Ce forum de discussion pluri-acteurs se veut une occasion d'informer et de sensibiliser le grand public sur ces maladies hémorragiques héréditaires rares. Selon le professeur M. Belhani, chef du service d'hématologie au CHU Beni Messous, ce genre de rencontre permet aux spécialistes d'échanger leurs expériences pour identifier des pistes susceptibles d'améliorer la prise en charge et autres troubles de la coagulation sanguine. Toutefois, le spécialiste s'est montré confiant. Selon lui, le traitement pour les hémophiles est disponible au niveau des 13 centres hospitalo-universitaires. Concernant les autres structures médicales, il a souligné que les autorités sanitaires doivent veiller à la disponibilité du traitement dans chaque wilaya conformément à la circulaire de la santé qui fait obligation de la disponibilité de ces produits à circulation. Tout en dressant un état des lieux de la prise en charge actuelle de cette maladie, le professeur Bekadja, président de la Société algérienne d'hématologie et de transfusion sanguine (SAHTS), a précisé qu'en Algérie, un recensement datant de 2011 a déjà estimé le nombre de personnes hémophiles aux alentours de 1.500 pour un nombre théorique avoisinant les 3.000. Le dernier recensement communiqué lors de ce forum est de 1.843 personnes vivant avec une hémophilie en Algérie contre 400.000 de par le monde. Evoquant l'expérience du traitement prophylactique, le professeur Boukari, chef du service pédiatrie au CHU de Blida, a indiqué que 23 cas d'hémophilie sont suivis depuis 2013. Il s'agit de trois adolescents âgés entre 17 et 18 ans, beaucoup d'enfants âgés de 14 mois, 3 et 7 ans souffrant d'une hémophilie mineure ou modérée. La fréquence est aiguë chez 80% des enfants de moins de deux ans. Conséquence, a expliqué la spécialiste, l'hémarthrose devient la première cause de handicap chez l'enfant hémophile. « L'éducation thérapeutique est essentielle pour améliorer la prise en charge de l'enfant hémophile », a-t-elle préconisé. Bien que la prise en charge de l'hémophilie ait connu une évolution au cours des dix dernières années, il n'en reste pas moins que les personnes hémophiles font encore face à d'énormes difficultés dans leur vie sociale, scolaire et professionnelle.