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Une victime de l'écume médiatique
Kamel Daoud veut se retirer du débat public
Publié dans Horizons le 22 - 02 - 2016

Notre confrère Kamel Daoud est devenu l'une des voix les plus audibles d'Algérie. La sienne porte d'autant plus qu'il signe, depuis quelques mois, dans des publications étrangères, des tribunes sur des sujets fortement polémiques. Dans Le Monde, Libération, La Repubblica et dans Le Figaro dont la devise est justement « point d'éloge flatteur sans la liberté de blâmer », la diversité, voire la confrontation des opinions est une vertu. Elle est recherchée et encouragée. Tout vrai intellectuel serait plus intéressé d'écouter son contradicteur qu'un flatteur.
Pourquoi des Algériens, ou d'autres, n'émettraient pas alors une opinion différente de celle de Kamel Daoud ? Sans le jalouser, encore moins vouloir le déchoir de sa nationalité, chacun peut avoir un avis contraire sur tel aspect de son raisonnement ou réfuter tel autre. A la décharge de l'écrivain qui vient d'exprimer son désir de se retirer du débat public, la puissance et l'amplification que donnent les réseaux sociaux à la moindre outrance ont faussé les règles du débat.
Nous ignorons celles-ci ? Soit. C'est en encourageant sa pratique qu'on évolue, qu'on apprend. Ceux qui portent la contradiction ne disent pas de l'auteur qu'il ne mérite pas d'être ceci ou cela. Ils discutent autour de ses idées qui ne sont pas des vérités absolues. Elles sont des opinions qui peuvent convaincre beaucoup et déplaire à certains. Le débat public ne peut pas fleurir si tout le monde se congratule et se jette des fleurs.
Dans Le quotidien d'Oran de jeudi dernier, un de ses amis, collaborateur américain au New York Times, a su dire au journaliste-écrivain son amitié et son admiration. Son texte est un mélange de respect et de reproches, comme peuvent s'en échanger de vrais amis.
De la vertu des échanges
En d'autres temps, Bennabi, Mouloud Mammeri ou Lahouari Addi ont été vertement contestés. Il est vrai que nulle fetwa n'avait été prononcée à l'encontre de l'un ou de l'autre. Leurs travaux et thèses ont suscité des polémiques, des débats vifs. C'est la marque de leur intérêt et de leur profondeur. Dans la vie intellectuelle, ou même dans la vie tout court, vaut mieux toujours avoir un ennemi intelligent qu'un ami bête. C'est aussi la rançon de la célébrité que de devoir répondre à ceux qui ne sont pas d'accord avec vos analyses. Les échanges qui peuvent s'avérer vifs peuvent rester courtois. Ce sont les appels à la violence dont l'écrivain est victime qu'il faut condamner et bannir. Sa plume peut toujours convaincre ceux qui l'ont lu et ne partagent pas ses idées.
La lecture qu'avait proposée l'auteur de « Meursault contre-enquête » sur les événements de Cologne a suscité quelques vagues. D'aucuns ont trouvé que sa vision du monde arabo-musulman était très étriquée et partiale. On ne peut pas réduire un univers aussi vaste aux réalités différenciées aux fantasmes des islamistes. L'écume médiatique empêche souvent de regarder et de tourner le regard ailleurs. La société connaît des bouleversements, y compris en matière de mœurs sexuelles. Les approches et les jeux de séduction sont multiples. On ne saurait réduire une société tiraillée entre la tradition qui refuse de mourir et une modernisation imparable au « porno- islamisme ». La formule est certes séduisante, mais réductrice. La femme n'est-elle que « niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée » ? Le conservatisme qui connaît un renouveau est plus intéressant par ses causes que par ses effets. S'en tenir aux unes en ignorant les autres éloigne de la vérité. La condition de la femme, au-delà des clichés, du voile et du hidjab, est en plein bouleversement sous le double effet de la scolarisation et du travail.
D'autre part, en opposition à un monde mortifère, l'écrivain oppose une modernité occidentale sans inégalités pour les femmes. Elles sont pourtant les premières à s'en plaindre. La société occidentale a sans doute beaucoup d'avantages dont la liberté de dire et de penser. Mais elle est loin d'être seulement ce modèle qu'il valorise. Des penseurs d'Europe, eux-mêmes, ne cessent de s'interroger sur la crise des valeurs et les dérives d'un système. A travers tous les pays, on voit ressurgir un mouvement d'anti-lumières. Quelques fondements essentiels de cette modernité sont remis ouvertement en cause. Ce n'est pas tant ce que dit l'écrivain qui pose problème que ce qu'il feint d'ignorer.


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