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« La violence est le résultat du marasme social »
Entretien avec Boutab Ali, maître de conférences au département de sociologie (Alger)
Publié dans Horizons le 12 - 02 - 2013

La violence dans le milieu scolaire est une réalité. Quelles seraient les raisons ?
La violence dans le milieu scolaire ne date pas d'aujourd'hui. Elle a toujours existé, mais à des degrés moindres par rapport à ces dernières années. Le phénomène s'est développé, a pris des formes, s'est scindé en genres, il a ses causes et ses impulsions. Il est présent dans tous les paliers de la scolarité. Des élèves dans le primaire, des collégiens, des lycéens et même des universitaires usent de la violence. Celle-ci est le résultat direct de ce qu'ont enduré les populations pendant les années de terrorisme. Ces impétuosités ont affecté tout le monde. Durant les années de braise (terrorisme) des populations entière ont laissé tout derrière elles pour sauver leur peau et celle de leurs enfants. L'exode a engendré des agglomérations pleines de lacunes qui produisent souvent des prises de bec et des rixes, surtout chez les enfants. Cela nous pousse à dire que la famille algérienne a connu plusieurs changements que ce soit sur le plan sécuritaire, sociologique ou économique. Ces chamboulements se sont reflétés négativement sur les enfants. Ils sont sensibles à tout ce qui les entourent, de près ou de loin.
Les élèves violents sont-ils à la recherche de repères ?
Des jeux vidéo, des salles de jeu et Internet sont maintenant à la portée de chaque enfant. Leur utilisation, sans le contrôle des parents, est une fatalité. Ils laissent un peu les enfants livrés à eux- mêmes. Sans contrôle, les désirs sont souvent pris pour des réalités. Généralement, les enfants sont attirés par les films de violence. Ils grandissent avec cette virulence qui les entoure. Cela, en principe, nécessite une vraie politique de prise en charge de cette frange de la société pour lui expliquer que le cinéma n'est pas une réalité et est plein d'effets spéciaux. En l'absence de cette politique d'orientation, nous obtenons un tissu social très affecté. La famille algérienne a perdu ses repères et les parents sont toujours contrariés sur la forme de l'éducation à donner leurs ses enfants.
L'interdiction du châtiment corporel des élèves est-elle une action louable ou blâmable ?
L'école algérienne a toujours vécu dans l'anarchie. La surcharge dans les salles de cours et celle des programmes, la formation des enseignants et les conditions de travail poussent les écoliers à réagir. Ils réagissent souvent par la violence. Le décret portant interdiction des châtiments corporels, sans études préalables, n'est pas une bonne chose. Il est voué à l'échec. Pour prendre de telles décisions, le législateur devait prendre en considération tous les paramètres qui se résument en la personnalité des élèves et les particularités des familles. L'interdiction des punitions doit être suivie par d'autres compensations comme le nombre d'élèves dans les salles de cours et la mise en place de logistique adéquate. Je vois mal un enseignant dans une classe mal chauffée et sous un toit qui présente des gouttières, devant 40 élèves. On demande l'impossible si on ordonne aux élèves et aux instituteurs de garder intact leur esprit et leur détermination. En Algérie, nous souffrons de l'absence de suivi. On légifère des lois et on se rend compte rarement des conséquences.
Les parents sont-ils responsables de la situation ?
La violence dans le milieu scolaire est un phénomène mondial et n'est spécifique à l'Algérie. Nous ne connaissons pas encore la manière dont on doit se comporter avec cette violence. Tous les jours, on enregistre des enfants qui sont violentés, poignardés et même tués par leurs camarades de classe dans les pays occidentaux. Heureusement que nous n'en sommes pas là. Et pour revenir aux parents, ils ont une part de responsabilité mais pas toute la responsabilité. La prise en charge doit être partagée entre les parents, les pouvoirs publics et les associations de proximité.
L'échec scolaire a-t-il toujours une relation avec la violence ?
Je ne pense pas qu'il existe un élève qui refuse de réussir son cursus scolaire et sa vie en général. Et pour réussir, il faut tout un environnement favorable. Ceux qui désertent les bancs des écoles ont certainement des raisons valables. Les enseignants, les parents et l'encadrement doivent accompagner l'élève dans toute son évolution pour l'empêcher de recourir à la violence.
Ces derniers temps, on enregistre également la montée de la violence au féminin..
. Tout comme les garçons, les filles sont des êtres humains. Elles ont leurs besoins, leurs aspirations, leurs désirs... et lorsqu'elles trouvent des difficultés qui les empêchent de réaliser leurs vœux elles se débrouillent pour les atteindre. Si l'environnement dans lequel elles évoluent est un environnement violent, elles sorttent leurs griffes pour atteindre leurs objectifs. La violence au féminin est une conséquence directe de leur environnement. L'entourage et les conditions de vie leur font perdre leur féminité.


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