Tickets de bus, boules de chique, crachats, poussières, chewing-gums, pélures d'orpapiers jonchent le plancher de beaucoup de bus privés. Ajouter à cela, des sièges sales, des vitres cassées, laissant libre cours au vent et à la pluie, sans parler des sièges brinquebalants. Tel est l'aspect de la plupart des bus de transport privés. Qui est en charge de l'hygiène et de la propreté des transports privés ? Qui doit se soucier de la santé et du confort des usagers ? Une dame entre deux âges a failli se casser la jambe en tombant de son siège mal vissé. Un autre a glissé sur du papier caramel. Les exemples sont légion. Faut-il attendre le passage des agents du bureau communal d'hygiène (BCH) pour mettre en demeure les propriétaires de ces bus ? Normalement, le bus doit être propre. Il doit être nettoyé et passé à l'aspirateur, les vitres propres et les rideaux lavés et repassés. Lorsqu'il pleut, le plancher devient glissant et plein de boue. Beaucoup d'usagers constatent ces anomalies, mais ne s'en plaignent pas. Ils en discutent à voix basse, sans interpeller le propriétaire. Ce dernier, dans la plupart des cas, est invisible. Tandis que le chauffeur ou le receveur tiennent le même langage : « Je fais mes heures, je perçois mon salaire, le reste ne me regarde pas ». Pour M. Boucherit, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), un cahier des charges est délivré à chaque transporteur par la Direction des transports. Ce document comporte les obligations que le transporteur doit respecter et des règles à appliquer. Parmi ces points, il y a le chapitre de l'hygiène. Par ailleurs, des inspecteurs sont sur le terrain et verbalisent ceux qui font fi de cette règle. Malheureusement, ils ne sont pas nombreux. Même les services de sécurité sont habilités à sanctionner le transporteur ou arrêter le bus si l'hygiène n'est pas respectée. En plus de cela, la Direction des transports, en collaboration avec le syndicat des transporteurs, sanctionne ceux qui commettent des infractions liées au cahier des charges. De son côté, M. Rahmaoui Larguat, président de la Fédération des transporteurs de la wilaya d'Alger, affirme que les usagers sont, en quelque sorte, responsables de l'hygiène. Il soutient que ce sont eux qui jettent les boules de chique et les tickets, crachent et laissent par terre des papiers d'emballage et autres épluchures de cacahuettes et de fruits. « A notre niveau, nous avons constaté de visu que certains prennent ce volet à bras le corps », a-t-il affirmé. Comme il reconnaît que certains transporteurs négligent l'hygiène. Mais il a indiqué qu'au niveau de la Fédération qu'il dirige, il y a un travail de sensibilisation sur l'hygiène. « Avec l'augmentation du tarif du ticket, nous allons faire mieux », a-t-il fait savoir. Il s'agit aussi de sensibiliser sur le contrôle technique des pneus et autres pièces mécaniques pour éviter les pannes récurrentes.