« En mars dernier, j'ai entamé une nouvelle vie au sens propre du mot. 16 mois après ma conversion en Islam, je suis sincèrement comblé », atteste Miguel Angel qui a vécu à Valence. « Mon mariage avec une Algérienne m'a énormément aidé à prendre cette grande décision. Néanmoins, l'islam n'était pas une religion inconnue pour moi. Je m'y suis intéressé et j'ai lu plusieurs livres d'histoire sur les civilisations musulmanes successives depuis l'époque du prophète Mohamed QSSSL, en passant par l'âge d'or des Abbassides et la civilisation musulmane en terre ibérique (Andalousie). Il faut dire que les innombrables anciens savants musulmans furent des précurseurs dans bien des domaines scientifiques et philosophiques en général. Leurs legs, dans les sciences sociales, la chimie, la physique, les mathématiques et l'astronomie renseignent on ne peut mieux sur la place qu'accorde l'Islam aux sciences, à la créativité et aux pensées », souligne-t-il. Informaticien de profession, Miguel Angel a grandi dans une famille catholique pratiquante. « Ce qui est bien dans ma famille, on n'oblige aucun membre à embrasser telle religion ou une autre. Chacun est libre. Cette liberté de choix a été aussi un facteur déterminant dans ma vie spirituelle », confie-t-il. Et d'ajouter : « Avant d'embrasser la religion musulmane, je ne buvais pas d'alcool et je ne mangeais pas de porc. Je ne le faisais pas parce que je nourrissais l'espoir de devenir un jour musulman, mais c'était, je crois, par instinct. Une sorte de prédisposition à ma nouvelle vie. Néanmoins, le rêve que je nourrissais en mon for intérieur est de me marier avec une musulmane. Dieu merci, ce rêve s'est réalisé l'année dernière. Notre interlocuteur garde un immense souvenir de la cérémonie officielle de la prononciation de sa profession de foi. « C'était très émouvant. La cérémonie était emprunte de solennité. Je me souviens bien du visage jovial de l'imam, lorsque je répétais mot à mot la Chahada. Toutes les personnes présentes dans la salle furent très émues aussi. Désormais, je porte deux prénoms : Miguel Angel et Aymen. Un prénom musulman que mon épouse a choisi pour moi. C'est un joli prénom et je suis fier de le porter ». A Alger, son lieu de résidence en Algérie, Aymen s'y est rapidement adapté. « On ne se lasse jamais d'entendre cinq fois par jour l'appel à la prière depuis les mosquées. Je ne regrette pas de vivre ici en Algérie, et ce en dépit du fait que de temps à autre j'exprime le besoin de repartir pour des vacances en Espagne », remarque-t-il. Et d'ajouter : « J'ai découvert énormément de bonnes choses dans la société algérienne. L'Algérien a beaucoup de qualités humaines. Il est toujours là pour aider son prochain et d'assister une personne dans le besoin. Ces faits, je les observe quotidiennement dans la rue. La famille aussi, c'est sacré. En matière de gastronomie, j'ai dégusté de très bons plats et des gâteaux traditionnels. Toutefois mon plat préféré est le couscous. » L'année dernière, Aymen a observé le mois de jeûne comme tout musulman. « Les premiers quinze jours du mois de Ramadhan, j'ai jeûné à Valence. Les premiers jours sont difficiles. Mais après on s'adapte. A mon retour, j'ai trouvé une très bonne ambiance ramadhanesque. Le jour, tout le monde fait le carême et rompt ensemble le jeûne après El Maghreb. Me concernant, j'aime bien le moment d'El Iftar, car je sais qu'à cet instant tous les Algériens sont à table en train de manger la Chorba », tient-il à dire. Miguel Angel se dit impatient de revivre l'expérience du Ramadhan cette année, d'autant que pour la première fois il en garde de bons souvenirs. Souvenirs qu'il s'est empressé de raconter à ses amis à Valence.