Le parcours de la chanson chaâbi est évoqué dans une émission de télévision diffusée sur El Djazaïria, à laquelle Hamidou a pris part en cette fin de semaine. Cette rencontre a été l'occasion de donner une image beaucoup plus complète sur le patrimoine musical du chaâbi. Hamidou, cet interprète de la musique hawzi moderne a tenu à rendre hommage à tout les maîtres de la chanson chaâbi. Il n'oublie pas de mentionner El Hadj M'hamed El Anka et son rôle dans l'enrichissement de la chanson chaâbi, qui a réussi à conquérir le public et les amateurs de ce genre populaire tant au niveau national que maghrébin. « Les précurseurs de la chanson chaâbi algériens se sont investis toute leur vie dans cet art de façon désintéressée, mettant en exergue le talent, la créativité et leur important apport au patrimoine culturel national ». Ce même interlocuteur a mis l'accent sur la réussite du festival chaâbi. « Grâce à ce festival, plusieurs talents émergent aux quatre coins d'Algérie. Des auditions sont ainsi réalisées chaque année dans l'Algérie profonde pour la sélection des participants. A travers cette démarche, l'action culturelle devient plus sereine, réfléchie et pérenne dans le temps par rapport aux précédentes années. L'organisation de ce genre de manifestation permet de promouvoir et de développer ce genre populaire dans son texte classique comme sous sa forme modernisée. C'est d'ailleurs le but essentiel de cette approche car le développement ne se fait que par la formation et la communication du savoir par des professionnels qualifiés », explique-t-il. Pour Hamidou, « Le chaâbi n'est plus un genre réservé à la seule ville d'Alger où il est né, mais un patrimoine musical national. » Selon lui, cette « dimension nationale du chaâbi est confirmée, par ailleurs, par la distinction, lors des dernières éditions de ce festival, de chanteurs comme Mustapha Belahcène et Imane Sahir, originaires respectivement de Relizane et de Blida. Il faut dire que des étoiles montantes sont nées d'un festival formateur. » Parmi les lauréats révélés par le festival, le chanteur algérois Kamel Aziz, troisième prix lors de la première édition en 2006, connaît un franc succès auprès des amateurs du genre et anime de nombreux spectacles à Alger et ailleurs. Propulsé sur la scène musicale à 19 ans, Hamidou s'est vite forgé une image d'enfant terrible. Il représente une jeunesse algérienne en changement avide de nouveautés. Elève des écoles d'El Fakhardjia et d'El Fen wal Adeb, il a reçu une solide formation et manie aussi bien le violoncelle, le violon que le Rbab. De son vrai nom Ahmed Takjout, Hamidou est né le 4 novembre 1966 à Belouizdad. Il commence à écrire des chansons d'amour à quatorze ans et un jour il rencontre Farid Belkhirat, un musicien clavieriste. A deux, ils produisent des tubes célèbres comme « Jaoula fi leil », « Tmenitek lia », « Seroula loubia ». Ce n'est pas tout, Hamidou touchera à d'autres styles de musique tels le rap et le funk.