des inspections tant des services de sécurité que de l'inspection du travail ou de la CNAS. Adrar est un point de passage pour les candidats à l'Eldorado européen, en passant par le Maroc pour atteindre le détroit de Gibraltar ou le sud de la Tunisie pour se rendre sur les côtes Italiennes. Le développement rapide socio-économique de cette capitale du Touat attire de plus en plus de jeunes africains, notamment les Sahéliens à la recherche du travail. Leurs caractéristiques physiques, semblables à ceux des autochtones, leur permettent de se fondre facilement parmi la population et d'échapper ainsi aux contrôles. Aussi, leurs qualifications dans les domaines de la couture, de la broderie, de la sculpture sur bois, de l'artisanat et de la cordonnerie leur facilitent l'accès à l'emploi illégal. Certains nationaux encouragent l'installation de ces immigrants spécialisés dans l'art de la couture traditionnelle soudanaise et vont jusqu'à les expatrier pour pouvoir les exploiter ensuite. Transportés puis hébergés, parfois même en famille, ils sont enfermés dans des locaux d'ateliers clandestins, à l'abri des inspections tant des services de sécurité que de l'inspection du travail ou de la CNAS. Ils sont en général surexploités et sous-payés au vu du dividende que soutirent les revendeurs de leurs produits (tuniques, Balthazars, robes africaines, etc.). Certains entrepreneurs les engagent comme une main d'œuvre à bas prix pour les travaux fastidieux, comme les fondations et les forages. Cependant, ces dernières années ce flux migratoire a pris des proportions considérables et inquiétantes dans la mesure où certains membres de cette petite communauté clandestine, nouvellement créée, s'adonnent à des actes relevant du droit commun, comme le vol, la prostitution, le faux et l'usage du faux, la fabrication de faux billets de banque et de faux documents de voyage, etc. Fléau La justice affirme avoir eu a traiter, au courant de l'année 2007, plus de 280 cas où étaient impliqués des étrangers issus de près de 9 nationalités africaines différentes, comme le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Congo, le Burkina Fasso, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Nigeria et le Libéria. La sûreté nationale de la wilaya d'Adrar atteste que ce fléau prend de l'ampleur si l'on prend acte des statistiques des 4 premiers mois de l'année 2008, où 178 immigrants clandestins ont été interceptés et arrêtés, contre 301 pour toute l'année 2007. La gendarmerie nationale confirme aussi cette hypothèse par des chiffres : 58 clandestins africains, y compris des femmes, dont 37 Maliens, 13 Nigériens, 3 Burkinabais, 3 Ivoiriens, un Ghanéen et un Mauritanien ont fait l'objet d'arrestations au cours du premier trimestre 2008, contre 118 pour l'année 2007. Les personnes en position irrégulière et n'ayant commis aucune infraction sont en général reconduites, dans de bonnes conditions, à la frontière puis remises en liberté, nous affirme un responsable.