Force revient à la loi. L'Algérie, lasse de faire dans le « social », voire dans l'indulgence, face aux multiples invasions de contrebandiers, vient d'élaborer un projet de loi pour mettre fin au trafic de carburant ayant connu une ampleur phénoménale ces dernières années, au niveau des frontières, particulièrement à l'Ouest. Les dommages se chiffrent en milliards, en plus des désagréments créant des tensions internes, à l'exemple des pénuries enregistrées ces derniers jours. Car, qui dit contrebande (en tous genres), le terme, même au singulier, ne peut vivre sans tentacules. Une pieuvre qui se nourrit de complicités dans le trafic de drogue, de carburant et d'autres denrées que l'Algérie importe en devises. La casse économiques au profit d'un voisinage qui exporte ses « crises » sur le sol algérien. L'insuffisance, l'inéfficacité, jusque-là, de l'approche sécuritaire, de l'avis même des spécialités et des services concernés par la lutte contre le narcotrafic, poussent à la solution extrême consistant en l'adoption d'une loi pénale pour se pémunir contre le danger. « Le projet de loi s'inscrit dans les efforts de l'Etat à mettre en place un cadre juridique à même de prendre en charge les insuffisances enregistrées dans la lutte contre la contrebande ». Un durcissement de la législation à même de freiner l'hémorragie qui se chiffre à un milliard de dollars dont profite la contrebande. Une contrebande qui a saigné l'économie algérienne. C'est le cas dans le trafic de cannabis. Les trafiquant veulent s'offrir l'Algérie comme couloir (corridor) pour la « commercialisation » de leur drogue par le canal « Sud-Sud » depuis que les relents de haschich ont soulevé le courroux du ministre de l'Intérieur français, Manuel valls. On s'en souvient du cri d'alarme sur fond d'avertissement adressé au Maroc sur la dangerosité du trafic de drogue, qui s'amplifie entre les organisations criminelles de la France et celles du Royaume. Depuis, les saisies se sont multipliées sur les frontières algériennes. La conjoncture « printemps arabes » a été exploitée à fond par les contrebandier pour augmenter le rythme du trafic de drogue et de carburant en jouant sur les frontières « ouvertes » des autres pays en période de turbulences. Le trafic de carburant bat son plein sur les tracés avec la Tunisie, la Libye... Ce trafic engendre aussi l'insécurité et participe au financement du terrorisme où, seule, l'Algérie s'en inquiète de ce phénomène ravageur en cette période « propice » que traverse la grande région du Maghreb et du Sahel. Et si ailleurs on plaide pour la légalisation, la dépenalisation, du cannabis et le « laisser-faire » dans la contrebande « généralisée » à tous les produits, l'Algérie est en droit de se doter d'outils solides pour défendre sa sécurité et son économie. En commençant par punir séverement la « main intérieure » qui sert l'extérieur. En appliquant, s'il le faut, une peine exemplaire.