Les éditions Anep ont édité la pièce théâtrale, en langue tamazighte, de Djoher Benhnoub, Ulac i yecban tayri. Connue dans le milieu culturel, âgée mais alerte, dramaturge à l'alacrité intellectuelle avérée, l'auteure, qui a signé son œuvre au stand de l'Anep, dira que cette pièce est une véritable mise en scène d'un personnage en quête d'amour, après avoir tout perdu. La société moderne, estime la dramaturge, est plus encline à s'intéresser à l'argent qu'au savoir et la connaissance. La cupidité a réussi à s'emparer des sentiments de beaucoup de personnes jusqu'à faire d'elles des êtres incapables d'amour et de compassion. C'est donc pour rendre l'homme plus humain que Djoher Benhnoub a écrit cette pièce. Elle l'affirme, d'ailleurs, sans ambages. « Ce que je dis dans cette pièce, ce que je veux faire comprendre aux lecteurs, c'est ce dont nous manquons le plus et ce dont nous avons le plus besoin : l'amour. A l'automne de ma vie, je suis atterrée par ce que je vois. Je constate, la mort dans l'âme, que la société délaisse de plus en plus ce qui se rapporte à l'amour, ce noble sentiment, pour passer son temps dans la médisance. La haine semble définitivement s'installer dans nos cœurs. Il me semble que chaque jour, on perd un peu plus de notre humanité. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que j'écris pour dire ma douleur, ma déception, pour rappeler que nous devrions redevenir ce que nous fûmes : des êtres sensés et doués de raison. » Cette pièce théâtrale est la première œuvre que Djoher Benhnoub publie. Mme Benhnoub est également parolière. Elle est l'auteur de plusieurs chansons. De nombreux artistes de la chanson kabyle ont interprété ses textes. Romancière, dramaturge, poétesse et parolière, elle a déposé récemment trois recueils de poésie au Haut-Commissariat à l'amazighité pour publication. Elle finalise actuellement la rédaction de deux autres pièces théâtrales écrites dans la même veine littéraire, en plus d'un scénario qu'elle a confié à l'association culturelle Aghbalou. Celle-ci compte donner le premier coup de manivelle prochainement. Djoher Benhnoub est aussi sur un roman.