Avant 2005, c'était les professeurs qui, tantôt dictaient, tantôt écrivaient en braille les matières à enseigner aux élèves. Mais en 2005, une convention a été signée entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Solidarité pour acheter une imprimerie braille de la Suède. C'est un plus pour les non-voyants, puisque beaucoup de pays ne possèdent pas cet outil important à la bonne marche du cursus scolaire des non-voyants. Depuis son acquisition et son installation à l'intérieur du centre de formation des personnels spécialisés relevant de la Solidarité à Birkhadem, cet outil est utilisé à 100% de ses capacités, pour répondre aux besoins en livres en braille pour les milliers d'élèves non-voyants à l'échelle nationale. Plus d'une dizaine d'employés se relayent entre transcripteurs, correcteurs, professeurs d'arabe et de français, de techniciens en informatique, de machinistes, techniciens en maintenance, en électronique, des agrafeurs et des emballeurs, pour produire les livres dans les différentes matières. Depuis l'année écoulée, les livres de terminale sont imprimés en braille et selon les filières choisies par les non-voyants, notamment dans les spécialités littéraires et certaines filières scientifiques. Sur les lieux, Ahcène Aliouane, imprimeur, souligne que la production des livres en braille est très différente. Un livre normal de 100 pages équivaut à 350 pages en braille. Le livre en braille est imprimé en plusieurs tomes de la rentrée des classes, de septembre jusqu'à la fin de l'année scolaire, en juin. Dans un grand espace, 12 imprimantes bien entretenues sont disposées sur des bureaux. A côté, un logiciel fait la traduction de l'écriture normale au braille. Pour répondre à la demande toujours croissante, l'imprimerie braille s'est dotée de la nouvelle version. La capacité de la version de 2013 comporte trois têtes d'impression (braillebox V 4) et est de 800 pages par heure, contre la version de 2005 avec une tête d'impression d'une capacité de 200 pages par heure. Le gestionnaire de cette imprimerie, Farid Bouguera, et son staff veillent au grain pour être au rendez-vous de chaque rentrée scolaire. Pas moins de 85.000 copies sont imprimées chaque année pour satisfaire les milliers de non-voyants des différents paliers. Pour répondre au mieux aux mal et non-voyants, un projet est en maturation pour imprimer des romans en braille. Une manière d'insérer, beaucoup mieux, cette frange de la population dans la vie quotidienne et socioprofessionnelle.