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Nabil, le digne fils de son père
Le Fiataa rend hommage à Othmane Bali dix ans après sa disparition
Publié dans Horizons le 02 - 01 - 2015

L'hommage rendu à Athmane Bali lors de la troisième soirée du Festival international des arts de l'Ahaggar de Tamanrasset a été marqué par le passage de plusieurs troupes musicales dont le style est proche de celui du défunt. Le célèbre groupe Zerkaoui de Tamnarasset a fait, comme à l'accoutumée, un passage très remarqué. Les sonorités du violent et de l'oud joués par les membres de ce groupe ont émerveillé le public venu en masse pour participer à cet hommage d'un chanteur qui est aussi un des leurs car Bali a fait ses premiers pas dans le Hoggar avant de faire une carrière en solo. « Mes chansons sont inspirées de Athmani Bali et de Zoukani Abderrahmane. On est toujours dans le style khoumassa », a indiqué Mohamed Zerkaoui, fondateur du groupe qui existe depuis en 1992. Pour lui, Bali est une personnalité très importante chez les Touareg et dans le Hoggar. « Quand il est mort, on a su qu'on avait perdu un grand artiste car il était le premier à introduire l'oud dans la chanson targuie ». « J'ai rencontré Bali en 1983. J'étais très jeune à cette époque. On s'est déplacé à Illizi dans le cadre d'une activité des scouts et Bali était avec nous. Il était en train de jouer de la musique. Il m'a regardé et m'a donné son oud » a-t-il raconté, ému. Comme tous les artistes du Sud, Mohamed Zerkaoui est autodidacte. « J'ai appris l'oud tout seul ». Il déplore l'absence d'un studio d'enregistrement pour la production des albums. « On revendique un studio pour l'enregistrement de nos chansons. On enregistre actuellement nos chansons à la radio mais ce n'est pas suffisant », a-t-il confié. Le groupe Chougli de Djanet a su capter le public par des chansons rythmées et douces à la fois. « Je suis un élève de Bali. J'ai joué avec lui dans plusieurs spectacles dont le dernier en Egypte en 1999. C'est là où il m'a présenté au public et m'a demandé de chanter », a dit un des membres du groupe. Avec Bali, « j'ai appris à rester dans ma musique et à préserver son style », a-t-il ajouté. Ce groupe a rendu un hommage à Bali en interprétant la chanson « Damaâ », une des meilleures compositions de Bali. « Chaque soirée, nous chantons une ou deux chansons de Bali pour évoquer sa mémoire. » Le groupe Choughli a déjà produit 3 CD et une cassette, et prépare un troisième album en février. « Les Touareg sont tenus de préserver leur style et leur authenticité », a-t-il indiqué. Il regrette l'absence d'une bonne formation des jeunes talents.Le plus attendu de la soirée a été le fils de Bali. L'annonce de son passage sur scène, à elle seule, a suscité la joie du public. Mélodies rythmées, notes de chaâbi et de flamenco, Nabil a fait vibrer Tedessi, qui n'oubliera pas de sitôt son beau passage. Entre jouer à la guitare, appuyer son petit frère à la guitare électrique et danser, Nabil communiquait, sans la moindre difficulté, avec le public. « Nous sommes là. Nous restons là. Nous sommes unis, personne ne va nous diviser. Nous avons notre identité amazigh, commune à nous tous », disait-il à maintes reprises en targui.
Il n'y a pas suffisamment d'hommages à mon père
« Un jour, j'ai pris la luth pour jouer. En me voyant, mon père m'a donné une gifle et m'a dit : ce chemin je l'ai tracé, essayes de trouver un chemin à toi. C'est comme ça que j'ai commencé à jouer à la guitare qu'il m'a lui-même offerte, j'avais à cette époque 13 ans », nous a confié Nabil Bali à la fin de son spectacle. « Je chante toutes les mélodies arabo-andalouses, latino et autres car ce public n'a pas l'occasion de se déplacer à Alger pour l'écouter », dit-il estimant qu'« il y a des gens qui représentent bien la chanson targuie. C'est une musique qu'on préserve aussi car le plus important pour nous c'est la langue qu'il ne faut pas perdre ». Nabil se revendique de la world music. Pour lui, « la musique touareg ne s'est pas arrêtée à Ishouma, c'est-à-dire tendance Tinariwen et autres groupes du Mali. Ceux-là ont eu leur chemin. Il y a des Touareg en Algérie qui ne sont pas obligés de les écouter pour faire connaître leur musique. Ils peuvent voyager dans tous les styles mais l'essentiel c'est de garder la langue. Cette population a déjà trouvé sa place grâce à mon père ». Rassuré, il affirme que la relève de son père est assurée « car il y a une population à Djanet comme Choughli et Chekari qui s'en occupent bien ». En affirmant qu'il est difficile d'être le fils de Bali, Nabil regrette l'oubli de la mémoire de son père qui a tant donné à la chanson algérienne. « Mon père a créé plein de choses et a fait connaître la musique algérienne dans le monde. Mais tout cela a été oublié. En Algérie, on ne lui rend pas suffisamment d'hommages. Ce sont des hommages passagers qu'on oublie vite ensuite. Tout comme Matoub d'ailleurs qu'on n'évoque plus jamais », a-t-il regretté. « Mon père a le mérite de faire connaître la culture touareg. Aujourd'hui, si on n'en prend pas soin, elle sera plus tard en voie de disparition. » « Je suis déçu car pour réparer une corde d'une guitare, il faut me déplacer à Alger et faire 2412 km. Il faut qu'on fasse quelque chose. Ce n'est pas de la responsabilité de l'Etat seulement mais nous les artistes, nous sommes tenus d'aider les jeunes générations qui montent. Il y a une population qui manque de beaucoup de choses. Comment voulez-vous que la jeunesse évolue. » Pour lui, il est absolument nécessaire de faire sortir cette région de sa situation de précarité. « Il faut encourager les talents et préserver les traditions. Il faut reconnaître qu'il y a des gens dans le Sud, comme ailleurs. On a besoin de la richesse et de la diversification des cultures en Algérie. On est là, on est des Berbères. On a besoin d'être reconnus et valorisés ». Depuis son décès en 2005, 260 chansons ne sont pas encore chantées. Elles sont bien gardées à la maison. « Je retire une chanson pour chaque album. Si je prends toutes les chansons de mon père, je ne vais plus jamais composer mes propres chansons. Ce n'est pas bon. »


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