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Mme Soumia Salhi, présidente de la commission des femmes travailleuses de l?Ugta, à InfoSoir :
«Le projet qualifiant le harcèlement sera présenté au Parlement»
Publié dans Info Soir le 30 - 12 - 2003

InfoSoir : Est-ce la première fois que les femmes algériennes osent évoquer la question du harcèlement sexuel ?
Mme Soumia Salhi : A ma connaissance, c?est la première fois que le problème est posé ouvertement dans le débat public national. En effet, de la même manière que les victimes subissent en silence pour ne pas risquer le «déshonneur» d?être impliquées dans une affaire sexuelle, de la même manière, les syndicalistes et militantes se heurtaient au tabou sexuel très fort dans notre société. A notre grand plaisir, notre dénonciation a été bien acceptée parmi les travailleurs, soutenue par la presse et entendue par diverses autorités. Je saisis cette occasion pour lancer un autre appel aux journalistes pour qu?ils ne fassent pas un traitement racoleur, équivoque et suggérant pour les besoins d?attirer les lecteurs et répandre que les lieux de travail sont des lieux malfamés, portant ainsi préjudice à la femme travailleuse. Cela n?est pas vrai, les lieux de travail comme vous le savez, sont sains. La femme travailleuse a difficilement réussi à se faire accepter par notre société conservatrice. Actuellement, travailler est une chose normale et même valorisante pour les femmes, il ne faut pas perdre cet acquis, une communication malsaine peut même encourager le harcèlement. Dans ce sens, notre discours sur le sujet est basé sur le constat suivant : après un progrès enregistré dans le monde du travail, la fragilisation des femmes sur ce terrain et dans le nouveau contexte des réformes libérales, a rendu le harcèlement plus fréquent. Il est donc facile de comprendre que les contrats temporaires, le travail au noir, la misère des familles facilitent le chantage.
Pourquoi le harcèlement sexuel n?est-il pas considéré comme une faute professionnelle ?
Quand il est prouvé, le harcèlement, est une faute professionnelle. L?article 6 de la loi 90/11 interdit toute atteinte au travailleur et à la travailleuse. Le problème qui se pose est que l?absence d?une qualification du harcèlement sexuel dans le code pénal, empêche d?inscrire bien évidemment une telle faute explicitement dans les conventions collectives. A cela s?ajoute le fait que le harcèlement sexuel ou moral est difficile à prouver, surtout que l?agresseur est le plus souvent un chef gradé et la victime une subordonnée.
Comment expliquer l?absence d?une loi claire qui détermine le harcèlement sexuel et condamne cette perversité ?
Notre société vient tout juste d?engager le débat. Le débat est même récent dans le monde entier. Notre commission l?a engagé et a interpellé le ministre de la Famille à Constantine en juillet 2002. Après toute une compagne menée et la prise en charge de cas concrets, nos avocats nous ont informé que pour dépasser la difficulté et arriver à réprimer cette faute, nous étions obligés de l?incriminer sous la qualification «d?attentat à la pudeur» dans le code pénal. Nous avons alors officiellement demandé au ministre de la justice le 17 mars dernier, par le biais d?une lettre ouverte, d?inscrire dans le code pénal une qualification du harcèlement sexuel. Notre satisfaction est d?apprendre qu?un projet d?amendement du code pénal qualifiant le harcèlement sexuel et le réprimant est présenté au Parlement par le gouvernement. C?est ce que nous avions demandé, il est vrai que nous ne connaissons pas encore le contenu de ce texte, mais cet acquis de la commission des femmes travailleuses est immense.
Votre commission existe depuis peu , comment peut-elle qualifier la situation actuelle de la femme travailleuses algérienne ?
Notre commission a été mise en place en mars 2002 par la conférence nationale des femmes travailleuses organisée par l?UGTA à Zéralda. La démarche de la Centrale visait à prendre en charge une réalité paradoxale : les femmes sont de plus en plus nombreuses dans le monde du travail.
Quand j?ai commencé à militer dans les années 1970, les femmes ne représentaient que 3 % des effectifs. Aujourd?hui, un travailleur sur six est une femme, alors que près de 40 % des effectifs de la santé et de l?éducation sont des femmes et presque autant dans l?administration. Et aucune femme n?apparaît parmi les représentants de ces personnels ! Il est devenu intolérable que la place des femmes soit insignifiante dans l?encadrement de la centrale. Cette préoccupation qui est aussi celle du mouvement syndical mondial s?est appuyée également sur l?action des coordinations de femmes syndicalistes qui existaient inégalement à travers 33 wilayas et aspiraient à une prise en charge des femmes dans l?action syndicale et à une présence significative dans toutes les instances.
La situation de la femme est actuellement contradictoire, certes, elle est de plus en plus présente au travail, mais la situation du travail se dégrade pour les salariés avec les réformes libérales et les conséquences sont graves pour les femmes. Notre commission a déjà dénoncé les répercussions négatives de ces réformes.
En effet, le climat de compression d?effectif et de fermeture d?entreprises publiques ne facilite pas l?accès à la promotion et à la formation que nous voulions pour corriger l?absence des femmes aux postes de responsabilités. Le travail au noir, la généralisation des contrats temporaires (CDD) précarise tout le monde et fragilise la travailleuse dans un contexte d?une société qui amène peu pour les femmes, d?où l?accroissement du harcèlement sexuel.
Le travail à domicile, le travail informel, les petits ateliers privés sordides instituent des formes de travail qui sont compatibles avec l?enfermement traditionnel des femmes et qui ne sont plus donc des facteurs d?émancipation et de modèle traditionnel.


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