Avec l'approche de l'échéance de la restitution du masque de Gorgone, cette pièce archéologique retrouvée en Tunisie en 2011, une conférence de presse relative à la démarche entreprise par l'Algérie auprès de la Tunisie a été tenue, jeudi dernier, au Palais de la culture. Cette rencontre animée par Mourad Betrouni, directeur du patrimoine matériel au ministère de la Culture, Nawel Dahmani sous-directrice de la sécurisation des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel, et le lieutenant Lotfi Boumyout, du bureau d'Interpol d'Alger, se veut un rappel en direction des Tunisiens de leur engagement de restituer le masque à son pays d'origine. M. Betrouni évoquera des lois nationales et internationales principalement celle de 1970 signée par l'Algérie relative à la restitution des biens culturels volés et de la convention-cadre signée entre les deux parties en 2011. « La restitution du masque est imminente d'autant plus que lors de la clôture des travaux de la 19e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne, sanctionnée par une série de décisions dans les domaines sécuritaire, économique et commercial, le gouvernement tunisien s'est engagé à le restituer », a-t-il affirmé. Le directeur du patrimoine matériel a insisté sur l'importance de cette restitution d'« un puzzle de l'identité algérienne et dont le vol a été notifié et répertorié auprès des services de sécurité, la même année, sur un site qui n'était pas doté de structure pour le protéger. D'ailleurs, le ministère avait exprimé son regret de voir cette pièce de plus de 300 kg, bien de l'Algérie, exposée à Carthage sans l'autorisation de son pays d'origine parmi les pièces culturelles récupérés dans la maison du président Zine El Abidine Ben Ali et de son gendre ». Pour l'intervenant, « la restitution n'est pas un simple geste de bonne volonté et il n'y a pas que le ministère de la Culture qui est impliqué dans cette démarche. Il y a aussi le ministère des Affaires étrangères, celui de la Justice et les corps constitués ». « La restitution d'un bien culturel est une démarche officielle. Elle se fait dans le respect des lois nationales et internationales », a-t-il précisé. M. Betrouni dira que « la restitution n'est pas une fin en soi. Ce vol n'est qu'un jalon d'un trafic qui a ses prolongements dans d'autres trafics ». Pour Nawel Dahmani, « une expertise a été fournie à la DGSN lors de la diffusion d'un documentaire sur la chaîne El Arabia qui a permis de retrouver les traces de la pièce ». « Notre démarche est bien fondée comme celles ayant permis la récupération du buste d'Aïda d'Allemagne et de Marc Aurèle, empereur romain des USA ».