Le secrétaire d'Etat américain a annoncé, jeudi dernier, en Arabie saoudite, une nouvelle initiative de paix pour le Yémen proposant la formation d'un gouvernement d'union nationale, pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 17 mois. « Cette guerre doit prendre fin le plus rapidement possible », a affirmé le chef de la diplomatie américaine après une rencontre à Djeddah, dans l'ouest du royaume, avec ses homologues du Golfe, un ministre britannique et l'émissaire de l'ONU pour le Yémen. « Nous sommes d'accord sur une approche nouvelle pour les négociations » entre le gouvernement yéménite et les rebelles houthis, après l'échec de trois mois de pourparlers au Koweït, a dit Kerry lors d'une conférence de presse avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir. En mars 2015, Riyad a pris la tête d'une coalition militaire arabe pour enrayer l'avancée des rebelles houthis qui, alliés aux partisans de l'ancien président déchu Ali Abdallah Saleh, étendaient leur emprise sur le pays après avoir conquis la capitale Sanaa et poussé à la fuite le président Abd Rabbo Mansour Hadi. L'accord annoncé par Kerry propose aux rebelles une participation à un « gouvernement d'union nationale », réclamé depuis des mois par les Houthis et ignoré dans la dernière proposition onusienne, fin juillet, pour la résolution du conflit. En échange, les Houthis sont appelés à se « retirer de Sanaa et d'autres zones (qu'ils occupent) », et de transférer toutes les armes lourdes, dont les missiles balistiques, à une partie tierce. Par ailleurs, l'ONU a réclamé, jeudi dernier, la création d'un organisme international indépendant pour enquêter sur les violations des droits de l'homme au Yémen où le conflit a fait plus de 6.600 morts depuis mars 2015. « La communauté internationale ne peut plus continuer à tolérer une situation manifestement si injuste et qui dure depuis tant de temps » au Yémen, a estimé le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. A la date du 23 août, 3.799 civils ont été tués et 6.711 blessés dans ce conflit, la moitié par des raids aériens de la coalition arabe, selon un rapport de l'ONU. Au moins 620 enfants ont péri et 758 ont été estropiés depuis juillet 2015. « Les civils au Yémen souffrent de manière insoutenable depuis des années du fait de plusieurs conflits armés simultanés qui se chevauchent », a déclaré Al Hussein dans un communiqué.