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Le Printemps arabe conté par un collectif d'auteurs
Parutions - Dans un essai qui lui est consacré
Publié dans Horizons le 11 - 06 - 2012


Leurs auteurs expliquent, d'ailleurs, que cette trouvaille est dictée par la réalité même du terrain révolutionnaire façonné par, nous citons, des héros minuscules. De plus, il ne s'agit pas, ici, de reproduire l'actualité très chaude de cette extraordinaire épopée arabe, mais plutôt d'imaginer, chacun à sa façon, ce que pourrait bien vouloir dire cette effervescence populaire. « Une terrible beauté est née », nous dit Hejer Charf, comme mieux conjurer le sort réservé à cet éveil aussi brutal qu'inattendu. « La Syrie flambe, l'Egypte tangue, le Yémen s'insurge, la Tunisie mute, et l'Algérie hiberne », tous ces événements sont donc passés au peigne fin par quarante et une belle plumes, qui écrivent ce que pense tous bas le bon peuple. « Des vérités silencieuses » que seule « La littérature permet ». Aussi, retrouvions-nous des élans d'amour, de liberté, d'espérances, mais aussi de lâchetés humaines pour son manque d'empathie à l'égard d'autrui. N'est-ce pas que Libanais et Algériens ne se sentaient pas concernés par ce qui se passait à leurs frontières, alors que c'est dans ce genre de situation explosive qu'on reconnaît les siens. Bien sûr l'expérience algérienne est mise en avant avec ce qu'elle charrie de bon et de moins bon. Cela est d'autant plus intéressant que l'on mesure l'écart, le grand écart qui sépare des générations entières sur cinquante ans d'indépendance. Si l'on peut se féliciter de la peine de mort abolie en Tunisie, à l'instar de l'instauration de la parité totale entre les sexes pour l'élection de la Constituante, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour voir émerger, demain, une véritable démocratisation des pays arabes, qui reste réfractaires aux changements. Le dogmatisme et l'islamisation rampante des sociétés plombent toute avancée notable. Celle-ci demeure cloisonnée dans les esprits de chacun, qui voit midi à sa porte, sans plus. Ces Révolutions ont donc le mérite d'exister parce qu'elles rompent avec un passé douloureux, et ouvrent des brèches pour les futures générations. Désormais, elles ont des repères qui peuvent les aider à se concerter, à se mobiliser, pour faire advenir leurs idéaux auxquels ils croient farouchement.

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