C'est demain que s'ouvrira la saison de la pêche après quatre mois d'interdiction pour permettre le repos biologique des espèces et leur reproduction. Une période pendant laquelle les pêcheurs et armateurs ont profité pour préparer, rafistoler et remettre au point leur matériel de pêche. Mais certains professionnels affichent une grande inquiétude devant l'anarchie qui règne depuis des années dans le secteur du fait surtout du non- respect du règlement régissant leur activité. En premier lieu, il y a la pêche illégale qui cause d'énormes dégâts dans des zones de reproduction. Selon un représentant des pêcheurs de la wilaya de Tipasa, rien qu'entre le port de Bouharoun et Khemisti, il y a plus de 40 petits bateaux qui la pratiquent. «Si vous allez en mer le soir dans cette zone, vous verrez des pêcheurs qui font des massacres en toute impunité», affirme-t-il tout en déplorant la complicité des uns et des autres face à cette pratique qui «contribue à faire disparaître pendant longtemps les poissons de nos golfes». Autre problème : la pollution qui fait tache d'huile le long de nos côtes. «La pollution fait fuir les poissons de plus en plus, l'espadon et le thon rouge. Et pour ne rien arranger la pêche de plaisance est venue mettre son grain de sel. Cette activité est devenue si rentable qu'elle a perdu toute notion de passion. Elle est devenue une véritable profession qui rapporte beaucoup d'argent. «Plus de 50 pêcheurs équipés de fusils harpons et projecteurs descendent chaque nuit en profondeur pour traquer notamment le mérou où autres espèces. Ces gens, sont surtout motivés par la cherté du poisson sur le marché. Alors, ils ont trouvé que cette pratique rapporte beaucoup du moment où les restaurateurs et autres clients paient jusqu'à 15 000 DA un mérou. Cette situation a même incité certains à partir jusqu'à Jijel pour perpétuer le massacre», dénonce le pêcheur qui souhaite un durcissement du règlement de la pêche avant la disparition total du poisson de nos côtes. Devant ces dérives, certains professionnels de la pêche ne cessent d'attirer l'attention des responsables du secteur sur la dégradation de leur métier qui reste surtout menacé par la pollution que provoquent notamment des usines déversant leurs déchets toxiques directement dans la mer.