Symbole de la virtuosité guerrière, rendue célèbre par les tableaux de Delacroix, la fantasia assure la continuité d'une tradition équestre militaire authentique. Simulation de l'action militaire traditionnelle au XIXe siècle, elle reproduisait les glorieux assauts de la tactique militaire arabe et berbère, où une vive retraite succédait à une attaque fulgurante. Le cheval est omniprésent dans la vie des Algériens. Qu'il tire une charrue dans les rues de Mostaganem ou un calèche à Batna, qu'il porte somptueusement les jeunes mariés dans les rues de Tlemcen, qu'il serve de monture aux jeunes Algérois dans un des centres équestres, il est toujours présent. Les prétextes pour s'exhiber à cheval sont nombreux : mariages, baptêmes mais entre Maoussems et ta'âm organisés à la mémoire de saints hommes des différentes régions du pays. Le dressage des chevaux, barbes ouarabes barbes, âgés au minimum de quatre ans, répond à des règles spécifiques. Le cavalier et sa monture doivent reconnaitre l'enchainement exact des figures préparées en groupe. Sur un terrain délimité d'environ deux cent cinquante mètres de long, les équipes composées de plus de cinq et jusqu'à vingt et un cavaliers emplissent l'air du bruit de leurs cavalcades qui se succèdent. Un respect de l'enchainement, une cohésion d'ensemble, la simultanéité du « baroud » sont les critères essentiels de la fantasia. Pour effectuer ces prouesses, les cavaliers doivent posséder une technique équestre certaine, mais également beaucoup d'agilité, d'audace et de courage. Les chevaux exhibent des harnachements. La fantasia reste une des manifestations équestres les plus appréciées. En Algérie, 150 associations équestres traditionnelles, réparties à travers l'ensemble du territoire national, perpétuent la fantasia.