Ce recueil de poésie française regorge de « valeurs individuelles, sociales, politiques, de relations entre les gens », ce qui lui confère un cachet universel, raison pour laquelle l'auteur décide de le traduire et de le présenter au public dans le cadre du « mercredi du verbe » organisé par l'établissement Art et Culture. « Les fables de la Fontaine sont pleines de morale, de poésie, de sens profond sur les périodes de la vie. Elles sont pleines d'universalité et peuvent se lire en kabyle comme en espagnol, japonais ou en allemand. Et d'ailleurs, les lecteurs me disent que c'est comme si le poème est écrit initialement en kabyle parce que l'adaptation ne laisse rien d'occidental. Je traduis la fable en y mettant une atmosphère kabyle à l'intérieur, un peu comme si cette histoire là se déroule en Kabylie avec toutes les spécificités de notre société. C'est toutes ces valeurs qui m'ont poussé à aller vers Jean de la Fontaine pour le traduire », fait-il remarquer. Pour ce faire, l'auteur a choisi la forme poétique étant donné qu'elle est la plus souple à ses yeux. « Nous avons une culture où la poésie a pris le dessus sur la prose ; elle est plus écoutée et enregistrée. Le poète est donc mieux assimilé par les gens. Et puis, même Jean de la Fontaine n'a pas écrit ses fables en prose ; même, si, c'est en vers un peu libres, ça demeure de la poésie », fait-il observer. L'auteur a édité trois ouvrages de traduction. Son premier effort date de 2004 où le poète kabyle Kamal Sabi lui a proposé de traduire l'un des ses ouvrage. « Cette initiative m'a encouragé pour continuer ce travail de traduction, mais j'étais quelque peu freiné dans mon élan par les difficultés inhérentes à l'édition », dit-il. Ce n'est qu'on 2012 que Lounes a pu reprendre le dessus à la faveur de sa rencontre avec le poète Ahcène Mariche. « Il m'a, alors, proposé de traduire un de ses livres « La toupie et l'échelle ». C'est un ouvrage qui comporte 44 poèmes que j'ai entièrement traduits en français. C'est de la poésie avec rime », explique-t-il. « Et simultanément, j'avais sur moi une vingtaine de fables de Jean de la Fontaine. Comme c'est un auteur universellement connu – il a été traduit dans plusieurs langues – tout en sachant qu'il a été traduit partiellement par certains auteurs algériens qui œuvrent dans le domaine amazigh, j'ai, de ce pas, apporté ma contribution et ma façon d'adapter ses fables en kabyle », conclut-il. Le deuxième tome n'est pas loin. Rabah Douik « Timucuha, Tome I » d'Amziane Lounes, édité à compte d'auteur, 64 pages, prix public : 150 DA.