Les Chinois, les Coréens, les Français, les Portugais, les Belges ont très bien fait passer leurs messages aux Algériens. La 5e session du tournoi de golf, organisée par SOS village d'enfants appelé l'« Open du cœur » est une bonne aubaine pour s'initier à la discipline. A Alger, il n'existe qu'un seul terrain de golf (18 trous). Celui de Dély Brahim. Comment se pratique ce sport ? Est-ce un loisir réservé exclusivement aux riches ? Quels sont ses bénéfices sur le corps et l'esprit ? La journée de samedi dernier a permis aux profanes du golf de divaguer à travers les différents parcours. Les balles blanches sifflent. On dirait un champ de tir. On apprend qu'il ne faut jamais se pavaner sur un terrain de golf sans rester sur ses gardes ! « Une balle de golf peut facilement t'envoyer à l'hôpital », dira un habitué des lieux, M. Omar. « Ce sport obéit à des règles strictes. Il ne faut jamais se mettre entre le green et un golfeur », a-t-il conseillé. Ainsi, nous sommes restés « collés » à ammi Omar pour s'initier à cette discipline. Des jeunes, des adultes et même des femmes étaient présents. Mehdi, 12 ans, manipule déjà la canne. « Ça fait deux ans que je viens ici », dira-t-il. Le but de ce loisir, selon les explications fournies, c'est d'essayer de placer la balle dans un trou en moins de coups possibles. Il suffit d'être bien concentré et de maîtriser la technique », lance-t-il. Hafid, le papa de Mehdi, visiblement fier de son rejeton, nous parle lui aussi de sa passion : « C'est un sport qui nous permet de faire beaucoup de marche pendant les 3 heures que dure la partie. En plus, c'est idéal pour s'oxygéner puisqu'il se pratique en plein air. » Des efforts ont été consentis pour que le terrain soit praticable. La mise en place de chaises, de tables, de tabourets, de parasols et de tentes a été assurée par les jeunes du SOS village de Draria. Des enfants qui peuvent facilement garantir les travaux de catering, remarque-t-on ! Il faut qu'ils mettent la main à la pâte pour qu'ils deviennent autonomes et apprendre comment prendre des initiatives et apporter des fonds pour le village », a répondu Gérard Aïssa Ruot, responsable du village SOS village d'enfants de Draria. Pas moins de 5.436 m pour une partie Depuis 8 heures trente du matin, les équipes (paires) et les golfeurs en solo en commencé à « actionner » leurs muscles supérieurs et inférieurs. « Lancer des balles et parcourir un terrain (ou parcours) pendant près de quatre heures de temps, n'est pas chose aisée », selon Lakel Omar, vice-président de la FAG. Effectivement, pour faire les 18 trous, les golfeurs doivent parcourir plus de 5.436 m. Le terrain présente des parties arborées, des buissons ou arbustes que l'on nomme obstacles. On marche dans tous les sens sur le « green », les anciens de la discipline trouvent du plaisir de voir le terrain débordé d'animation. Certains portent sur le dos le sac plein de matériels alors que d'autres les charrient dans une poussette. Le matériel est composé de fer, de bois et putter de différentes tailles. Au total, il y a 14 éléments. Ils sont astreints à faire le moins de shoots possibles pour faire les 18 trous. A midi, les enfants commencent à servir des repas pour tous les golfeurs, leurs familles et les invités. Une ambiance familiale régnait devant le Club House du complexe. Les boissons fraîches et les amuses-gueules ont été également offerts à volonté. Des crêpes ont été préparées en l'honneur des invités. A côté de ce beau monde, le concessionnaire Sovac, partenaire officiel de l'événement, ont exposé trois voitures de luxe. Deux Audi et une Porsche. Les invités ont pris des photos souvenirs. Sous cette tente, dressée au milieu de la placette, des vétérans du golf se rassemblent pour évoquer les anciennes histoires. Des tapes de main, des éclats de rire et tout le monde a quelque chose à raconter à propos de cette petite balle de 42 grammes dont les spécialistes sont payés en millions de dollars. Toutefois, ils regrettent l'état du terrain, « laissé à l'abandon ». L'arbitrage et l'aspect technique ont été assurés par le nouveau bureau fédéral de la discipline du golf. La formule appliquée dans cette édition est le « green some ». Le SG de cette fédération, Youcef Yakhlef, estime que la compétition est plus fantaisiste que compétitive. « Le tournoi se veut être une journée portes ouvertes pour le golf pour réorganiser justement cette discipline », a-t-il déclaré. Avant de décerner les différents prix aux lauréats, M. Ruot a profité de l'occasion pour expliquer, à l'assistance présente, les principes de ce village et il estime « anormal » le fait que les 70 % du budget de fonctionnement d'une ONG, qui a sous sa responsabilité plus de 530 enfants, soit récolté auprès des particuliers.