Bien que leurs représentants se soient montrés peu loquaces sur ce thème, que certains « commencent à découvrir », ils avouent que ces informations sont « utiles à la prise de décision », à condition, comme le rappelle un expert, de « savoir bien les traiter et les analyser et ne pas se contenter de leur collecte ». Cet expert, c'est Nicolas Monet, professeur à l'université de Poitiers et directeur de master sur l'intelligence économique. Ce dernier a longuement disserté sur le concept, son introduction en France, son évolution, tout en l'opposant à d'autres, de type anglo-saxon ou encore asiatique qui sont différents de celui en cours en France. L'expert français, qui a promis aux participants de leur fournir, dans le cadre des ateliers qui vont clôturer la journée, « une boîte à outils » (une soixantaine) pour mieux maîtriser l'intelligence économique, est consultant du groupe pétrolier français Total. L'intervention de M. Monet n'a pas dépassé le stade des rappels théoriques, avouant ne pas connaître vraiment ce qu'il en est en Algérie, une situation résumée par la directrice de l'IMSIE. Mme Larbaoui avoue que les PME algériennes sont mal loties pour accéder à une vraie pratique de l'intelligence économique et ce en raison du peu « de fiabilité des informations économiques disponibles dans notre pays, y compris les statistiques ». N'empêche, « ces rencontres les aideront à en maîtriser tous les aspects », ajoute-t-elle. Il faut dire que même en France, l'introduction de l'intelligence économique n'a été rendue possible qu'à partir de 1993 alors qu'aux USA, elle est déjà connue par les entreprises dès 1967. La mondialisation, la concurrence, aujourd'hui, notamment des pays émergents et des pays asiatiques, rendent cet exercice impératif. Certains n'ont pas hésité à parler carrément d'exercice « martial » tellement il s'agit de survie. Selon l'expérience de M. Monet, celle-ci intéresse aussi bien les grandes entreprises du CAC 40 (les entreprises cotées en Bourse) que les PME qui peuvent, si elles n'ont pas les moyens humains et financiers nécessaires de le faire, « se constituer en réseau ». Ce qui est à signaler, c'est que la pratique de l'intelligence économique, couplée à l'innovation, a permis à des entreprises françaises de « combattre la délocalisation » dans les pays dits « low cost » pour maîtriser les coûts », affirment les experts français. Ces derniers signalent que l'intelligence économique est basée sur quatre principes qui consistent en « la surveillance de son environnement (c'est-à-dire la concurrence), l'influence sur cet environnement et la protection de son patrimoine immatériel (brevets) ». Pour les autres invités de l'IMSIE, deux experts de l'université française, Dominique Loridon, consultant international, et Nahbi Sidhoum, chercheur, ils apporteront des clarifications supplémentaires en se relayant toujours sur ce thème pour débattre, avec les participants, l'un de l'« intelligence collective » et l'autre du « management de la connaissance ».