Sphère informelle et écart croissant entre le cours du dinar algérien sur le marché officiel et celui du marché parallèle    La Bourse d'Alger séduit de plus en plus d'entreprises ambitieuses    Mohamed Arkab annonce le lancement d'un vaste programme    Le criminel Netanyahou se présente pour la 28e fois devant le tribunal pour corruption    La FAF averti, des supporters s'interrogent    Le PSG espère le retour d'Ousmane Dembélé pour faire mal à Arsenal    Saadaoui s'engage à incarner une école moderne et des conditions de scolarisation décentes    Si M'hamed Bougara, un chef militaire ayant allié humilité et fermeté    Entre barbouillage pictural et maquignonnage culturel    Célébration du 66e anniversaire de la mort du colonel Si M'hamed Bougara    CIM CONNECT à Montréal: Tafer rencontre l'expert algérien Karim Zaghib    Sonatrach: les résultats du concours de recrutement affichés au niveau des agences de l'ANEM    L'Algérie, un modèle pionnier en matière de législation à dimension internationale    Education nationale: 600.000 candidats concernés par les épreuves de validation du niveau    La famine s'aggrave à Ghaza, l'occupant sioniste étend ses agressions militaires    Mascara: lancement de la Semaine du Petit archéologue    Bourse d'Alger: plus de 194 mds DA levés en une année    Le rôle de la communication est "primordial" dans la mobilisation de la société civile    Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue pakistanais    Coupe Arabe FIFA-Qatar-2025: le tirage au sort fixé au 24 mai    Jeux Scolaires Africains 2025 / Boxe : la sélection algérienne en stage de préparation à Chlef    Représentant le président de la République, le Premier ministre prend part en Sierra Leone au Forum africain de haut niveau sur la coopération sud-sud et triangulaire pour le développement durable    Meurtre d'un jeune musulman en France: nouvelles critiques contre Bruno Retailleau    Bataille "G'haliz" à Meftah (Blida): l'épopée qui a infligé une cuisante défaite à l'ennemi français    80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 : un programme spécial pour honorer la mémoire nationale    Foot/Sélection nationale U17 : début du stage de présélection pour les joueurs des régions Centre et Sud du pays    Accidents de la route: 63 morts et 1746 blessés en une semaine    Hadj 2025: achat des coupons de sacrifice aux Lieux-Saints uniquement auprès des instances officielles et agréées    La vente des moutons roumains et espagnols lancée    Mourir de l'hypothétique Covid viral ou vivre sous l'hypnotique servitude du capital ?    Bruno Retailleau a contribué à répandre la haine anti-musulmans    L'Algérie sacrée championne avec 53 médailles, dont 18 en or    Israël torture les employés de l'UNRWA    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    L'intérêt national, avant tout    Le projet de loi présenté à l'APN    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Saveurs d'antan
Hommage à Cheikh Bouamrane
Publié dans Horizons le 24 - 04 - 2016

L'association des amis de la Rampe Vallée, qui porte le nom du chahid Arezki Louni, multiplie les initiatives où la mémoire du vieil Alger ressuscite à travers des traditions, des tranches d'histoire ou des figures artistiques qui nous replongent dans le passé. Dans l'après-midi de samedi dernier, ils étaient nombreux dans l'enceinte du CEM « Soummam », une école de garçons qui, contrairement à Mcid Fateh, réservée durant la période coloniale aux « indigènes », était mixte. Située à l'orée de la Medina et de Bab El Oued, elle accueillait les enfants de la Casbah et les fils d'ouvriers européens. L'enseignement était dispensé en français et pour appendre l'arabe, il fallait se rabattre sur l'école « Echabiba » un peu plus haut. Cette dernière était dirigée par le grand poète Mohamed Laid El Khalifa et cheikh Abderrahmane El Djillali y assurait des cours. Les potaches venaient d'une maternelle qui jouxte l'établissement, ouverte aussi aux filles avant que celles-ci n'aillent rejoindre plus tard d'autres établissements comme l'actuel lycée Frantz-Fanon. Tidadini Mourad, fringant retraité de la SNS, parle avec émotion de ses anciens maîtres et camarades. Il n'a pas oublié les noms. Sur de vieilles photos en noir et blanc, il tente, avec d'autres, de reconnaître dans la rangée d'enfants sagement assis un tel ou tente de repérer tel autre. « C'est une époque où l'on priait pour que le maître tombe malade mais on n'a jamais eu cette chance et puis le directeur pouvait le remplacer au pied levé », dit mi-sérieux mi-plaisantin Yacef.
On rit encore avec émotion des mésaventures d'un tel. On prend des photos aux côtés du maître qui arrive dans un fauteuil roulant. On demande des nouvelles d'un tel et on cite des noms d'un haut officier de l'armée, du président de la FAF ou du défunt Benouis, l'ex-PDG d'Air Algérie, tous passés par là. Un peu comme si une part de leurs succès et de gloire retombait sur chacun.
Parenthèse enchantée
De nombreuses personnalités dont le parcours a croisé celui de Cheikh Bouamrane étaient là. Réda Bestandji, un pionnier du scoutisme, a parlé de sa rencontre avec celui qui mit sur pied dans sa ville natale d'El Bayadh la première section des SMA. Zoheir Ihadadene, universitaire, a évoqué leur collaboration au journal El Moudjahid et l'élaboration, alors qu'ils étaient professeurs à l'université d'Alger, du dictionnaire des savants maghrébins.
Tahar Gaid à côté d'Ali Haroun plus discret, a narré des souvenirs liés au séjour de l'ex-ministre de la Culture. Bouamrane avait assisté à une rencontre de l'Unesco du temps où lui était ambassadeur en Tanzanie. Les intervenants, à l'instar de Saïd Chibane, ont mis en exergue la défense par le cheikh Bouamrane d'un islam de tolérance et la dureté de l'époque coloniale. Devant ce dernier visiblement fatigué et soutenu par sa fille Fadhila, d'anciens élèves ont restitué, en cette journée de « grande émotion », comme le dira Lounis Ait Aoudia, le président de l'association, une époque. « L'éducation familiale contrebalançait le discours de l'école, notamment de certains maîtres, car nous savions qui nous étions » ajoutera celui qui fit ses premiers pas dans cette école.
Dans leurs bouches, ils dressent le portrait d'un Cheikh Bouamrane « élégant, discret et toujours en blouse noire ou grise » se souvient Yahia Bouraba. Cette parenthèse enchantée se ferme en 1956 et Yahia se souvient du dernier jour. Le cheikh, qui habitait à côté, en guise d'adieux, avait ramené des cacahuètes et du thé avant de quitter l'école où il assurait des cours en CM 2. Au-delà des retrouvailles chaleureuses, c'est tout un univers que l'hommage à un homme, connu pour ses nombreux ouvrages en arabe et en français, a dévoilé. L'enseignant raciste Tur, le Corse Catiglioni côtoyait Ounnas le naturalisé dont la femme était la seule institutrice et M. Fabre communiste. Tout directeur qu'il était, il était plus proche des indigènes que des pieds noirs. On ressort des lieux comme si l'on venait de relire une page de la « Grande maison », même si Bouamrane n'est pas dépeint comme l'enseignant que décrit Dib. On a gardé davantage de lui les qualités de pédagogue et l'autorité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.