Le lac Mezaïa, une étendue d'eau protégée par une barrière de roseaux, colonisée par des canards qui y barbotent allègrement, albatros, batraciens, rongeurs, poissons et autres insectes rampants ou volants. Accessoirement nourrie par les visiteurs, cette faune trouve suffisamment pitance pour s'y établir durablement ou en faire une halte sur son parcours migratoire. D'ailleurs, de plus en plus d'espèces d'oiseaux migrateurs fréquentent ce lac urbain qui occupe une superficie de 2,5 ha pour 18 m de profondeur. En plus du spectacle que propose la nature, le site offre la possibilité aux parents de distraire, gratuitement ou moyennant quelques dinars, leurs enfants en mal d'un bol d'air frais et de divertissement. Un moment géré par le Parc le national de Gouraya (PNG), qui a tenté de lui donner une âme en aménageant les lieux, posant une signalétique et en bâtissant un petit musée de l'environnement... Cette bonne intention a, cependant, fait long feu et cet espace récréatif dédié à l'éducation environnementale, en dépit d'un projet ludique proposé par un opérateur privé, s'est retrouvé finalement à l'abandon. Aujourd'hui, l'état des lieux laisse à désirer : les jeux (toboggans, chevaux de bois, balançoires...) sont déglingués et constituent quelquefois un danger pour les enfants, les détritus rivalisent avec la mauvaise herbe ou la boue, et alors qu'il s'agit d'un espace piéton, de plus en plus d'automobiles empruntent ce chemin pour éviter un détour par le carrefour Amriw. Censé offrir une bouffée d'oxygène à la ville, le lac Mezaïa se retrouve enserré par des constructions qui finiront certainement par l'étouffer. Pour compléter le gâchis, des bandes de marginaux s'attellent à squatter les lieux, même s'ils restent encore bien à l'écart des familles. Les parents sont unanimes à déplorer cette situation.