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HAWA-Soumia Salhi (syndicaliste) : Une femme de tête
Publié dans Horizons le 06 - 06 - 2010

Présidente de la Commission des femmes travailleuses et de l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF), Soumia Salhi est une syndicaliste comme on n'en fait guère du fait de son engagement et de son cours prépondérant dans le monde des droits des travailleurs. Un portrait succinct à travers cet entretien. A quel moment Soumia Salhi a-t-elle décidé de s'engager et de militer ? Au lycée, avant ou à l'université ?
Ma personnalité s'est forgée dans ma famille, dans mon quartier. En effet, à El Harrach dans mon quartier PLM, les gens sont généreux mais il faut s'imposer. C'est là que je me suis forgée mon tempérament de battante. Ma famille était traditionnelle mais mon père ouvrier chaudronnier était très ouvert et il a vu d'un œil favorable mes premières luttes d'étudiante.
J'ai commencé à militer lors de la grève des étudiants de psychologie en 1977 à l'université d'Alger. C'est là que j'ai commencé à militer pour le droit des femmes. Premiers cercles, expositions, collectifs féministes, marches contre la répression au printemps 80, puis j'ai rejoint le GCR aujourd'hui PST.
Pourquoi avoir investi le champ syndicaliste et comment, alors que les femmes chez nous sont loin de cet engagement ?
Les femmes sont nombreuses à adhérer mais être élue, participer aux réunions avec les hommes c'est plus difficile. Pour moi, le passage du syndicalisme étudiant au syndicalisme ouvrier était naturel. Défendre ses collègues, conseiller ceux et celles qui ont des problèmes, dénoncer les abus… Je n'ai pas été élue tout de suite. Après 88, je me suis impliquée dans la coordination syndicale, qu'on a appelé mouvement de rénovation puis on a eu la liberté de candidature. Mon syndicalisme à la base a imposé mon élection malgré les campagnes hostiles. Certains disaient que j'étais forcément une mauvaise femme et les islamistes disaient que j'étais une femme !
Ils ont tous bien changé d'avis, surtout après les années 90, difficiles, où nous avons défendu les droits des travailleurs mais aussi l'entreprise agressée. Mon expérience militante me donnait un ascendant que mes camarades hommes n'ont pas accepté pendant plusieurs mandats. Puis j'ai commencé une expérience de dirigeante syndicale dans l'union locale, dans le syndicat d'entreprise et à la direction de l'UGTA.
Le travail fondamental de la commission nationale des femmes travailleuses que je préside a été de faire émerger des femmes dans les instances syndicales, dans les délégations, dans les activités de formation. Les choses ont beaucoup changé mais on est encore loin de l'égalité. Disons que nous avons imposé la présence des femmes et changé les mœurs de fonctionnement.
Est-ce que le militantisme n'a pas été une entrave à la vie familiale?
C'est difficile à concilier surtout dans notre société très traditionnelle. Personnellement, j'ai été aidée par le fait que mon mari soit militant et progressiste. Il acceptait mon militantisme et m'a aidée. Les femmes salariées sont accablées par la double journée de travail. Il faut socialiser les taches ménagères en développant les crèches, les cantines, les plats préparés, l'électroménager… Il faut aussi que le couple s'entraide pour la maison et les enfants.
La mise en place de la cellule d'écoute a-t-elle permis de diminuer, un tant soit peu, le harcèlement que subissent les femmes ?
Bien sûr ! Disons plutôt que c'est l'ensemble de notre campagne contre le harcèlement sexuel, relayée par la radio et les médias, qui a eu un impact important sur les pratiques sociales. En effet, nous avons soumis ce tabou au débat de la société avec des témoignages et des procès. Nous avons ensuite interpellé Monsieur le ministre de la Justice et obtenu un amendement au code pénal incriminant le harcèlement. Le centre d'écoute a aidé des centaines de femmes, fourni des statistiques, sans parler des victimes courageuses qui ont témoigné pour aider les autres femmes. Aujourd'hui, nous demandons la protection des témoins pour qu'ils ne subissent pas de représailles. Quel est l'effet sur le phénomène ? Il suffit de se souvenir comment une femme agressée était traitée dans un bus ou un lieu public ! Elle était coupable d'être là, d'être dehors et personne ne la défendait. Aujourd'hui, les choses ont changé mais pas assez. Les harceleurs sont mal vus. Mais la précarité et le travail au noir qui se développent favorisent le chantage.


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