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Tous les « ingrédients » pour un séjour serein
Centre d'accueil de réfugiés nigériens de Tamanrasset
Publié dans Horizons le 17 - 12 - 2014

Dernière étape avant leur rapatriement vers leur pays d'origine. Jeudi 11 décembre 2014. Il est 18h. Le froid s'installe. Longue et stressante est l'attente des 316 personnes transportées à bord de 12 autocars en provenance de Batna, Tébessa, Biskra, Médéa et Laghouat. A son arrivée, cette caravane de déplacés nigériens est accueillie par le premier magistrat de la wilaya, Mahmoud Djemâa, le consul du Niger à Tamanrasset, Mohamed Aboubakar, et des responsables du Croissant-Rouge algérien (CRA). Dans le bloc du centre d'accueil de Tamanrasset (CAT) qui sert de dortoir, on s'active. Des bénévoles du CRA sont sur le qui-vive. « Ils se préparent », glisse un bénévole. Une femme enceinte descend du bus. Elle est accompagnée de son mari et de son enfant de 2 ans. Pourtant l'instruction est claire : personne n'est autorisé à quitter le bus avant l'accomplissement des formalités administratives d'usage liées à leur voyage. C'est pourquoi, elle est vite interpelée par les membres du CRA. Les deux époux et leur petit sont dirigés vers la salle de soins. « Elle paraît si frêle. Elle va accoucher bientôt. Comment a-t-elle résisté à un tel voyage ? », s'interroge un infirmier. « On ne badine pas avec la santé des personnes. Cette femme doit rester ici jusqu'à son accouchement. Ça serait un suicide decla rapatrier alors qu'elle est en état de grossesse avancée », ajoute-t-il. Mais il faut convaincre son mari qui ne veut pas la quitter. Il insiste pour rester auprès d'elle. Que faire ? Il a fallu l'intervention du consul. Celui-ci use de tout son pouvoir de persuasion pour convaincre le mari que sa femme ne pourra pas l'accompagner au Niger. La nouvelle le laisse scotché sur son siège, muet et le regard perdu. Mais l'homme est toujours récalcitrant à l'idée de retourner au pays sans son épouse. Quelques minutes plus tard, et sur insistance du consul, l'époux accepte la décision du staff médical. Accompagnée de sa mère, la jeune femme est immédiatement transférée à l'hôpital de la ville.
« Hamdoullah... ! »
Ibrahim Acher reconnaît que lui et ses compatriotes ont trouvé en Algérie un accueil chaleureux. « Hamdoullah ! On ne manquait de rien », dit-il. Imin Sliman, son compatriote, abonde dans le même sens : « Melih ici ! Nous n'avons manqué de rien, tout était bon, l'accueil a été chaleureux. Mais il faut aller au bled. Je veux retourner dans mon pays. Je n'ai plus d'argent », chuchote-t-il, dans un arabe approximatif. Il faut dire que la plupart des migrants ne parlent que la langue haoussa. Yakoub Bachara, la trentaine, est un migrant pas comme les autres. Son histoire est complètement différente des autres. Avec ses amis, ils se sont introduits en Algérie après que leur voiture est tombée en panne aux frontières. « Je n'avais pas le choix. Revenir au Niger était pour moi impossible. Votre pays était le seul refuge qui m'était resté. Nous sommes restés six jours perdus près de la frontière algéro-nigérienne. Nous avons réussi à atteindre In Guezzam où nous sommes restés trois jours avant de remonter vers Tamanrasset », raconte-t-il. Yakoub et ses amis sont restés à Tamanrasset pendant un mois. « Aujourd'hui, je suis assez heureux de retourner auprès des miens », confie-t-il. Mais avant, il a tenu à laisser un message aux Algériens : « Merci mille fois pour votre hospitalité », reconnaît-il. Il tient remercier également les équipes qui travaillent au CAT. « Dieu merci, nous ne manquons de rien. L'hébergement est parfait. Les Algériens nous ont mis dans des bonnes conditions. Hamdoulah ! ». Ce n'est pas fini. Une fois les procédures liées au transfert vers le pays d'origine achevées, chaque ressortissant reçoit un sac de denrées alimentaires de 77 kilogrammes d'une valeur de 12.000 dinars. Et ce n'est pas tout ! L'Algérie, qui dispose de moyens logistiques pour mener à terme et dans les meilleures conditions cette opération, veut faire mieux. Mohamed Dlimi, membre du comité directeur au niveau du CRA, précise qu'il s'agit d'aider ces migrants à mettre en place des micro-projets dans leur pays d'origine. Il explique que cette mesure sera menée en collaboration avec des ONG internationales et des agences onusiennes. D'ailleurs, chaque ressortissant bénéficiaire d'un micro-projet est appelé à remplir une fiche de renseignements comportant, entre autres, son nom, celui de sa région et l'activité qu'il souhaite exercer. Le Niger est l'un des pays les plus pauvres au monde. Présent au CAT, le consul nigérien à Tamanrasset, Mohamed Aboubakar, ne veut pas parler. Son argument : « Je suis ici pour travailler. Pour les déclarations. Il faut voir avec les responsables », tranche-t-il. Il ajoute que n'était l'insistance du wali, « je n'aurais jamais fait de déclarations », en référence à ses celles faites lors de l'arrivée du premier contingent. Devant notre insistance, le consulat décide de lâcher du lest : « que voulez-vous que je vous dise. Les conditions d'accueil sont vraiment très acceptables. Je l'avais dit lors de l'arrivée du premier convoi, nous avons visité les chalets et les différentes structures, c'est vraiment excellent, il n'y a rien à dire », confirme-t-il.
« Haram ! »
Un représentant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a accepté, après avoir eu l'autorisation du wali, de nous servir de guide au niveau du camp, et ce, ous les regards insistants du personnel chargé de la prise en charge des réfugiés.« Nous sommes ici depuis le 17 octobre. Je deviens fou quand j'entends les gens dire que les conditions ne sont pas convenables. Ça me révolte, haram de dire ça », assène-t-il. Il insiste pour dire que les migrants ont hâte de retourner chez eux. « Ils nous supplient pour rentrer chez eux. Ils ont même organisé un sit-in à l'intérieur du centre pour demander leur rapatriement rapide », affirme-t-il sans ambages. Il soutient qu'il y a de bonnes raisons pour ne pas stigmatiser le CAT. Le site est équipé de toutes les commodités. Une salle de soins dotée de matériel nécessaire pour prodiguer les premiers soins. Les médicaments sont disponibles. Deux ambulances sont réquisitionnées pour assurer le transfert des malades en cas d'urgence. Un foyer d'une capacité de 540 places avec possibilité d'extension. D'ailleurs, l'entreprise chargée de la réalisation de ce projet est en train d'accomplir un véritable travail de titan pour finir les travaux dans les meilleurs délais. Le centre dispose également de deux chambres froides et d'un restaurant avec une cuisine dotée d'équipements modernes. Il dispose, aussi, de sanitaires à usage commun. « Tous ça a été réalisé en un temps raccord ne dépassant pas les 30 jours. C'est un sacré boulot qu'on veut remettre en cause. C'est injuste », précise le guide. Des équipes de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale sont sur place. Mission : sécuriser le site et s'occuper du recensement et de l'identification de ses occupants. Le CRA est fort d'un effectif de 47 bénévoles dont 27 femmes, présents depuis le 11 novembre. « Les bénévoles ont suivi une formation pour ce genre d'opération, notamment dans les premiers secours », relève Mohamed Dlimi. Hamza Selaï est un bénévole originaire de la wilaya de Laghouat. Pour lui, c'est une mission humanitaire qu'il faut accomplir de la manière la plus convenable. « Il faut montrer que l'Algérie sait comment traiter ce type d'opération. Je vous assure et sans exagération aucune que le centre dispose de toutes les commodités qui n'existent peut-être pas ailleurs y compris dans les pays développés », affirme-t-il. Preuve en est, les chalets sont dotés de sanitaires et de salles de bain avec douche. Dans les dortoirs, des migrants se reposent emmitouflés sous d'épaisses couvertures. Le centre compte 120 chalets neufs raccordés aux réseaux électriques et d'AEP. Ici, les réfugiés bénéficient de repas complets. Les pavillons sont même équipés de climatiseurs. Outre ces bénévoles qui participent à la vie quotidienne du centre et qui s'occupent de la tâche avec une énergie singulière, il y a aussi le médecin du camp. Et sa salle de soins ne désemplit pas. Athmane Abdouane ausculte surtout les malades pour des plaies et assure les premiers soins. Ce jeune toubib assure le service 24 heures sur 24, aidé dans sa tâche par un infirmier. « Ces personnes me font de la peine », s'émeut-il. Il se souvient de son premier patient d'à peine 20 ans souffrant d'asthme. C'était lors de l'arrivée du premier contingent. « Il était venu me consulter. Il toussait fort. Il est diplômé et sans emploi », raconte le médecin d'un ton très affecté.
Attention particulière
Le premier magistrat de la wilaya vient chaque jour inspecter le site. Le suivi est permanent. « Le wali ne laisse aucune place à l'imprévu pour s'assurer de l'avancement des travaux mais aussi et surtout des conditions d'accueil des migrants », murmure un bénévole. Chose confirmée. Il est 7h40, soit presque une heure avant l'arrivée du cortège. Mahmoud Djemaâ est déjà là. Il a inspecté le centre. Il a constaté les conditions de séjour des ressortissants nigériens. Il s'est rendu à l'intérieur des chalets pour s'enquérir de leurs conditions de vie. Il a échangé quelques mots avec eux. Rien à dire, à part quelques petits « bobos » vite pris en charge. Comme c'est le cas d'un ressortissant qui a évoqué un problème dans un circuit électrique. Sans perdre de temps, Mahmoud Djemaâ ordonne à l'équipe en charge de l'électricité de faire le nécessaire.Pour les autres travaux, le wali s'est dit entièrement satisfait de leur qualité. « Les Algériens sont capables de réaliser en un mois un travail d'une année », a-t-il observé. Il demande au personnel en charge de l'accueil des migrants de sensibiliser ces derniers sur la nécessité de préserver l'endroit. Il faut dire que cette remarque n'est pas fortuite. Lors du passage du premier contingent, les équipes du Croissant-Rouge ont constaté des scènes de saccage et du vol de couvertures et draps. Pour le wali, « ces actes déplorables » ne devraient pas se reproduire.


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