L'Algérie compte 990 496 entreprises dont 05 % seulement représentent des sociétés productives, soit 45 456 entités tandis que les 95% restantes (888 794) se présentent sous forme de réseaux de distribution, d'entités commerciales et de micros entités familiales. Ces chiffres proviennent du recensement économique élaboré par l'Office national des statistiques (ONS). Pour ce qui est du nombre des entreprises, l'économiste Bachir Mostefai le juge très inférieur à la norme internationale. « Le nombre d'entreprises recensées est peu par rapport au volume de la population. La norme internationale stipule que la population entrepreneuriale doit représenter 10 % de la population globale. Ce qui signifie que l'Algérie doit compter au moins 4 millions d'entreprises. Or, nous n'avons même pas atteint le un million ! », déplore-t-il en indiquant que la nature de ces entreprises ne répond pas aux normes. Il y a un déséquilibre flagrant entre les activités économique, la production et la distribution n'étant pas sur la même ligne. « Sans parler des entités commerciales qui prédominent, Bref, les véritables entreprises sur le territoire national qui produisent se comptent vraiment sur les doigts de la main », conclut-il. Dans le même contexte, l'ONS précise, que la répartition des entités par secteurs d'activités montre clairement la prédominance du secteur commercial avec 511.700 entités, soit près de 55 % de l'ensemble des entreprises dont plus de 84 % de l'activité sont concentrées sur le commerce de détail alors que les services sont en deuxième position avec 317.988 entités, soit 34 %. Quant à la dominance du secteur privé, soit 98 % du total contre 2 % du secteur public, M. Mostefai assure que cette dominance est « un leurre ». « Dans notre pays, nous ne sommes pas encore arrivés au secteur privé au sens propre du terme. Qui dit privé, dit capital et grosse part sur le marché. Or, notre économie locale se construit sur de petites entités familiales dont les revenus sont très limités. Les PME et les PMI sont encore loin du compte, ce qui nous ne permet pas de dire que le secteur privé domine notre économie mais plutôt le secteur familial », objecte-t-il. Dans son rapport, l'ONS a démontré une concentration de 21 % des entreprises dans la capitale, suivie de loin par les wilayas d'Oran (6,8 %) et Sétif (5,3 %). « Ce constat n'est pas nouveau. Il existe depuis l'indépendance. Ce n'est pas pour rien que la population est concentrée dans ces villes économiques, ce qui est anormal. Car les richesses de notre pays sont concentrées en dehors de ces villes, là où il y a le pétrole et là où il y a l'agriculture. Ce qui prouve que notre politique économique n'est pas celle qu'il nous faut », commente l'économiste en appelant encore une fois à la nécessité de mettre en place un ministère de l'Economie et du Développement. « La conséquence la plus importante de la rareté des entreprises productives dans notre pays n'est autre que le volume des importations qui atteindra d'ici la fin de l'année les 47 milliards, voire 50 milliards de dollars », signale-t-il.