Parmi les nombreuses activités ayant marqué, la semaine dernière, la célébration de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information, on retiendra l'originalité des éléments de langage dans la communication de responsables politiques algériens appelant à un travail de sensibilisation sur la gestion des déchets technologiques. Ainsi, lors de la journée d'étude sur le large bande au service du développement durable, le premier responsable de l'Agence de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a mis en exergue, dans son message, lu par un de ses collaborateurs, repris par l'APS, la problématique de la gestion des « déchets issus des technologies de l'information et de la communication », comme préalable au développement de l'usage des technologies au service du développement. Partant du postulat qu'« étant donné que les TIC sont la plateforme de la révolution industrielle en cours », le patron de l'organisme de régulation soutient que « nul développement durable n'est possible sans recourir aux TIC vertes ». Il est vrai, explique-t-il, que notre pays a bien avancé en la matière par sa prise de conscience, qui est déjà une avancée non négligeable si l'on se compare aux pays de notre continent où ce fléau constitue un danger public réel. Le cadre législatif algérien comporte, selon ce responsable, des « aspects liés à la protection de l'environnement et les normes relatives à l'émission de fréquences radioélectriques élevées ». Il gagnerait, ajoute-t-il, à être plus étoffé, mis aux normes internationales, car, estime le président de l'ARPT, son volet relatif au développement durable « demeure, pour le moment, minimale », selon ce que rapporte l'APS. Présente à la même rencontre, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a rappelé l'engagement politique des pouvoirs publics convaincus, a-t-elle déclaré à l'APS, que « l'Algérie ne peut prétendre à un développement durable, ni à l'éradication de la pauvreté, sans une accessibilité fiable et rapide à l'information et à la connaissance, en tout lieu et en tout moment ». Dans ce cadre, elle a relevé l'apport des technologies de large bande, en soulignant leur impact « sur la préservation de l'écosystème, grâce, notamment, à la réduction de la consommation du papier (administration zéro papier) de l'énergie et, par conséquent, de l'empreinte carbone, à la faveur de la généralisation de l'usage des TIC (green IT) », a-t-elle indiqué à l'APS. Le thème de gestion des déchets technologiques constitue, effectivement, une problématique majeure dans la gouvernance mondiale, au regard des impacts que font subir de grandes multinationales des pays développés, souvent tentées de se débarrasser de leurs déchets en les expédiant vers les pays pauvres qu'elles arrivent facilement à amadouer par de modestes rétributions. La chaîne franco-allemande Arte a ainsi consacré la semaine dernière un documentaire à cette épineuse tragédie, que d'aucuns estiment dépasser largement le fléau de la drogue en termes d'impact sur la santé publique. Les caméras d'Arte se sont ainsi rendues à Agbogbloshie, une vaste banlieue de la capitale ghanéenne, où se joue, selon les termes de la journaliste qui a effectué le travail de terrain, « la tragédie électronique ».