« Elles sont actuellement plus de 1.300 familles expulsées ou en voie d'expulsion », a signalé le président du comité, Salmi Hakim. Ces chiffres concernent uniquement celles ayant pris attache avec le comité, selon lui. Sur ce nombre, la capitale se taille la part du lion avec d'autres grandes villes comme Annaba, Constantine et Oran. Des familles ont été expulsées sans ménagement « en plein hiver et pendant que la pluie tombait », a déploré Salmi. La majorité de ces familles a déposé des dossiers de logement dont certains datent de 1985 mais peu ont été relogées, selon lui. De plus, les prix de la location sont tellement exorbitants que le représentant des familles expulsées plaide pour un barème de location qui prend en compte les moyens financiers des citoyens. « Les propriétaires profitent du vide juridique qui caractérise le marché de l'immobilier », estime-t-il. Il en a découlé une grande spéculation notamment dans les grandes villes et Alger. Les expulsions concernent notamment les occupants de logements dans l'indivision ou de fonction. « Si les héritiers sont en droit de réclamer leurs biens, l'Etat doit, quant à lui, protéger ces familles déstabilisées en leur offrant des solutions », selon Hakim Salmi qui affirme recevoir régulièrement ces familles mises à la rue ou en cours de l'être. « Les familles sont déchirées et ne peuvent plus se prendre en charge avec des prix de location qui oscillent entre 38 et 42.000 DA, alors que chez le notaire, la location est déclaré à 5.000 DA. Cela arrange les affaires des propriétaires pour payer moins d'impôt », accuse Salmi, réclamant la révision de la législation relative aux expulsions. Le président du comité demande aussi la création de cellules d'enquête sociale et de suivi au niveau des tribunaux et les lieux d'accueil pour les victimes d'expulsion afin de préserver la cohésion familiale. Les familles expulsées ou en voie de l'être doivent être, selon lui, prioritaires dans les programmes d'accès au logement. « Quand on envoie du courrier aux différentes autorités locales, on ne voit rien venir », regrette Salmi qui ajoute qu'« en 2012, nous avons fait 44 envois alors que nous n'avons eu que 4 réponses ». Les expulsions qui trouvent une solution « se comptent sur les doigts de la main », affirme-t-il.