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L'emblème national brandi au tribunal
Publié dans Horizons le 19 - 06 - 2010

Dans son livre – Rescapé de la guillotine. Anep. Alger 2008, pp 37 à 41, Mostefa Boudina nous raconte un épisode décisif de sa vie de militant de la cause nationale, au cours duquel, en 1960, en France, lui et 15 de ses compagnons de combat, se retrouvent face à la justice coloniale… Après huit mois de détention, dans cette maison d'arrêt stéphanoise, nous sommes transférés, le 30 juin 1959, à la prison de Saint-Paul, à Lyon. Dans ce pénitencier (…), l'organisation interne des détenus est parfaite et plus combative, ce qui dissuade nos gardiens de nous provoquer. Pendant les promenades, nous nous retrouvons parfois à plus de cinquante (…). C'est là que les informations ou les directives, venant de la direction fédérale, sont diffusées par les responsables. La prison de Saint-Paul est une véritable école de formation politique du F.L.N.
Je survole cette période pour arriver à la veille (…) de notre comparution devant le tribunal militaire, le 11 février 1960 (…). Après concertation avec nos avocats, nous décidons de récuser la justice française et de créer la surprise au tribunal. (…) Les fourgons cellulaires nous emmènent, menottés devant le tribunal situé dans une annexe du Fort-Montluc, l'escorte de la gendarmerie nous accompagne jusqu'à la salle du tribunal. Nos avocats sont déjà présents et quelque peu contrariés par la composition du tribunal. Une équipe renommée par sa haine des Algériens. Le président appelle le premier accusé. Je réponds aux premières questions sur ma filiation, mais dès qu'il aborde la partie accusation, je rétorque par une voix qui couvre la sienne : Je ne reconnais pas la justice française ! Seule la justice de mon pays peut me juger ! Vive le F.L.N ! Vive l'A.L.N ! Vive le G.P.R.A !
En même temps, je brandis notre drapeau, secrètement confectionné pour cette occasion. Et j'enchaîne avec l'hymne Min Djibalina. Tous les autres frères l'entonnent avec moi. C'est la panique dans la salle. Les gendarmes interviennent en force et nous évacuent à coups de crosses dans une petite salle. Les membres du tribunal, restés seuls, sont privés du plaisir de nous voir trembler et implorer leur clémence.
Le colonel Morel, commissaire du gouvernement, prononce un réquisitoire bref et enflammé. Il demande contre nous les peines les plus sévères. De son côté, le tribunal ne consacre qu'une heure à peine pour délibérer sur le sort de seize personnes. Pas un acte de vindicte que de justice. Nos avocats, à notre demande, ne plaident pas (…). Les gendarmes nous ramènent à la salle d'audience où un long silence s'installe entre nos juges et nous. Un court instant, j'ai eu l'impression que (..) nous sommes devenus leurs juges et eux les coupables d'une injustice. Ce silence est rompu par la voix du président qui lit les sentences.
Il commence par la fin de la liste, cinq frères condamnés à cinq ans de prison chacun, six à sept ans chacun, deux frères, l'un à dix ans, l'autre à quinze ans… deux autres frères l'un à vingt ans, l'autre à perpétuité. Le frère Dahak, en fuite, est condamné par contumace à la capitale. Et, il clôture en annonçant : « Mostefa Boudina condamné à la peine de mort ». Les frères se précipitent sur moi dans un élan d'affection fraternelle. Ils me soulèvent comme un héros, dans un adieu émouvant, ponctué par notre hymne Min Djibalina. Les gendarmes se jettent sur moi tels des fauves sur leur proie. Ils me poussent de toutes leurs forces dans la direction de l'au-delà.
Le couloir de la mort est juste à côté. Ils me font traverser à peine une cour pour me faire passer devant l'odieuse guillotine qui m'attend. A l'entrée de cette prison militaire réservée à une « clientèle de qualité » (…) trois gardiens armés vous attendent. Ils me réceptionnent comme un colis en signant la décharge aux gendarmes, après leur départ, je me retrouve au milieu d'une dizaine de cerbères venus m'accompagner vers leur enfer. Ils me donnent une tenue pénale (veste et pantalon)…, une chemise en toile, et un pyjama à rayures, qui portent le n° 45 imprimé sur le dos. Ils me donnent encore deux couvertures, un quart et une petite bassine en plastique.
Un gardien gradé s'adresse à moi. – La nuit tu es dans une cellule individuelle, au 1er étage, et le jour à partir de sept heures tu seras avec les autres compagnons, dans une cellule collective à cinq, au rez-de-chaussée. Et maintenant, en route pour ta cellule. Une grande et lourde grille est ouverte de l'intérieur par l'un des gardiens en fonction. Il est 21h30 et je viens d'inaugurer le fameux et sinistre couloir de la mort.


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