Le Dr Bessenouci El Ghouti, un des animateurs de ce salon, a précisé qu'il est temps de contribuer à l'économie à travers la promotion des œuvres artistiques. « Il faut rappeler qu'une telle entreprise s'inscrit dans le but de contribuer à la cohésion sociale par le dialogue interculturel qui constitue le meilleur gage pour la paix. Dialoguer est aujourd'hui l'acte sans lequel tout peut se dérober. Le dialogue entre les cultures est aujourd'hui impératif car même la culturelle algérienne est diverse, l'Algérie est une et indivisible. » Lors de cette manifestation à laquelle ont pris part plus de cinquante artisans, le directeur de la Chambre des métiers a rappelé que cette rencontre annuelle vise la relance du secteur et les échanges des expériences entre les artisans. « Il s'agit en premier lieu de réanimer le secteur de l'artisanat, qui affiche sa volonté de confirmer sa place dans la société et dans l'économie nationale », a-t-il indiqué. A cette même occasion, de nombreux objets ont été exposés entre poterie, costumes traditionnels, tapis, vannerie, sellerie, etc. A Tlemcen, faut-il le rappeler, le secteur de l'artisanat a subi de nombreux changements liés aux influences étrangères modernes et à l'évolution des modes de vie algériens. Ce changement se ressent dans les créations. Même si en parallèle, il est des artisans qui affichent leur volonté de revenir à l'ancien travail, afin de contribuer à sortir cet art de sa léthargie et par là même se libérer de la facilité de cette introduction moderne des modèles uniques que l'on retrouve un peu partout en Algérie. A travers la région de Tlemcen, le secteur de l'artisanat est souvent identifié comme une source potentielle de croissance, comme un fournisseur du secteur du tourisme et un pourvoyeur en recettes directes. Dans cette wilaya, les artisans avaient une réputation établie dans la confection manuelle d'articles de cuir, de bijoux finement travaillés, dont l'inspiration s'enracine généralement dans la culture amazighe. Certains artisans tlemcéniens qui tiennent à cette tradition originale du travail artisanal ont réussi à vendre leurs produits à des touristes lors de la manifestation culturelle de 2011. Il est à noter que la plupart de ces artisans travaillent seuls ou en petits groupes coopératifs plus ou moins informels. Cependant, ils ne peuvent bénéficier de crédits bancaires ou établir des liens avec des acheteurs en dehors de la wilaya. Dans ce sillage, la direction de la Chambre de l'artisanat a précisé que les artisans de la filière du tapis seront pris en charge pour écouler leurs produits à l'étranger et que la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) prendra en charge ce volet. Cette rencontre a donc l'ambition de servir de repère pour une politique de restructuration et de promotion du secteur qui compte des milliers d'artisans, dont quelque 4.000 à Tlemcen. Les artisans devront inévitablement relever les défis de la mondialisation en mettant en place une symbiose alliant traditions, créativité et innovation. Or, cette innovation ne sera possible qu'avec l'apprentissage de techniques nouvelles. L'activité de tissage, à Tlemcen, est sans conteste l'activité artisanale la plus ancienne. Des générations de jeunes filles et de femmes se sont succédé derrière des métiers à tisser verticaux et rudimentaires pour la confection de tapis, depuis la nuit des temps. Le tapis était devenu peu à peu essentiel dans la vie des familles tlemcéniennes puisqu'il revêt un triple usage : il permet de se protéger du froid mais c'est aussi un objet de décoration à part entière dont la vente aide de nombreuses familles à la constitution d'une source de revenus complémentaire.