La Syrie s'achemine-t-elle vers une solution négociée ? L'option est confortée par la sortie du vice-président syrien, Farouk Al-Chareh, rompant le silence à la faveur de la visite en Syrie du président de la commission parlementaire iranienne pour la sécurité nationale et la politique étrangère, Alaedine Boroujerdi. Le retour sur scène de Farouk Al-Chareh coïncide avec l'annonce de la médiation iranienne porteuse de proposition « réaliste et acceptable » et jugée « difficile à refuser ». Au quotidien El Watan, considéré comme proche du pouvoir, il a estimé que la solution en Syrie passait par « un arrêt des violences de la part de toutes les parties », afin de permettre « un dialogue national ». Il s'agit là de « la base d'un règlement sans condition préalable de la crise en Syrie » de nature à aider « l'ensemble des Syriens, au gouvernement comme dans l'opposition, à entamer un dialogue national et à en accepter les résultats ». La main tendue de la Syrie au règlement négocié, incompatible avec la poursuite des violences, s'inscrit également dans le cadre de l'initiative égyptienne favorablement accueillie par Téhéran, visant à promouvoir un groupe de contact composé de l'Egypte, de l'Iran, de l'Arabie Saoudite et de la Turquie. Entre l'Egypte sunnite et l'Iran chiite, la lune de miel, confortée par la participation de Morsi au sommet des non-alignés, a relégué à l'arrière-plan l'alibi confessionnel et les vieilles rivalités régionales. « Si ce groupe réussit, l'Iran ferait partie de la solution et pas du problème », a déclaré le porte-parole de Morsi en classant l'Iran parmi les « parties actives » dans la région. C'est dire que, pour le vice-président syrien, « le refus de certains pays de soutenir les efforts de l'Iran pour un règlement de la crise syrienne sous prétexte que l'Iran fait partie du problème est une erreur politique ». Il a précisé qu'un tel refus équivaut à « écarter les Etats-Unis des efforts de paix pour résoudre le conflit israélo-arabe ». Face à l'impasse militaire et diplomatique, la main tendue de Chareh sera-t-elle le déclic attendu ?