La nouvelle Constitution est « une révolution », a indiqué, hier, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Laidouni, dans une allocution à l'occasion de la réunion du conseil national du SNM. Laidouni s'est dit satisfait de l'adoption des propositions du SNM lors des consultations politiques sur le projet constitutionnel, citant le renforcement de l'indépendance du Conseil supérieur de la magistrature, la séparation des pouvoirs et la consécration du double degré de juridiction, notamment au niveau du tribunal criminel. Il a également mis en exergue l'élargissement de la saisine du Conseil constitutionnel aux membres du Parlement, au renforcement de la composition de ce Conseil par deux autres magistrats et la suppression de la peine privative de la liberté pour les délits de presse, ainsi que la consécration du contrôle de l'autorité judiciaire de toute action tendant à limiter les droits civiques et politiques du citoyen et sa liberté de résidence et de déplacement à l'intérieur et hors du territoire national. Le président du SNM a plaidé la concrétisation des principes fondamentaux de la nouvelle Constitution à travers des lois organiques et des statuts. Djamel Laidouni a annoncé que le conseil national du SNM va s'étaler sur ces questions en prévision de la préparation d'une plateforme de propositions qui sera soumise au ministre de la Justice. « Il s'agit essentiellement de deux statuts de la justice et du Conseil supérieur de la magistrature afin de déterminer les modalités de mise en œuvre des articles de la Constitution. Cela va concrétiser le renforcement de la justice, des libertés individuelles et collectives et les droits de l'homme et instituer des mécanismes d'application effective et de sanction sévère à l'encontre de tous ceux qui tentent d'entraver la mise en œuvre de ces principes », a-t-il jugé. Interrogé sur la présidence du Conseil supérieur de la magistrature par le président de la République, Laidouni a précisé que dans la majorité des Constitutions du monde, c'est le président de la République qui préside ce conseil. « En France, cette décision était valable jusqu'à l'année 2008 », a-t-il souligné. « Nous avons proposé que les membres du Conseil supérieur de la magistrature soient des magistrats élus. L'indépendance de la justice ne doit pas être soumise au chantage », a-t-il estimé.