Il s'appelle Mario Pelchat, 150 chansons et 27 ans de carrière au compteur. Il s'est produit mercredi dernier, au palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger. Un concert sous les auspices de l'ambassade du Canada. Ainsi, le fils spirituel de Claude Léveillé étrennera son récital avec le titre Ouvre-moi le ciel et le public aussitôt l'adoptera, en lui ouvrant les bras. Du coup, la voix enlevée de ce Québécois, s'élèvera, volera et survolera pour emplir la salle. Car Mario Pelchat a du coffre et il décline un grain de voix dans la même veine que ces chanteurs à textes d'expression française, et plus précisément ceux des rives du Saint-Laurent. Gentleman-crooner, Mario Pelchat, emmènera et transportera un auditoire complètement sous le charme, avec Jamais deux sans toi, Des milliards de personnes, la chanson-phare de son dernier album intitulé Le monde où je vais, Le semeur, Si tu t'en vas, Je t'aime plus...Sous le rond de lumière, Mario Pelchat, sémillant, montre et démontre une classieuse prestance d'un interprète, d'un poetic-lover, aimant les mots et taquinant la muse et... la musique. La preuve patente ! C'est le titre Je suis un chanteur où il décline sa profession de foi : « Attention ! j'arrive j'étais en éclipse/Ouvrez les projecteurs, je suis un chanteur/Je suis un romantique, ma vie c'est la musique/Je suis un amuseur, je suis chanteur/Attention, j'existe je sais marcher dans le vide/Je suis un cascadeur, je suis un chanteur... » Une sorte de blues, pas celui du businessman comme dans la comédie musicale québécoise Starmania, mais celui du pianoman (remember Billy Joel). « J'ai toujours rêvé de devenir chanteur, parcourir le monde et établir une relation avec le public. Après avoir mis à contribution des paroliers au début de ma carrière, j'ai eu envie d'écrire et émouvoir avec les mots, mes propres chansons et passer à la radio... » En guise de pot pourri (medley) à l'endroit du public, il exhibera ses références qu'il revendique en reprenant En chantant de Michel Sardou, Oh Champs-Elysées de Joe Dassin, Dany Hattaway...Mario Pelchat confiera qu'il vouait une admiration sans bornes pour Stevie Wonder, James Ingram, Aaron Neville ou encore Elvis Presley auquel il rendra hommage à travers un rockabilly très vintage. Il exécutera même un exercice de style de country music pour ne pas dire un hillbilly rural. Une nouvelle version personnelle de la ballade Perce les neiges estampillée par des riffs hawiens, un son caractéristique de cette guitare que l'on met sur les genoux, à plat. Ce qui est attrayant, c'est que Mario Pelchat anime un show interactif en « meublant » les transitions par des anecdotes professionnelles, familiales ou encore autobiographiques. Par exemple, l'on apprendra qu'il est issu d'une famille nombreuse de douze enfants et que ce sont ses parents qui lui ont transmis la marotte, voire la bosse mélomane en écoutant les 45 tours en vinyl d'Elvis Presley sur un pick-up (tourne-disques). Oui, Mario Pelchat est âgé de 44 ans, le kid de Dolbeau (Lac Saint-Jean). « Merci d'être venus ! Nous sommes ravis de nous produire en Algérie. J'espère vous revoir bientôt. », saluera-t-il son bon plublic qui l'a encore une fois adopté. Toutefois, c'était un concert privé sur invitation. Une frustration pour le large public ! Ce qui est sûr, les chanceux conviés ont trouvé Mario Pelchat, super. Non, c'était super Mario !
