Sidi al Abbad Cherif est un homme de culte qui a construit « thakhalouithe », une petite maisonnette pour consacrer sa vie à la religion et à la méditation sur un promontoire perché à plus de neuf cent mètres d'altitude dans le village Aït Bouhini, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Le mausolée Sidi al Abbad où repose ce bienfaiteur et homme de culte est devenu un lieu de pèlerinage pour des milliers de personnes qui y viennent des quatre coins du pays. Avant l'avènement de la décennie noire, chaque jeudi, le comité du même village organise, pour la célébration du saint homme, une veillée au mausolée en présence de centaines de personnes pour louer la baraka du cheikh. On sacrifie, à l'occasion, moutons ou boucs offerts par des particuliers. Le repas est servi sur place. Tout le monde mange à sa faim dans une ambiance de fête. Deux grandes salles accueillent les visiteurs, l'une est réservée aux femmes, l'autre aux hommes. Ces derniers commencent les psalmodies vers vingt-deux heures pour ne s'arrêter qu'aux aurores. Les femmes invoquent le saint homme quand elles ne récitent pas, dans un silence religieux, le Coran. Vers sept heures du matin, tout le monde se réveille. On prend le petit déjeuner et on quitte les lieux avec le sentiment du devoir accompli. A souligner que le mausolée a été abandonné pendant la période d'insécurité qu'a traversée notre pays. Depuis, il a subi des dégradations. Mais grâce à la solidarité des villageois, il est complètement restauré. Même la communauté villageoise établie à l'étranger a contribué financièrement à la réhabilitation de ce lieu de culte et de méditations où, il y a plusieurs siècles, le saint homme se réfugiait pour se consacrer uniquement à la religion. En plus de la restauration, le même comité a pris récemment la décision de procéder à la construction d'une cantine et d'une très grande salle pour recevoir, dans de bonnes conditions, le nombre sans cesse croissant de visiteurs.
