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Bordj Bou-Arréridj, la citadelle imprenable
Les randonnées d'Aliouat
Publié dans Horizons le 11 - 01 - 2016

Et soudain, au détour d'un virage, les montagnes nous cernent. C'est la chaîne des Bibans qui s'étend jusqu'aux confins de la wilaya de Sétif. Ce sont des rangées et des rangées denses de cédraies et de pins d'Alep. Les habitants des hameaux avoisinants savent chasser le lièvre et le perdreau quand, au petit jour, l'hyène rayée, qui pullule dans ces forêts, s'en va rejoindre son repaire. Nous sommes à quelques encablures de Bordj Bou-Arréridj, ville qui s'est énormément étalée dans ce relief irrégulier donnant lieu à une expansion semblable à toutes celles des autres urbanités. C'est-à-dire qu'à l'entrée de la ville et à sa sortie, ce sont les mêmes alignements de maisons cubiques à étages et aux immenses portails de fer au rez-de-chaussée. Ceux-ci servent de magasins de stockage, de garages de mécanique ou de ventes en gros. La ville est accueillante avec ses avenues larges et aérées. En ce début d'année, le soleil s'était éclipsé, le temps de laisser une pluie drue et éphémère tomber comme l'espoir et disparaître aussitôt. Les citoyens ne parlent que de cette soudaine intrusion du froid et même de la neige qui ont fini par rendre les armes devant une chaleur inhabituelle. Mais toutes les saisons, la ville affiche une opulence due sans doute à un secteur industriel en plein essor et Bordj Bou-Arréridj est connue pour être la capitale de l'électronique avec notamment un opérateur privé qui a réussi à faire une percée spectaculaire dans le domaine avec ses produits dont la qualité n'a rien à envier aux produits importateurs. De plus la situation géographique de la ville, à équidistance distance de deux grands pôles commerciaux, Alger et Constantine, lui confère le privilège d'un développement incontesté. A tel point qu'une nouvelle zone industrielle a dû être édifiée pour désengorger l'ancienne devenue étroite pour un si grand essor.
Comme l'indiquent d'ailleurs les nombreux panneaux publicitaires qui balisent les bords de l'autoroute à l'approche de la ville. Au jour d'aujourd'hui, on n'est pas encore arrivés à s'entendre sur l'origine de son nom ; deux thèses s'opposent pour en donner la signification. La première consiste à attribuer le nom de la cité à la figure historique Baba Arroudj qui s'y est installé au 15e siècle. La seconde fait référence à la plume qui caractérise le casque turc surmonté d'une crête appelée arroudj en arabe. Quand au mot Bordj, tout le monde s'accorde à lui adjoindre le sens de citadelle que l'occupant ottoman aurait érigée pour mieux surveiller le territoire alentour. C'est que la région, céréalière par excellence, est aussi le vivier de la figue et l'olivier, deux arbres fruitiers « coraniques ». Comme sur toute la route qui va jusqu'aux confins de la Kabylie. A Bordj Bou-Arréridj (BBA), on est justement à cheval entre deux cultures, arabe de par sa proximité avec Sétif et ses alentours ainsi que les hauts-plateaux, et berbère. D'ailleurs on ne sait au juste où commence une civilisation et où finit l'autre. Parce que BBA a aussi été sous domination romaine, almohade, vandale, ottomane et française. C'est d'ailleurs contre le colonialisme français que se soulèveront de nombreuses tribus sous le commandement d' El Mokrani qui, à la tête d'une armée de 10.000 hommes, déclarera la guerre à l'oppresseur. L'essentiel des batailles se déroulera autour de Bordj Bou-Arréridj et s'étendra du littoral jusqu'aux confins de Constantine. La répression sera terrible, menée par une armée française qui venait de terrasser les émeutiers de la Commune de Paris. Alors, nous disent les historiens, les autorités coloniales firent venir d'Alsace-Lorraine de nombreux Français auxquels elles distribuèrent des centaines de milliers d'hectares de terres confisquées aux indigènes.
Parmi les insurgés, plus de 200 seront condamnés aux bagnes de Cayenne et de Nouvelle-Calédonie et jusqu'à ce jour des familles algériennes cherchent à retrouver la trace de leurs ancêtres déportés... L'air des hauteurs creuse et on décide d'aller manger un plat qui réussit très bien à la région : « El m'faouar », de la viande d'agneau cuite à la vapeur et arrosée de son jus accompagnée d'une galette bien tendre. Un régal. Au sortir, nous croisons des grappes de lycéens qui se dirigent vers leur établissement. A Bordj Bou-Arréridj, le lycée s'appelle El Mokrani. Comme à Ben Aknoun. L'envie d'interroger ces jeunes Algériens insouciants sur l'histoire de cet illustre combattant nous taraude. Le connaissent-ils vraiment ? Nous ne le saurons pas. Déjà la large bande d'asphalte se dresse devant nous. Prochaine étape : Bouira.


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