La gendarmerie nationale a reçu, depuis la mise en service du numéro vert 10.55, sept millions d'appels, dont 299.112 d'aide et 871.580 sollicitations pour délits graves et 56.616 pour agressions. 158.863 demandes ont été transférées vers d'autres services, a indiqué, hier, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud chargé de communication à la gendarmerie nationale, au forum d'El Moudjahid. C'est dire l'intérêt porté par les citoyens à ce numéro instauré depuis 2011 par la gendarmerie nationale dans l'objectif « de consolider la culture sécuritaire et la mission de service public », souligne le conférencier. Ce numéro vert qui reçoit près de 12.000 appels par jour, a démontré son efficacité sur le terrain. En effet, 2.000 affaires ont été instruites grâce à des préplaintes enregistrées dans le cadre de ce dispositif. Du 5 novembre au 5 décembre 2015, 104 appels ont été enregistrés, ce qui s'est traduit par 79 arrestations. Concernant les kidnappings, Kerroud a fait savoir que jusqu'à présent, 21 cas ont été signalés, dont 13 cas avérés. Il a tenu à préciser « qu'il n'existe pas de réseau spécialisé dans le kidnapping ou le trafic d'organes », estimant dans ce sens que le délaissement des enfants par leurs parents est le principal facteur responsable de ces kidnappings. D'ailleurs, la gendarmerie nationale a reçu beaucoup de signalements ces derniers temps, car nombreux sont ceux qui décident de fuguer durant la période des résultats scolaires. « On assume nos responsabilités, mais on ne peut rien faire sur la prise de conscience. Il s'agit parfois d'un dysfonctionnement familial », indique-t-il, avant de démentir l'information colportée par des médias faisant état de l'existence de 200 cas de kidnapping. Interrogé sur la couverture du grand sud par ce numéro vert, le conférencier a indiqué que l'opérateur de téléphonie mobile Mobilis poursuit l'emplacement des relais là où il n'y a pas de population, afin d'assurer une meilleure couverture sécuritaire de ces zones. Sur un autre registre, Kerroud a reconnu que les services de la gendarmerie nationale peuvent accuser du retard dans leurs interventions, mais dans des situations exceptionnelles. Il a souligné que la gendarmerie nationale « ne fait jamais la sourde oreille » mais qu'elle respecte la réglementation impliquant l'association d'autres services dans toute décision d'intervention. Au sujet du crime transfrontalier, Kerroud a mis en exergue « la sensibilité de la conjoncture » en raison de l'instabilité territoriale. D'où le besoin « de redoubler d'efforts afin de protéger le pays et l'économie nationale ». A propos de la fausse monnaie, il a signalé que la circulation des faux billets s'accentue, notamment à la veille du réveillon et de la période du pèlerinage. Concernant les produits pyrotechniques, Kerroud a rappelé que leur commercialisation est strictement interdite. L'année dernière, la gendarmerie nationale a saisi 3 millions de pétards. Provenant de la contrebande, ces produits prohibés ne cessent de faire des victimes. D'où son appel aux parents afin d'éviter leur utilisation. Concernant la saisie d'armes à feu d'origine américaine à Télemly, Kerroud a rassuré que l'affaire suit son cours au niveau de la justice. L'enquête préliminaire a été bouclée. Il s'agit d'une tentative de vente d'armes sans autorisation. En guise de conclusion, Kerroud a assuré que la gendarmerie nationale a pour souci majeur de sécuriser au mieux les concitoyens contre les fléaux criminels.